Cent quarante professionnels ont participé aux conférences du 1er salon de la Confiance numérique au Maroc qui s'est tenu ce 28 juin à Casablanca. Partenaires de cette 1ère édition, PosteMaroc, Attijariwafa bank, Bull, S2M, AXELI, AMAN, l'Association marocaine de confiance numérique, Data Protect, ont contribué à la création d'un large réseau de spécialistes des différents domaines de la confiance numérique. Plusieurs intervenants étrangers ont fait le déplacement pour participer au premier débat public sur la stratégie marocaine de confiance numérique, mise en place par le gouvernement de Sa Majesté le roi Mohammed VI, depuis trois ans. Les conférences de la confiance numérique ont été construites sur la base de la mise en service de Barid esign, la nouvelle activité de Barid Al Maghrib dédiée à la signature électronique sécurisée, et qui est à ce jour l'unique bénéficiaire de l'agrément de l'ANRT. Si les bases technologiques et juridiques sont bien posées, les participants ont débattu de la mise en service des différentes composantes de la confiance numérique, à commencer par la lutte contre la cybercriminalité, qui ne se résume pas aux affaires de terrorisme ou de grand banditisme international. Un large consensus s'est dégagé des différents débats sur plusieurs points : - La nécessaire implication des élites politiques, des ministères dans la promotion de la signature électronique, comme solution bien meilleure que les dispositifs actuels très gourmands en temps, budgets, et qui bloquent les initiatives. A titre d'exemple, un dispositif de signature électronique dans les transactions immobilières entre notaires, banques, conservation foncière et directions des impôts feraient gagner des semaines d'attente aux citoyens. - La mise en place d'une signature électronique unique pour chaque citoyen ferait avancer l'usage des nouvelles technologies de manière considérable. Il est vrai que pour d'autres participants, il serait judicieux de disposer de plusieurs identités numériques adaptées à chaque usage. - Qu'en est- il de l'archivage des données numériques ? Ce point a été soulevé pour montrer que plusieurs conséquences pratiques doivent être intégrées dès à présent dans la mise en place de la signature électronique. - Faut-il opter pour un modèle payant de la signature électronique, ou encourager l'état à prendre en charge son usage, étant bénéficiaire dans les économies réalisées au niveau de la simplification administrative. Certains intervenants ont mis en avant les conséquences en termes de pertes d'emplois traditionnels liés à la légalisation, et la création de nouveaux emplois ayant plus de valeur ajoutée. De même le rôle des professions réglementées (notaires, comptables, avocats, géomètres, médecins..) a été mis en valeur, étant le lien parfait entre le monde professionnel et le grand public. Des exemples en France montrent que la confiance numérique fonctionne dans ce champ professionnel, le dernier étant celui des experts comptables. Les questions de la confiance numérique et de la signature électronique sont désormais sur la place publique, et il est fort à parier que de nombreux développements sont à attendre dans les prochaines semaines pour entrer dans une phase de promotion à grande échelle de solutions technologiques qui feront entrer dans la modernité des échanges encore marqués par les lourdeurs administratives. A l'unanimité, les participants ont souligné l'importance de la tenue du premier salon de la confiance numérique, et ont souhaité l'organisation d'une 2ème édition dès le premier trimestre 2012.