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Recommandations de la 27ème session du Comité intergouvernemental d'experts Impératif d'une croissance plus soutenue de nos économies, davantage corrélée avec l'emploi décent et productif
La Réunion de la 27ème session du Comité intergouvernemental d'experts (CIE), organisée à Rabat du 6 au 9 mars 2012 par le bureau de la Commission Economique pour l'Afrique du Nord, avait pour objectifs le débat sur les défis qui restent des objectifs du Millénaire pour le Développement, l'analyse des opportunités, des ressources humaines, des facteurs géo- stratégiques relatifs à l'Afrique du Nord et des conditions nécessaires à une croissance favorable, forte et durable. Mais aussi, une plate forme préparatoire à la Conférence des Ministres Africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA, qui se déroulera à Addis Abeba le 22 mars. Et ce, à travers les résultats et les recommandations des quatre jours de présentation, d'échanges et d'expertise. La réflexion sur la libéralisation du potentiel de l'Afrique en tant que pôle de croissance dans le monde, thème de cette session, a été mise en exergue il y a un an, à la 26ème réunion du CIE. L'accent a été mis sur la fragilité de la croissance induite par les inégalités sociales et les contraintes économiques et structurelles, sur l'insuffisance de la productivité et sur la vulnérabilité de l'agriculture face aux changements climatiques. D'où la nécessité du passage d'une économie traditionnelle à une économie technologique, hautement compétitive, et créative d'emploi qualifié décent et productif. Et pour réussir ce passage, on parle de passer à l'économie verte, à une mise à niveau globale et à l'instauration d'un bon système de gouvernance. En matière de libéralisation du potentiel de l'Afrique du Nord comme pôle de croissance, les experts appellent à la diversification et au développement des économies du marché et créateurs d'emploi décents pour les jeunes, à l'éducation à la citoyenneté en marge de la libéralisation des énergies individuelles favorisant le développement inclusif. Ils recommandent aussi l'assainissent du climat d'investissement, le renforcement du système d'information via les nouvelles technologies comme moyen d'accompagnement de la transformation structurelle des économies, l'amélioration de la productivité agricole, l'engagement du secteur privé, et surtout de repenser les politiques actuelles de formation, en se dotant d'outils permettant une évaluation de leur contribution à l'amélioration de la compétitivité de l'économie et à la réduction du chômage. Ces recommandations pourront, une fois mises en œuvre, combler les écarts et les inégalités, où s'engouffrent certains Etats d'Afrique du Nord. Dans ce contexte géopolitique quelque peu tumultueux de part et d'autre dans notre continent africain, plusieurs pays ont connu des mutations politiques majeures en 2011. Mme Karima Bounemra Ben Soltane, Directrice de la Commission économique pour l'Afrique, Bureau pour l'Afrique du Nord, insiste sur les exigences de jeunes contestataire. A savoir, une meilleure gouvernance politique, économique et sociale, plus de démocratie, de libertés, d'emplois stables et davantage d'équité dans la répartition des fruits de la croissance. Des manifestations qui se sont répercutées sur la croissance, ralentissant l'activité économique, accentués par les effets peu stables de l'environnement international, conditionné par la crise économique et financière mondiale, l'inflation des produits alimentaires et énergétiques. « Ces facteurs exogènes, conjugués avec les troubles politiques ont fortement affaibli la demande extérieure adressée à la région, réduit de moitié les Investissement Directs Etrangers et considérablement ralenti les flux touristiques vers l'Afrique du Nord. La région dans son ensemble a ainsi enregistré une forte contraction de la croissance de son PIB qui est passé de 4,4% en 2010 à 0,6% en 2011. Une des conséquences directes de cette contreperformance est la détérioration de la situation de l'emploi, avec un taux de chômage qui repart à la hausse, à 10,9% en 2011. Son niveau moyen, déjà parmi les plus élevés au monde, bien plus haut que les 6% du taux mondial, devrait encore légèrement augmenter, nonobstant la prévision pour 2012 d'une reprise timide de la croissance dans la région ». L'analyse des autres indicateurs socio-économiques pour l'année écoulée montre que pour quelques-uns des objectifs-cibles des OMD, notamment en matière d'emploi des jeunes, d'autonomisation des femmes, de réduction des inégalités et de la vulnérabilité et de gestion durable des ressources naturelles, les résultats restent mitigés. Relever les défis de l'emploi, réduire les inégalités, mieux appréhender les synergies, placer l'individu au centre du développement, ont été également rapportés par Nizar Baraka, Ministre de l'économie et des Finances du Royaume, lors de ce rendez vous annuel. Mettant l'accent sur un nouveau positionnement de l'Afrique comme pôle de développement sur l'échiquier international, face à la dégradation des conjonctures, à la décélération de la croissance, à la hausse du chômage, à la fragilité, à l'instabilité et aux conflits internes. L'Afrique doit libérer son potentiel de croissance, renforcer ses infrastructures et assurer une meilleure attractivité de l'investissement étranger. Soit, faire de l'Afrique une terre d'opportunités. Au terme de ces quatre jours de débat, les conférenciers et les experts ont appelé à la mise en place de politiques ciblées de protection sociale, à la création et au renforcement d'institutions décentralisées, au développement du système statistique des Etats d'Afrique, à l'amélioration de la qualité de la dépense publique, à une meilleure redistribution des revenus, à la réduction des inégalités, à la diffusion de la culture du suivi/évaluation des politiques publiques ainsi qu'à la promotion d'une approche axée sur les résultats dans le cadre de l'amélioration de la gouvernance. Pour ce qui est de la sécurité alimentaire , il est impératif de mettre en œuvre la stratégie maghrébine agricole à l'horizon 2030 et son plan d'action, de renforcer les synergies entre les politiques agricoles et environnementales et d'intégrer les risques climatiques dans les stratégies de sécurité alimentaire.Mais aussi, créer et renforcer les systèmes d'information et de statistiques afin de permettre une meilleure identification des potentialités de production internes dans le cadre de stratégies de sécurité alimentaire.