« Assurer la mise en oeuvre optimale, dans sa lettre et dans son esprit, de cette Constitution », SM le Roi est allé droit au but. Dès le début du Discours du Trône, consacré dans une large mesure au tracé justement de la mise en œuvre optimale de la Constitution 2011, le Souverain décline la nature des objectifs escomptés de l'application d' « un nouveau pacte constitutionnel marquant la volonté d'aller de l'avant .» Il s'agit, assure SM le Roi de « la mise en place d'institutions efficientes et crédibles, en vue de la consolidation de l'Etat de droit et des droits de l'Homme, de la bonne gouvernance et du développement. » Et le Souverain de préciser que « ces institutions, quelle qu'en soit l'efficacité, risquent de demeurer purement formelles tant que leur action ne produira pas ses effets sur la Patrie, en termes de préservation de sa souveraineté, sa sécurité et son unité, et en matière de développement et de progrès, et tant qu'elle n'aura pas d'impact sur les citoyens, en leur assurant liberté, égalité, dignité et justice sociale. » La volonté Royale s'inscrit sans cesse et de manière imperturbable dans le sillon des valeurs incontournables pour assurer le bien-être des citoyens. En Roi-Citoyen préoccupé par le sort de tous les Marocains, avec un penchant prononcé pour les couches déshéritées, Sa Majesté estime que « le grand défi qui reste à relever est celui de la qualification et de la mobilisation de tous les acteurs, de sorte que cette Constitution devienne une réalité concrète, et une pratique quotidienne qui reflète la démocratisation de l'Etat et de la société à la fois, tout en ouvrant de vastes perspectives prometteuses d'une vie libre et digne, surtout pour nos jeunes et pour les catégories populaires les plus démunies.» Il était attendu que le discours du Trône donne le ton aux impératifs qu'il sied de prendre à bras-le-corps pour relever les défis de la phase succédant au référendum constitutionnel. Ces défis requérant la conjugaison des efforts de tous pour en venir à bout, c'est une véritable feuille de route, qui n'a rien laissé dans l'ombre, que Sa Majesté a préconisée. «Notre foi inébranlable dans les constantes nationales et notre confiance totale en nous-mêmes, en nos capacités propres, en la crédibilité de nos institutions, la pertinence de nos choix et le dynamisme de notre société» sont autant de facteurs de réussite et de catalyseurs d'action pour ce faire que le Souverain met en avant avec conviction, avant d'exhorter au «travail assidu et à l'exploitation judicieuse du climat de confiance qu'est venue consacrer l'approbation populaire massive de la Constitution.» Poussant plus loin la détermination Royale de remporter la gageure et ainsi maintenir le cap sur les performances tous azimuts, Sa Majesté affirme l'auguste engagement constitutionnel à garantir le bon fonctionnement des institutions constitutionnelles. «Il Nous appartient, avant tout, dans cette étape importante, de veiller à leur mise en place, dans les plus brefs délais et dans de bonnes conditions, sur la base des trois fondamentaux suivants: - Premièrement : Attachement à la suprématie de l'esprit et de la lettre de la Constitution, unique voie judicieuse pour son application. Par conséquent, Nous considérons que toute pratique ou interprétation incompatible avec son essence démocratique, constituerait une transgression inacceptable, contraire à la volonté commune du Roi et du peuple. - Deuxièmement : Nécessité de créer un climat politique sain, digne du Maroc nouveau, issu de cette Constitution, un Maroc plein d'assurance, d'ardeur au travail, d'audace et de volontarisme, un Maroc totalement mobilisé, animé par l'espoir et la volonté de traduire sur le terrain, de façon tangible, l'essence et la substance de cette Constitution avancée. - Troisièmement : Nécessité d'œuvrer, dans un esprit consensuel positif, à l'opérationnalisation des institutions constitutionnelles, en veillant à l'adoption des textes juridiques nécessaires et à la mise en œuvre des réformes politiques requises. Celles-ci devraient, en effet, favoriser l'émergence d'un paysage politique et institutionnel nouveau et sain, qui soit digne de notre Constitution avancée, et de nature à prévenir la reproduction des travers et des dysfonctionnements affectant le paysage politique actuel.» Edifiant, et ce n'est là que l'ébauche d'une feuille de route perspicace, incontournable et engageante.