Après seulement une saison dans l'antichambre, le WAC fait le grand ménage, ressurgit de son gouffre financier pour reconstruire une équipe autour de deux survivants Asli et Frouga, de la formation qui a connu la descente en seconde division à la fin de la saison 2008-2009. Aujourd'hui, la formation de la métropole économique, avec une nouvelle génération, ouvre de nouveau les guillemets pour jouer le titre. Une génération qui, il y a onze ans, l'année où le WAC a remporté son dernier titre, était encore en classe ‘'Biberon''. D'entrée, défier l'ASS avec son armada de joueurs de talents, n'est pas une affaire aisée. Mais pour les Wydadis : « Si on est là, joueurs entraîneurs et dirigeants, ce n'est pas le fruit du hasard, et que le club a les moyens pour défendre ses chances ». Face au tenant du titre, il reste que le WAC devra batailler ferme avec un groupe qui demeure extrêmement fragile au rebond et manquant surtout d'expérience devant celui de l'ASS qui en est à sa cinquième finale de suite. Bref, dimanche, dans une salle du complexe Mohammed V, chauffée à blanc par les winners casablancais, le trio des arbitres que composent Mabrouk, Abakil et Mme Garnaoui, lance le débat de la première manche du top final. Quand Réda Rhalimi ouvre le score pour l'ASS, suivi par son coéquipier Najah, on s'est dit que les Slaouis comptent sceller d'entrée le sort de la partie, pour ne pas dire celui du titre. On le crut, mais quelques minutes seulement. Le trio Alex-Réda-Soufiane, prenait si bien le pas sur son vis-à-vis : (13-8), (21-17) et (23-19) à la fin du premier quart de temps. Sentant le danger frapper à leur porte, les joueurs de l'ASS vont mettre plus d'intensité dans le jeu, avec un Hakim Zouita très combatif sous le cercle, toutefois la formation de la rive droite du Bouregreg, semble manquer d'un meneur sur le parquet, capable de catalyser le jeu tactique, et mettre le feu aux poudres, et non un meneur qui tapote le ballon pendant 15 secondes, ce qui laisse peu de temps à ses coéquipiers pour conclure un schéma tactique. Certes, la fin de la première période est sifflée en faveur de l'ASS, mais on sentait que la machine ne tournait pas à plein régime surtout au niveau du jeu extérieur, avec un Bayang qui va passer à côté de son sujet avec seulement 3 points, alors que d'habitude il tourne autour d'une moyenne de 18 points par rencontre. 54-52 en faveur du WAC, au début du dernier quart-temps. On commence à y croire fermement du côté des Wydadis, le jeu s'intensifie, mais haché par les contestations de part et d'autres, vis-à-vis des arbitres, surtout Aziz Mabrouk, par ses décisions approximatives, ou encore fermer l'œil sur le comportement insensé du coach du WAC, il y avait de quoi faire sombrer la partie dans l'anarchie. Mais le WAC, comme lors du premier quart-temps, se rebiffe autour d'un Réda Harras étincelant avec 19 points au compteur, pour prendre le jeu à son compte à la grande joie de son public (57-55), (60-57) et (63-59). La bataille fait rage sous le cercle, d'un côté comme de l'autre, les deux coachs cherchent les bonnes solutions pour ne pas lâcher prise. A la fin du temps réglementaire, le WAC avait les arguments que n'avait pas l'ASS, à savoir la lucidité dans le jeu. Le WAC va arracher le point de la première manche, un point qui va donner naissance à une joie indescriptible. Une joie qu'Akram a tenu à partager dans les vestiaires avec les joueurs et le staff technique. Pour le champion en titre, dimanche, il a perdu une partie, mais pas le titre. Son coach va dorénavant s'attacher à construire un style de jeu pour pouvoir mouler un effectif pouvant permuter à beaucoup de places, rapides et toniques, pour un basket fluide de système moderne. Samedi prochain, ça va chauffer vraiment à la salle mascotte Fath Allah Bouazzaoui, où l'on risque de jouer à guichets fermés. Ce n'est pas facile de jouer un fauve blessé dans son fief.