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Pointant la dégradation du pouvoir d'achat des retraités et appelant à une gouvernance garantissant l'équité La Fédération des associations de retraités tire à boulets rouges sur la CIMR
Rien ne va plus entre la Fédération des Associations Nationales des Retraités au Maroc (FANAREM) et la Caisse Marocaine Interprofessionnelle de Retraite (CMIR). C'est ce qu'on apprend d'une conférence de presse tenue à Casablanca mardi 26 juillet par le bureau de la Fédération qui «s'insurge contre la très faible revalorisation de la pension CIMR, dénonce les déconvenues de la carte Rahati et déplore la non représentativité des salariés et retraités au sein des instances de la Caisse». A l'ouverture de la conférence de presse où étaient représentées plusieurs associations (la fédération en compte 18 dans ses rangs de tous les secteurs publics, semi publics et privés) le président de la FANAREM devait rappeler le fameux communiqué du 23 mai 2011 à la suite duquel la CIMR a contacté la fédération pour une réunion sans qu'aucune suite n'ait été donnée à cette démarche ni aucun dialogue digne de ce nom ouvert. «C'est pourquoi il devient impératif d'informer l'opinion publique de l'indifférence qui nous est opposée et qui est ressentie par les retraités comme un manque de respect, de considération, voire du mépris à leur égard, eux qui ont tant donné à la nation» a-t-il souligné. Il a rappelé le mémorandum adressé à la primature en mars 2007 touchant entre autre l'exonération des impôts sur les pensions de retraite, la fixation d'une pension minimale à même de permettre au retraité et à la veuve du retraité de vivre dans des conditions décentes, la fédération ayant proposé que ce seuil minimal soit indexé sur le smig, l'amélioration du taux de pension échue à la veuve qui est actuellement de 50%, taux jugé insuffisant compte tenu du lourd fardeau des charges qui continuent de peser sur la famille du défunt et la hausse continue du coût de la vie, la représentativité des retraités au sein des conseils d'administrations des caisses de retraites puisque ces retraités sont les premiers concernés et sans eux ces dites caisses n'auront plus de raison d'être. Ce mémorandum a fait l'objet d'une large diffusion à travers les médias. Plusieurs de ces points restent à l'ordre du jour et le cahier revendicatif annoncé lors de la conférence de presse s'en fait écho bien qu'il s'adresse dans ce cas précis exclusivement à la CMIR. La Fédération n'a pas manqué de soutenir et d'accompagner les associations membres dans leurs actions ponctuelles pour résoudre des problèmes propres à leurs retraités vis-à-vis de diverses caisses de retraite. Le conflit avec la CIMR, objet de la conférence de presse de mardi, concerne 8 associations de retraités membres de la Fédération. A ce propos, plusieurs points sont retenus par la FNAPEM qui hausse particulièrement le ton. D'abord la revalorisation décidée par la CIMR à l'occasion de son assemblée générale ordinaire, faisant que le taux passe de 0,7% à 1% est jugée inconsistante ce qui n'est pas pour améliorer les conditions de vie des retraités. «La plus faible pension annuelle servie par la CIMR équivaut à 14,55% de la pension minimale fixée récemment par les pouvoirs publics. Elle est de l'ordre de 1.746 Dh et elle connaîtra une augmentation annuelle de 17,46 dirhams !» Pour la Fédération, il s'avère inévitable d'appliquer une indexation sur les prix (inflation) en vue de protéger le pouvoir d'achat des pensionnés. Cela est expliqué par le fait que le taux de 1% est dérisoire par rapport aux taux d'inflation observés ces dernières années (3,28% en 2006, 3,71% en 2008 et 1.9% pour la moyenne observée pour la période de 1997-2008) Plus grave: d'après la fédération les diverses «réformes paramétriques» engagées par la CIMR furent régressives à long terme entraînant une «dégradation planifiée du pouvoir d'achat de retraités». Au surplus, elle met en doute la capacité de la gouvernance de la Caisse à garantir équité et à préserver les acquis. A propos d'équité toujours, le «déplafonnement de l'assiette de cotisations» est qualifié par la Fédération de mesure qui favorise les affiliés à hauts salaires au détriment des salariés les moins biens lotis. Les «privilégiés» à hauts salaires commencent à constituer à partir de 2009 des droits à pension faramineux moyennant un coût correspondant au taux de cotisation de l'année et non du barème de rachat de point. Au-delà de l'inéquité, une telle générosité risque de compromettre, dans une certaine mesure, l'équilibre financier du régime». Autre charge retenue en ce qui concerne l'inéquité est le fait que la carte Rahati soit imposée et non facultative et le fait qu'elle doit coûter en frais annuels aux retraités la somme de 7,8 million de dirhams. Par ailleurs, le rejet par la CIMR de toute forme de représentativité des salariés et retraités au sein de ses instances dirigeantes est perçu comme «une véritable provocation». La FANAREM retient, au terme de cet exposé qui prend l'allure de réquisitoire, cinq points essentiels dans son cahier revendicatif: réexamen du niveau de revalorisation des pensions pour préserver le pouvoir d'achats des pensionnés, rendre facultative la carte bancaire Rahati tout en supprimant tous les frais qui se montent à 7,8 millions de dirhams par an, réinstaurer l'assiette de cotisation, entamer les discussion en vue d'instaurer une représentativité des salariés et des retraités au sein des instances dirigeantes de la CIMR et enfin définir les modalités de contrôle de l'Etat auquel est soumise la CIMR depuis l'adoption, en décembre 2007, de la loi modificative du Code des assurances.