Les élections législatives du 25 novembre 2011 interviennent dans un contexte particulier. Elles sont les premières du genre à être organisées, non seulement sous la nouvelle ère constitutionnelle mais également dans le sillage de ce qui est communément appelé « le printemps arabe ». Or, pour ce qui est du Maroc, le changement a débuté bien avant « le printemps arabe ». Depuis plus d'une dizaine d'années, l'accession du Roi Mohammed VI au Trône était porteuse d'un vent de changement. Et, à partir de ce moment, une restructuration progressive du pays a débuté. Et il n'est nullement besoin de revenir sur les avancées enregistrées dans les différents domaines de la vie socio-économique du Maroc. De là, dire que les prestations étatiques n'ont pas connu d'amélioration palpable au cours de la période écoulée relèverait sans doute du nihilisme. Le processus de réformes a par ailleurs continué avec « le printemps arabe » et a même été consolidé puisque la Monarchie est à l'écoute du peuple. Le Maroc peut à cet égard se vanter d'être le seul pays arabe où aucune balle n'a été tirée sur les manifestants. Les forces de l'ordre se cantonnaient à un rôle de canalisation et de préservation de l'ordre public. Actuellement, sous l'impulsion du Souverain, une nouvelle Constitution, entérinée par référendum populaire le 1er juillet 2011, a été adoptée. Ce texte se présente, de l'avis d'observateurs nationaux et internationaux, comme une véritable Charte des droits et libertés et une feuille de route pour un travail gouvernemental sain. Les revendications de la masse ont ainsi été constitutionnalisées. Lutte contre la corruption, probité, reddition des comptes, promotion des droits et libertés et une multitude d'autres concepts sont des mots clés – qu'il conviendra de convertir dans la réalité - insérés dans le nouveau texte. Dans toutes les réalisations, la Monarchie a joué un rôle pionnier. Les discours et directives royaux en sont la meilleure preuve. Aujourd'hui encore, à l'approche du scrutin, le discours royal du 6 novembre 2011, à l'occasion du 36ème anniversaire de la Marche verte a été clair et explicite. Certes la Monarchie demeure au-dessus des vicissitudes partisanes. Mais son rôle d'arbitrage est indispensable pour la bonne marche des affaires du pays. Partant de ce principe, le Souverain a appelé les différents intervenants à être « (…) à la hauteur de la nouvelle ère constitutionnelle qui exige probité civique et citoyenneté engagée ». A proprement parler, les élections législatives du 25 novembre 2011 ne sont que la prochaine étape à franchir dans le processus de consolidation des acquis démocratiques du Maroc. Leur importance réside dans le fait qu'ils serviront à mesurer l'engagement des acteurs à mettre en exergue ces acquis. A l'approche de cet événement, l'on peut dire que l'Institution monarchique a honoré sa part du contrat. Il incombe désormais aux acteurs politiques d'assumer leur responsabilité. Si les programmes électoraux ont contenu des perspectives prometteuses, l'enjeu majeur sera l'application concrète et efficace de ces programmes notamment en ce qui concerne les formations qui constitueront le gouvernement. L'essentiel du travail commencera donc après les législatives. Par ailleurs, l'article 2 de la Constitution de 2011 stipule que « La souveraineté appartient à la Nation qui l'exerce directement, par voie de référendum, et indirectement, par l'intermédiaire de ses représentants ». Et d'ajouter que « La Nation choisit ses représentants au sein des instituions élues par voie de suffrages libres, sincères et réguliers ». A partir de là, le peuple marocain a également un devoir à accomplir. Car il ne pourrait y avoir de véritable démocratie sans sa participation et il est plus facile de boycotter que de voter. Le vote est un procédé démocratique sacré et un devoir. Et l'on ne pourrait critiquer autrui si l'on n'a pas accompli son devoir soi-même. * Le Centre d'Etudes Internationales (CEI) est un groupe de réflexion et d'analyse basé à Rabat. Acteur actif du débat afférent à la conflictualité saharienne et à certaines thématiques nationales fondamentales, le CEI a publié, en 2010, auprès des éditions Karthala, un ouvrage collectif intitulé : « Une décennie de réformes au Maroc (1999-2009) ». En janvier 2011, le CEI a rendu public, auprès du même éditeur, un second ouvrage titré, « Maroc-Algérie : Analyses croisées d'un voisinage hostile ». Il vient également de faire paraître, auprès des éditions précitées, un ouvrage portant sur « Le différend saharien devant l'Organisation des Nations Unies ». Outre ses revues, libellées, « ETUDES STRATEGIQUES SUR LE SAHARA » et « La Lettre du Sud marocain », le CEI compte par ailleurs à son actif plusieurs supports électroniques parmi lesquels figurent, “http://www.arsom.org”www.arsom.org, “http://www.saharadumaroc.net”www.saharadumaroc.net, “http://www.polisario.eu”www.polisario.eu et www.ibn-khaldoun.com.