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Dynamique réformiste nationale
Quelle impulsion au partenariat euro-marocain

Les relations euro-marocaines vont bon train. Depuis le premier accord d'association conclu en 1969, les relations bilatérales ont considérablement évolué. L'un des points culminants a été, sans doute, l'octroi au Maroc par l'Union européenne, au mois d'octobre 2008, du « Statut avancé », qui le hisse au rang de partenaire privilégié. Ce statut, jamais offert auparavant à un pays de la rive sud de la Méditerranée, ouvre la voie à un partenariat politique, économique et sécuritaire renforcé, dans le cadre duquel la question du Sahara demeure omniprésente.
Concrètement, le partenariat euro-marocain est d'un apport considérable pour les deux parties. Il prévoit notamment, une coopération en matière politique et de sécurité, la préparation d'un accord de libre-échange global et l'intégration progressive du Maroc dans plusieurs politiques sectorielles y compris dans le marché intérieur de l'Union européenne (UE). Fait exceptionnel pour un pays non-membre.
En outre, la consolidation des liens avec le Maroc revêt pour l'UE un intérêt particulier. Rabat se présente comme étant un allié stratégique, crédible et incontournable, situé dans une zone méditerranéenne pourtant traversée par les tensions et les conflits permanents. Or, dans un monde de plus en plus globalisé, la sécurité de l'Union passe avant tout par la sécurisation de ses frontières méridionales et la stabilisation de la rive méditerranéenne sud, à l'heure des menaces terroristes, du commerce illicite transfrontalier et des flux de l'immigration clandestine. Le règlement pacifique du conflit saharien constitue donc un objectif principal, puisque son enlisement est porteur de risques majeurs, autant pour la région maghrébine que pour l'Europe.
L'importance d'un partenaire comme le Maroc pour l'Union est donc avérée. Elle est dictée, loin de la logique partenariale, par des considérations réalistes, compte tenu du facteur géopolitique et des risques sécuritaires en jeu. Dans cette vision des choses, le Maroc se situe, désormais, comme premier rempart aux frontières de la Communauté. Sur le plan économique, de par sa qualité d'acteur actif sur les scènes, arabe et africaine, et signataire d'un nombre non négligeable d'accords commerciaux, le Royaume ouvre la voie à un marché composé de millions de consommateurs.
Bien évidemment, le partenariat euro-marocain n'aurait pu atteindre les niveaux actuels sans la posture que s'est forgée le Maroc de modèle régional en matière d'ouverture économique et de démocratisation. Les réformes socioéconomiques et politiques engagées, depuis une décennie, sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, ont incontestablement participé au renforcement de cette confiance que font les grandes puissances au Maroc, comme étant un partenaire solide pour la démocratie. En effet, la voie démocratique est un choix irréversible que le Royaume a corroboré par un nouveau texte constitutionnel, entériné par voie référendaire le 1er juillet 2011. La nouvelle Loi fondamentale a, à cet égard, fait l'objet d'un soutien significatif de la Communauté internationale.
La réaction de la diplomatie américaine était immédiate. La Secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a souligné, dans un communiqué rendu public en date du 2 juillet 2011, que « Les États-Unis soutiennent le peuple et le leadership marocains dans leurs efforts visant la consolidation de l'Etat de droit et des droits de l'Homme, et la promotion de la bonne gouvernance, ainsi qu'un engagement à long terme en faveur des réformes démocratiques tenant compte de l'équilibre des pouvoirs ».
Du côté de l'UE, le 2 juillet 2011, dans un communiqué conjoint de Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, et de Stefen Fule, Commissaire à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, « (…) l'UE se félicite [lit-on] du résultat positif du référendum sur la révision constitutionnelle au Maroc, et salue le climat de démocratie et de sérénité qui a caractérisé l'opération de vote ». Et d'ajouter que « Ces réformes substantielles recèlent des engagements importants pour la consolidation de la démocratie et le respect des droits de l'Homme, la séparation des pouvoirs, le renforcement des attributions de l'institution législative, l'indépendance de la justice, la mise en place d'une régionalisation avancée et la promotion de l'égalité homme-femme ». Pour sa part, le président du Parlement européen (PE), Jerzy Buzek, a souligné, selon une dépêche de l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), datée du 8 juillet 2011, que la réforme constitutionnelle « (…) est un pas supplémentaire du Maroc vers la consolidation d'une démocratie pluraliste, inclusive et responsable devant les citoyens ». Et de préciser que « La mise en œuvre des réformes doit aller de l'avant pour prendre en charge encore plus les aspirations du peuple marocain ».
Les Etats européens, considérés individuellement, ont également émis des déclarations d'une grande importance. Dans ce sens, le Président français, Nicolas Sarkozy, a félicité, le 2 juillet 2011, le Souverain pour l'approbation, par le peuple marocain, de la nouvelle Constitution. De même, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a estimé que les Marocains ont pris « une décision claire et historique » à l'occasion du référendum.
L'Espagne a adopté le même chemin. A ce titre, en date du 2 juillet 2011, le Roi Juan Carlos 1er, n'a pas manqué de féliciter Sa Majesté le Roi pour le consensus populaire autour de la nouvelle Charte fondamentale du pays. Pour sa part, la ministre espagnole des Affaires étrangères et de la coopération, Trinidad Jiménez, s'est réjouie de la « participation massive » des Marocains au référendum. Et, le Secrétaire en charge des relations internationales au Parti Populaire espagnol, Jorge Moragas, a salué, lors d'une conférence de presse tenue à Madrid, le peuple marocain pour sa « participation massive au référendum », et les autorités marocaines pour le bon déroulement de l'opération de vote.
L'Agence de presse italienne Ansa a également souligné, dans une dépêche produite par son bureau sis à Rabat, en date du 2 juillet 2011, que l'adoption de la nouvelle Constitution marque la rupture du Maroc avec les institutions archaïques, et son envol vers une Monarchie moderne, où le Roi partage ses pouvoirs avec le Parlement, le Gouvernement, et les institutions judiciaires. Ceci dit, selon la même Agence, le Roi ne sera pas « (…) un personnage purement représentatif et symbolique ». Ce qui s'explique par les particularismes culturels et politiques de la société marocaine.
La nouvelle Charte fondamentale du Royaume n'a pas laissé l'Extrême-Orient indifférent. Ainsi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, a souligné le mardi 5 juillet 2011 que « La Chine se félicite de l'approbation de la nouvelle Constitution au Maroc lors du référendum », et a exprimé le soutien de son pays aux « (…) efforts du Roi et du Gouvernement marocains visant à promouvoir la réforme politique, développer l'économie nationale et maintenir la stabilité sociale ».
Force est donc de constater que les diverses réactions se recoupent en trois tendances essentielles, qui sont, de facto, les points forts du référendum et du nouveau texte constitutionnel. Il s'agit des moyens mis en œuvre pour l'instauration de l'Etat de droit, des mécanismes juridiques de protection et de promotion des droits et libertés fondamentaux, et enfin, du climat de sérénité et de démocratie dans lequel s'est tenu le procédé référendaire.
Tous ces acquis démocratiques, corroborés par la nouvelle Constitution, ne peuvent qu'être bénéfiques au peuple marocain dans son intégralité. Particulièrement, les citoyens marocains originaires du Sahara, qui ont voté massivement en faveur du nouveau texte. Puisque, dans tous les projets structurants, mis en perspective par le Royaume, les Provinces du sud occupent une place centrale. Le processus de régionalisation avancée se présente, dans ce sens, comme l'un des chantiers des plus stratégiques.
C'est ce même climat démocratique et de sérénité, régnant au Maroc, qu'a salué, le 11 juillet 2011, dans une déclaration faite à la MAP, la vice-présidente du PE, Rodi Kratsa-Tsagaropoulou, en visite officielle au Maroc. Lequel climat est apparu clairement lors de la période entourant le référendum constitutionnel du 1er juillet 2011. Autre thématique non moins importante, la responsable européenne s'est déclarée au sujet du règlement du conflit saharien. A ce titre, elle a félicité le Maroc pour son engagement en faveur d'une solution pacifique à la question et mis en exergue le choix de la régionalisation avancée comme mécanisme efficace permettant l'autonomisation, économique, humaine et technologique des régions.
C'est ainsi que, dans l'esprit des résolutions onusiennes pertinentes - dont la dernière en date, à savoir la résolution 1779 adoptée par le Conseil de sécurité le 27 avril 2011 - cette déclaration, faite par une représentante de l'UE, est une forme de reconnaissance explicite de la pertinence du Projet Marocain d'Autonomie. Lequel s'affirme progressivement comme la solution la plus idoine au conflit saharien.
En outre, de la déclaration faite par la vice-présidente du PE, un signe positif surgit. L'organe législatif européen, qui reste, disons-le, sur un bilan négatif dans ses rapports avec Rabat - vote d'une résolution condamnant de prétendues violations des droits de l'Homme lors des évènements de Gdeim Izik en novembre 2010 et critiques quant au renouvellement de l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE - laisse enfin apparaître quelques signes d'apaisement. Ce qui ne peut qu'être bénéfique pour l'avenir du partenariat euro-marocain.
* Le Centre d'Etudes Internationales (CEI) est un groupe de réflexion et d'analyse basé à Rabat. Acteur actif du débat afférent à la conflictualité saharienne et à certaines thématiques nationales fondamentales, le CEI a publié, en 2010, auprès des éditions Karthala, un ouvrage collectif intitulé : « Une décennie de réformes au Maroc (1999-2009) ». En janvier 2011, le CEI a rendu public, auprès du même éditeur, un second ouvrage titré, « Maroc-Algérie : Analyses croisées d'un voisinage hostile ». Il vient également de faire paraître, auprès des éditions précitées, un ouvrage portant sur « Le différend saharien devant l'Organisation des Nations Unies ». Outre ses revues, libellées, « ETUDES STRATEGIQUES SUR LE SAHARA » et « La Lettre du Sud marocain », le CEI compte par ailleurs à son actif plusieurs supports électroniques parmi lesquels figurent, www.arsom.org, www.saharadumaroc.net et www.polisario.eu.


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