L'auteur de la tuerie de Toulouse, qui a fait quatre morts dans une école juive lundi matin, n'a pas encore été identifié, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Selon une source proche de l'enquête, au moins 300 enquêteurs sont mobilisés pour tenter de retrouver cet homme qui aurait également tué trois militaires d'origine maghrébine et antillaise la semaine dernière à Toulouse et Montauban (Tarn-et-Garonne). «Au-delà des enquêteurs, tous les fonctionnaires (de police) de Toulouse sont mobilisés», a déclaré cette source, évoquant un millier d'hommes supplémentaires «sur le pont». Vingt-cinq policiers du Raid, l'unité d'élite de la police nationale, sont également arrivés sur place lundi soir, a-t-on appris de source policière. La police devait aussi procéder dans la matinée à une enquête de voisinage aux abords de l'école juive Ozar Hatorah, dans le nord-est de Toulouse, pour trouver d'éventuels témoins. «Pour l'instant, le travail continue, nous ne sommes pas plus avancés que ça», a déclaré Claude Guéant sur Europe 1. «Les vidéo de surveillance ont donné quelques éléments sur le scooter qui a été utilisé par l'assassin à Toulouse, ce sont des éléments fragiles.» «S'il était identifié nous aurions beaucoup progressé, nous n'en sommes malheureusement pas là», a-t-il poursuivi. «Une enquête comme celle là demande beaucoup d'efforts, tous ces efforts sont déployés, je suis sûr que nous allons aboutir mais il nous faut encore travailler». De source proche de l'enquête, on évoquait un homme «d'une très grande rapidité, très méthodique». «On ne sait pas grand chose. Le tueur a fait bien attention à ne pas laisser d'empreintes, à ne as laisser de traces ADN. Mais s'il continue (ses agissements), il peut faire une erreur», a-t-on expliqué. Claude Guéant, qui se trouve depuis lundi à Toulouse, a par ailleurs confirmé des informations de presse selon lesquelles le tueur disposait d'une petite caméra autour du cou pour filmer les faits. «C'est un indice qui a été signalé effectivement, c'est un appareil d'enregistrement de vue, qui se place sur la poitrine, qui est ajusté par des sangles et on l'a vu, un témoin l'a dit, avec cet appareil», a-t-il dit. «Je ne sais pas s'il filme tout mais cet appareil a été vu effectivement». Selon le ministre de l'Intérieur, «cela serait plutôt de nature à confirmer le profil psychologique qui a été fait de l'assassin», présenté «comme quelqu'un de très froid, de très déterminé, de très maître de ses gestes et par conséquent de très cruel». Pour Claude Guéant, «le fait d'enregistrer ses méfaits, ce qu'il a vraisemblablement fait, soit pour les visionner, soit pour les diffuser, va dans le sens de ce profil». Il a encore précisé qu'il n'y avait pas de trace de vidéo sur Internet pour l'instant. «L'enquête se poursuit, les enquêteurs travaillent avec détermination», a-t-il poursuivi. «Ils mettent évidemment tout leur coeur et tout leur professionnalisme dans cette affaire. Il faut que nous aboutissions, des pistes existent mais, pour l'instant, il n'y a pas d'élément qui nous permette de dire que nous sommes proches d'une arrestation.» Après un tour de ville, Claude Guéant devait participer à 11h à la minute de silence dans l'école juive Gan Rachi, où étaient scolarisés les trois enfants tués dans l'attentat de Toulouse. A son arrivée mardi matin à une école toulousaine, le ministre a estimé que la présence de cette caméra rajoutait «un élément à ce drame et rajout(ait) un élément supplémentaire au profil». «C'est quelqu'un qui a la cruauté d'enregistrer», a dit Claude Guéant. Les enquêtes ont été regroupées sous la conduite de la section antiterroriste du parquet de Paris et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Interrogé sur l'hypothèse d'une attaque terroriste, il a indiqué que rien ne permettait d'affirmer que le tueur appartenait à un réseau. «A Montauban comme à Toulouse deux fois, c'est un homme seul qui est intervenu, la question se pose de savoir s'il a derrière lui un groupe d'appui, un réseau, ça nous ne le savons pas encore actuellement», a dit Claude Guéant. «Mais ce qui est terroriste ce sont les objectifs qu'il a frappé. Quand on frappe des enfants dans une école juive, c'est un acte à connotation antisémite, raciste».