Le Comité sur la sécurité alimentaire (CSA) vient d'adopter plusieurs recommandations susceptibles d'atténuer la volatilité des prix alimentaires et de renforcer la résilience des populations vulnérables aux chocs. Le CSA est la principale plateforme intergouvernementale et internationale au sein de laquelle tous les partenaires collaborent en vue d'assurer la sécurité alimentaire et la nutrition pour tous. Au cours de sa 37e session du 17 au 22 octobre 2011 au siège de la FAO, à Rome, le CSA s'est penché sur d'importantes questions de sécurité alimentaire, notamment la volatilité des prix des produits alimentaires, l'investissement au profit des petits agriculteurs et agricultrices ainsi que l'alimentation et la nutrition. Atténuer la valse des prix Un des principaux résultats des travaux du CSA a porté sur la réduction de la volatilité des prix alimentaires sur le marché mondial grâce à la fois au renforcement de la transparence, au partage de l'information et à la coordination des réponses. Le CSA a instamment invité les grands pays producteurs et consommateurs à participer au Système d'information sur les marchés agricoles récemment mis sur pied par le G20 et à collaborer en vue de doter la communauté internationale de produits d'information sur les marchés de haute qualité et en temps opportun. A propos du lien entre le développement du marché des biocarburants et la volatilité des prix alimentaires, le CSA a noté que les biocarburants devraient être produits là où cela est possible d'un point de vue social, économique et sans nuire à l'environnement. Le cas échéant, les gouvernements, selon le Comité, devraient réviser leurs politiques en matière de biocarburants en fonction des défis et des opportunités qu'ils représentent pour la sécurité alimentaire. Parmi les actions susceptibles d'atténuer les effets négatifs de la volatilité, le CSA a recommandé aux gouvernements de jouer un rôle accru au travers de stratégies de protection sociale stables et de long terme ainsi que de filets de sécurité ciblant plus particulièrement les catégories vulnérables de la population. Le CSA a également recommandé le recours à des filets de sécurité sociaux et à des mécanismes d'achat locaux, là où cela est approprié, lors des distributions d'aide alimentaire. Investir dans les petites exploitations agricoles A propos des investissements dans les petites exploitations agricoles, les responsables de la sécurité alimentaire mondiale ont recommandé d'accroître les investissements publics et privés afin de doper la production des petits exploitants agricoles, améliorer la productivité de l'agriculture et promouvoir le développement rural. Autre question importante: les politiques d'investissement agricoles. A cet égard, le CSA a invité les gouvernements à faire en sorte que les investissements publics soutiennent les investissements effectués par les petits agriculteurs, notamment les agricultrices. Selon le Comité, les politiques agricoles et les investissements publics devraient accorder la priorité à la production alimentaire et à la nutrition tout en renforçant la biodiversité et la résilience des systèmes alimentaires locaux et traditionnels, avec un accent particulier sur le renforcement de la production durable des petites exploitations. Autres domaines prioritaires pour le CSA: la réduction des pertes post-récolte et l'encouragement aux marchés alimentaires locaux, nationaux et régionaux au profit des petits exploitants agricoles. Le transport, le stockage et le traitement des produits alimentaires doivent également être encouragés dans la même optique. Le CSA a préconisé une «expansion significative» de la recherche agricole et de son financement, notamment le renforcement du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), partenariat mondial d'organisations de recherche et de bailleurs de fonds. Le rôle crucial des femmes Trois autres défis de taille ont été examinés par le CSA, à savoir la parité hommes-femmes, la sécurité alimentaire et la nutrition. A cet égard, le Comité a reconnu le rôle crucial des femmes - celles-ci forment plus de 40 pour cent de la main-d'uvre agricole - en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Il a instamment recommandé d'accorder, dans les programmes agricoles, un traitement paritaire aux petites exploitations agricoles gérées par des femmes et ce, dans le cadre du respect du droit et pour la promotion du développement économique. Selon le CSA, tout effort de développement général devrait être orienté en vue d'assurer la sécurité alimentaire et une bonne nutrition aux femmes, aux hommes et à leur famille. Aussi le Comité a-t-il préconisé des actions concrètes pour améliorer la santé, l'éducation et la nutrition des femmes. Le Comité a également souligné qu'il conviendrait de garantir aux femmes un accès égal aux ressources productives, notamment la terre, et leur participation dans tout processus de prise de décision en rapport avec la sécurité alimentaire et la nutrition. Régimes fonciers et pays en crise prolongée Par ailleurs, le CSA a ouvert la voie aux négociations et à l'approbation des directives volontaires pour la gouvernance responsable des forêts, des pêches et des régimes fonciers dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale. A signaler aussi que le Comité a approuvé une proposition relative à l'organisation d'un forum d'experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire des pays en crise prolongée en vue d'élaborer un «agenda pour l'action».