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Meeting du syndicat UGTM à Rabat en soutien au projet de la nouvelle Constitution M. Abbas El Fassi : « La nouvelle Constitution inaugure une nouvelle ère »
M. Hamid Chabat : « Le syndicalisme a désormais droit à un article spécifique dans le projet de la nouvelle Constitution » «Le peuple dit : Oui à la Constitution ». Scandé par les milliers de participants au meeting du syndicat Union Générale des Travailleurs du Maroc, le slogan prenait ainsi une dimension particulière. En présence du Premier ministre et secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, M. Abbas El Fassi, et des membres du Comité exécutif du parti, l'UGTM a donc battu le rappel de ses troupes et mobilisé ses militants au complexe sportif Moulay Abdallah, à Rabat, pour apporter son soutien au projet de la nouvelle Constitution, tel qu'annoncé par SM le Roi Mohammed VI dans son dernier discours à la Nation. Commençant par rappeler le rôle militant du syndicat UGTM dans la défense des intérêts de la classe ouvrière et de son pouvoir d'achat, M. El Fassi a tenu à souligner que son implication ne s'arrêtait pas à cette seule dimension revendicative, mais englobait également la défense des intérêts supérieurs de la Nation. « Je préfère améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs, plutôt que d'accorder des avantages indus à des personnes qui ne les méritent pas », a affirmé le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, suscitant l'approbation enthousiasmée des milliers de présents. M. Abbas El Fassi a déclaré, par ailleurs, que le Conseil national du Parti de l'Istiqlal a pris la décision de soutenir le projet de nouvelle constitution et d'appeler à voter en la faveur de son adoption, sachant que cette réforme constitutionnelle a été une revendication du Parti de l'Istiqlal. Il s'agit d'une nouvelle Constitution qui inaugure une nouvelle ère, a précisé le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, une ère qui doit beaucoup à SM le Roi, souverain démocrate, qui a accepté que les organisations des travailleurs demeurent représentées à la Chambre des Conseillers, alors qu'il avait annoncé lors de son discours du 9 mars 2011 que la seconde Chambre du parlement se limiterait à la représentation territoriale. « Nous avions par la suite demandé à ce que les syndicats, qui sont bien plus que de simples organisations de travailleurs, continuent d'être représentés au sein de la Chambre des Conseillers », a indiqué M. El Fassi. C'est une révolution tranquille que le Maroc est entrain de connaître actuellement, a estimé M. El Fassi, soulignant qu'elle apporte l'équilibre entre les pouvoirs et accorde au seul parlement le pouvoir de légiférer, sauf dans le domaine religieux, qui demeure du domaine exclusif de SM le Roi. La nouvelle Constitution renforce aussi le rôle de la Chambre des Représentants, dont le champ de législation a été élargi. Le Conseil constitutionnel a été également renforcé et la parité entre hommes et femmes a été constitutionnalisée, que ce soit au parlement ou dans la fonction publique. Le Roi aurait à choisir le Premier ministre, devenu chef du gouvernement dans la nouvelle Constitution, mais à partir des résultats des consultations électorales. « SM le Roi n'a pas attendu la nouvelle constitution pour agir ainsi, puisqu'il m'a déjà nommé Premier ministre, le Parti de l'Istiqlal ayant été classé premier au cours des dernières élections. Le président du gouvernement aura le droit de dissoudre le parlement ou de révoquer un ministre ou l'ensemble du gouvernement, après consultation du Souverain. La nouvelle Constitution a apporté une autre revendication du Parti de l'Istiqlal, à savoir le Conseil supérieur de sécurité. L'automne arabe et la fin du parti de l'administration D'autre part, l'opposition, qui a toujours été marginalisée au Maroc, le Parti de l'Istiqlal sachant très bien ce que cette marginalisation signifie, pour avoir été dans l'opposition quelques trois décennies, en 1959, de 1963 à 1977 et de 1985 à 1998. Maintenant, l'opposition a non seulement droit à un soutien financier et un temps d'antenne assuré sur les chaînes de télévision nationale, mais également la présidence de la plus importante commission de la Chambre des Représentants, celle de la législation. Pour M. Abbas El Fassi, il s'agit d'une « nouvelle Constitution pour un nouveau Maroc ». D'autre part, la transhumance politique a été interdite. « Nous devons nous montrer à la hauteur des attentes de SM le Roi », a déclaré M. Abbas El Fassi. Une minorité de Marocains est contre cette évolution démocratique, contraire à ses intérêts, mais également certains pays, qui voient d'un mauvais œil la démocratisation en cours du Maroc. A commencer par l'Algérie, dictature militaire fortement gênée par le processus de démocratisation du Maroc à ses frontières, jusqu'à certains pays d'Afrique subsaharienne et du Moyen Orient gouvernés par des tyrans, pour qui la démocratisation du Maroc est un bien mauvais exemple pour leurs populations. M. Hamid Chabat, secrétaire général de l'UGTM et maire de Fès, a mis l'accent, au début de son intervention, sur le fait que le projet de nouvelle Constitution consacre le Maroc comme un pays islamique et l'arabe, langue du Coran, comme la langue officielle du pays, tout en reconnaissant l'amazigh comme étant aussi une langue officielle du Maroc. M. Chabat, qui s'exprimait devant les militants de son syndicat avec ferveur et entrain, a précisé que cet important changement que connaît le Maroc a eu lieu du temps du gouvernement du Parti de l'Istiqlal, comme ce fut déjà le cas pour la Constitution de 1962, promue par le leader de l'indépendance, feu Allal El Fassi. M. Chabat s'est aussi félicité que le syndicalisme a désormais droit à un article qui lui a été spécifiquement consacré par la nouvelle Constitution. Revenant sur les révoltes arabes, dont il dit qu'elles constituent un « automne » arabe plutôt qu'un printemps, le secrétaire général de l'UGTM a fait remarquer que le discours de SM le Roi du 9 mars écoulé avait annoncé la fin du parti de l'administration, le PAM, parti qui serait, selon lui, derrière la création du mouvement du 20 février, dans le but de s'ériger par la suite en parti unique. M. Chabat a conclu son discours par un appel franc à aller voter massivement pour l'adoption de la nouvelle Constitution, le taux de participation devant, selon lui, dépasser les 80%. Au cours de ce meeting en faveur de l'adoption de la nouvelle Constitution organisé par le syndicat UGTM, un jeune déçu du mouvement du 20 février a pris la parole pour mettre en garde contre les dérives du mouvement protestataire, qu'il a dit noyauté par des intérêts obscurs et qui menacerait ainsi la stabilité de la Nation. M. Zouheir Hanafi, qui a intitulé son intervention « la patrie d'abord », a déclaré que la révolution marocaine a d'ores et déjà réussi, avec le discours de SM le Roi du 17 juin, et annoncé la création d'un nouveau mouvement intitulé « 17 juin », celui des jeunes qui veulent voir le Maroc aller de l'avant, dans l'ordre et la stabilité.