4-0, tel est le résultat du match ayant opposé nos Lions de l'Atlas aux Fennecs algériens dans le cadre des qualifications pour la CAN 2012 C'était le 4 juin 2011 à Marrakech. Depuis, c'est l'exultation, l'extase, l'euphorie ! Deux semaines après et l'on ne parle encore que de ça partout et parmi toutes les catégories sociales : femmes et hommes, grands et petits ! Pour beaucoup c'est un exploit, nombreux ceux et celles qui le considèrent comme une prouesse, d'autres estiment que c'est un miracle. Un exploit ? Pour ceux et celles qui étaient assoiffés de victoire, qui étaient nostalgiques des beaux jours du football national n'ayant pas donné ses fruits depuis 2004. Une prouesse ? Pour ceux et celles qui considèrent que ce triomphe n'est qu'un défi lancé à une équipe redoutable au passé footballistique non négligeable, notre voisine : l'Algérie. Un miracle ? Pour ceux et celles qui n'y croyaient plus, qui s'étaient fâchés avec la balle ronde marocaine car déçus à plusieurs reprises, pour une belle lurette et qui se sont retournés vers le Barça ou l'OM pour se garantir du bon spectacle, c'est-à-dire du bon football qui mérite d'être suivi et apprécié. Quel qu'en soit le cas, le fait est là : l'équipe nationale a bel et bien gagné, elle a sauvé l'honneur et elle a fait jubiler 35 millions de Marocains y compris ceux qui ne s'intéressent pas au foot. Un résultat dont tout le monde peut se réjouir, être fier et s'enorgueillir : ministre ; fédération, joueurs, entraineur…et public ! Tout le monde y a trouvé son compte et « tout est dans les meilleurs des mondes », comme disait Candide de Voltaire. Et tant mieux. Or, une question s'impose : Combien de temps cette euphorie va -t-elle durer ? Nous accompagnera-t-elle jusqu'à la fin ? N'est-elle pas précoce? A comparer avec les années de plomb dont a souffert le football national, ça serait prétentieux de crier déjà victoire ! D'abord, il faut rappeler que ce n'est que le début d'une longue série : il est impératif de gagner les autres matches pour se qualifier pour la CAN. Ensuite, l'objectif ce n'est pas seulement de parvenir à cette compétition, mais de la remporter car là nous aurons une vraie raison de jubiler, de faire la fête et de clamer partout que notre équipe mérite tout l'intérêt qu'on lui consacre, et que notre football a recouvré les années d'antan, l'âge d'or, celui par exemple des années 70 lors de la Coupe du Monde devant les ténors de la balle ronde. Ne dit-on pas qu'une hirondelle ne fait pas le printemps ? Certes, nous devrions nous féliciter pour cette belle victoire, nous en réjouir même. Nonobstant, nous devrions être conscients du fait que ce n'est que le début du parcours et il nécessaire d'œuvrer d'arrache-pieds pour aller jusqu'au bout et le bout, c‘est décrocher la CAN, c'est montrer aux autres que nous pouvons être les meilleurs et pour de bon. Par conséquent, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir abattu.