Dans l'ensemble des Etats démocratiques, où la Loi et les institutions règnent en seul maître, il existe des tendances lourdes qui canalisent les politiques gouvernementales sectorielles, structurelles ou conjoncturelles. Ainsi, dans les pays à idéologie libérale comme dans ceux à orientation socialiste, qu'il s'agisse de politique étrangère, de politique de défense ou de politique économique, ces constantes, dictées par des considérations historiques et géopolitiques, ne sont à aucun moment remises en question puisqu'elles concernent la posture du pays sur le plan international et relèvent d'un choix auquel régime politique et société civile ont souscrit. Le Maroc a, dès ses premières années d'indépendance, opté pour une politique libérale marquée par l'ouverture économique sur son environnement extérieur. En témoigne le premier accord d'association entre le Maroc et la Communauté des Etats Européens (CEE) signé dès 1969 et qui prévoit une libéralisation des échanges en matière industrielle et agricole. L'ouverture économique est aujourd'hui encore une constante dans la politique extérieure du Maroc. Au cours de la dernière décennie, plusieurs accords de libre-échange (ALE) ont été signés. L'on peut citer, à titre non exhaustif, les accords conclus avec l'Union européenne et avec l'Association européenne de Libre-échange, entrés tous les deux en vigueur en 2000. L'on peut également parler de l'Accord d'Agadir conclu avec l'Egypte, la Jordanie et la Tunisie ou celui signé avec la Turquie et qui est opérationnel depuis 2006. L'on n'oubliera pas de mentionner l'ALE liant le Maroc aux Etats Unis depuis 2005. Tous ces accords s'inscrivent dans le long terme et consacrent au chapitre commercial une importance particulière. Le Royaume est donc l'un des pays de la région ayant conclu le plus d'ALE. Dans toute cette dynamique, la promotion des investissements occupe tout naturellement une place de choix puisque les flux de capitaux constituent la pierre angulaire de toute activité commerciale. La politique d'ouverture poursuivie par le Maroc, au cours de la dernière décennie, a fait de lui un modèle régional en matière de libéralisme économique. Partant de là, le Royaume est un acteur intégré dans le système de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dont il est membre actif depuis 1994. Certes, cette ouverture a engagé une part importante du budget de l'Etat. Néanmoins, les résultats positifs n'ont pas tardé puisque le Maroc est l'un des rares pays de la région à avoir amélioré son taux de croissance de manière régulière malgré les effets néfastes de la crise financière internationale. Bien évidemment, pour répondre convenablement aux exigences de l'OMC et pour honorer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires internationaux, le Royaume se devait d'adapter sa législation aux standards internationaux et de se doter d'un dispositif juridique à même de séduire les investisseurs étrangers en offrant un climat d'affaires stable et prospère. Assurément, une stabilité macroéconomique a été atteinte grâce aux réformes économiques opérées notamment en ce qui concerne l'assainissement de l'environnement juridique lié à l'investissement. Dans ce cadre, la création de la Direction des investissements (DI) et des Centres régionaux d'investissement (CRI) constitue un pas important vers la mise en place d'une plate-forme favorable aux Investissements Etrangers Directs (IDE). Plusieurs mesures réglementaires relatives au droit du travail et à la propriété intellectuelle ont été adoptées et les lois de finances des dernières années n'ont pas manqué de proclamer des mesures incitatives à l'investissement au Maroc. De même, depuis 2005, le « Plan Emergence » propose une nouvelle stratégie industrielle, en visant certains secteurs considérés comme prioritaires et bénéficiant d'un fort potentiel pour le pays. La promotion des investissements est l'une des priorités de ce programme. De par ces réalisations, le Maroc est depuis plusieurs années l'un des premiers pays hôtes des IDE au Maghreb et dans tout le continent africain. Citons que vers la fin du mois de novembre 2011, l'Agence internationale de notation financière, Standard and Poor's, a maintenu sa confiance au Maroc en lui redonnant une note BBB- et en prévoyant une perspective stable pour la période qui s'annonce. Au cours de la même phase, SM le Roi Mohammed VI et l'Emir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa Al- Thani, ont présidé la signature de cinq importants accords de coopération, prévoyant, notamment, la création d'un fonds d'investissement touristique doté d'un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards d'euros. Autre nouveauté de taille en matière d'investissement, un centre commercial, baptisé Morocco Mall, le plus grand d'Afrique et parmi les cinq plus importants au monde, mis en place dans la ville de Casablanca, a été inauguré, le 1er décembre 2011, par SAR la Princesse Lalla Meryem. Ce complexe commercial offrira 5000 postes fixes, 21 000 emplois indirects et attirera environ 15 millions de visiteurs par an. Ce qui est en mesure de générer des bénéfices importants pour le tissu économique de toute la région. Si la Tunisie constitue le principal concurrent dans la région maghrébine en matière d'attractivité des investissements, le Maroc dispose de plusieurs atouts, humains, géographiques et logistiques, qu'il convient d'activer et qui pourraient augmenter son attractivité. Ce sera là l'un des défis du prochain gouvernement. Car le Maroc, au-delà des contingences politiques, s'inscrit structurellement dans le cadre de la mondialisation économique. * Le Centre d'Etudes Internationales (CEI) est un groupe de réflexion et d'analyse basé à Rabat. Acteur actif du débat afférent à la conflictualité saharienne et à certaines thématiques nationales fondamentales, le CEI a publié, en 2010, auprès des éditions Karthala, un ouvrage collectif intitulé : « Une décennie de réformes au Maroc (1999-2009) ». En janvier 2011, le CEI a rendu public, auprès du même éditeur, un second ouvrage titré, « Maroc-Algérie : Analyses croisées d'un voisinage hostile ». Il vient également de faire paraître, auprès des éditions précitées, un ouvrage portant sur « Le différend saharien devant l'Organisation des Nations Unies ». Outre ses revues, libellées, « ETUDES STRATEGIQUES SUR LE SAHARA » et « La Lettre du Sud marocain », le CEI compte par ailleurs à son actif plusieurs supports électroniques parmi lesquels figurent, www.arsom.org, www.saharadumaroc.net, www.polisario.eu et www.ibn-khaldoun.com.