L'auteur de la tuerie de Toulouse court toujours. Et la psychose semble peu à peu gagner cette ville, où quatre personnes (un professeur de religion et trois enfants) ont été froidement abattues par un homme devant une école juive, avant de prendre la fuite sur un scooter selon des témoins. Toute la France était encore hier sous le choc de cette tragédie. Une minute de silence a été observée à 11 heures, mardi, dans toutes les écoles en mémoire des disparus. Grande émotion à Toulouse où les cérémonies en hommage aux victimes se succèdent. Une veillée funèbre a été notamment organisée dans la nuit du lundi dans l'enceinte de l'école. À Paris également, des centaines de personnes ont organisé une marche silencieuse en hommage aux victimes. D'après les scènes filmées par la camera de sécurité de l'établissement, l'auteur du crime, un homme casqué a froidement tiré sur ses victimes avec deux armes de gros calibre. Depuis lundi, la sécurité a été renforcée dans la ville car rien n'est moins sûr. « Nous sommes inquiets sur l'éventualité que le tueur ait envie de commettre un quatrième attentat », a déclaré, lundi soir, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur France2. Pour parer à toute éventualité, la sécurité a été fortement renforcée dans la région. Sécurité renforcée Pour la première fois en France, le plus haut degré du plan vigipirate, le niveau écarlate, a été déclenché dans la région Midi-Pyrénées et dans deux autres départements limitrophes. « Des mesures de surveillance et de protection sont mises en œuvre pour les lieux de culte israélites et musulmans, pour les écoles et commerces liés aux confessions juives et musulmanes ainsi que pour les sites militaires, les gares SNCF, l'aéroport et le métro de Toulouse », a indiqué, hier, la préfecture de Haute-Garonne. Des contrôles de la circulation et des accès aux bâtiments publics ou privés vont également être mis en place sur des lieux sensibles ou recevant du public, en particulier les mosquées et les synagogues. Le plan vigipirate qui a pour but de faire face à une menace terroriste, a été conçu en 1978. Le niveau écarlate est le dernier degré avant l'application des mesures « exceptionnelles » prévues par la constitution française de 1958, notamment l'état d'urgence. Racisme et antisémitisme Ces mesures prises par le pouvoir se justifie, car l'assassinat devant l'école juive fait suite à d'autres meurtres dans la région. Le 11 mars, un militaire, d'origine marocaine, avait été exécuté à Toulouse par balles par un homme circulant sur un scooter. Jeudi, la caserne de la ville de Montauban était également la cible d'une attaque selon le même mode opératoire. Les victimes, trois militaires du 17e régiment du génie parachutiste (RGP) d'origine maghrébine ont été également exécutés par balle avec la même arme qui avait servi lors du premier crime. Pour l'heure, les enquêteurs n'excluent aucune piste. Mais d'après les première analyses de la scène de crime, ils affirment qu'il y a bel et bien un lien avec les deux premiers crimes précités. Selon eux, c'est la même arme qui été utilisée lundi et probablement par le même homme. Il pourrait s'agir donc d'un tueur en série motivé par le racisme et l'antisémitisme. D'après des sources concordantes, la police serait notamment sur la piste de trois anciens militaires, exclus du 17e régiment de parachutistes de Montauban en 2008 pour avoir posé devant un drapeau nazi. Deux d'entre eux ont d'ores et déjà été interpellés. Les forces de l'ordre seraient également sur la piste d'un ou plusieurs hommes qui pourraient être des professionnels organisés. Ils chercheraient ainsi à punir la « trahison » de soldats maghrébins intervenus en Afghanistan d'une part, et à venger d'autre part le peuple palestinien en attaquant le collège juif de Toulouse.