L'année 2010 a été marquée par la consolidation de la stratégie de lutte contre la contrebande, aussi bien à travers des actions de contrôle ciblées et efficaces basées sur le renseignement et une coopération dynamique qu'avec les douanes étrangères. C'est ce que souligne l'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) dans son dernier rapport d'activité, ajoutant que la lutte contre ce fléau « n'a pas pour seul enjeu de récupérer les droits et taxes éludés. Elle a pour autre finalité de prévenir les distorsions de la concurrence et de contribuer à la protection de la santé publique ». En 2010, poursuit la même source, la valeur des marchandises de contrebande saisies (hors stupéfiants) en 2010 par l'ADII était de l'ordre de 635 millions de dirhams contre 686,7 millions en 2009, alors que les amendes encaissées ont enregistré une hausse de 24,5% (295 MDH contre 237 MDH en 2009). Ainsi, à Oujda, les services de la Douane ont saisie un véhicule de tourisme transportant des effets vestimentaires de contrebande d'une valeur totale de 846 100 DH. Dans la même ville, ils ont saisit des motocycles d'une valeur de 910 341 DH. A Bab Sebta, la Douane a confisqué 650 paquets de jeux de dents artificielles, d'une valeur de 655 000 DH. Autre réalisation : saisie à Marrakech de 1 100 cartes magnétiques vierges d'une valeur de 275 000 DH. Par ailleurs, l'ADII note qu'un record jamais réalisé auparavant a porté les saisies à 99 millions de cigarettes en 2010 contre 26 millions en 2009 et 23 millions en 2008. L'ADII impute ce résultat, qualifié de remarquable, aux efforts consentis par les différents intervenants pour faire face à la recrudescence du commerce illicite de cigarettes. La part des saisies des services des douanes a atteint 81 millions de cigarettes, grâce aux prises opérées notamment au niveau des ports de Casablanca (45 millions) et d'Agadir (18 millions) ; ce qui dénote, toujours selon l'ADII, le développement d'un nouveau mode opératoire utilisant des circuits d'importation pour acheminer des conteneurs de cigarettes de contrebande. Selon une étude américaine, réalisée en 2002, le chiffre d'affaires annuel de la contrebande au Maroc est de l'ordre de 15 milliards de Dirhams (1,5 milliards d'Euros). Ce montant avoisine la valeur des exportations légales espagnoles vers le Maroc ou cinq fois le montant des transferts de près de 500 000 résidents marocains en Espagne (392 millions d'euros en 2005). Ce qui revient à dire, selon des économistes, que 450.000 emplois seraient perdus à cause de cette activité illicite. La contrebande fait vivre en moyenne 45.000 personnes mais aussi fait perdre à l'Etat des recettes en devises et un manque à gagner très important sur le plan fiscal. A souligner aussi que, malgré les mesures de vigilance et des actions entreprises par les autorités compétentes, le fléau de la contrebande continue de sévir et de persister davantage. Pour cause, les réseaux de contrebande sont devenus plus organisés et mieux structurés.