Pourquoi ? Parce qu'on était dos au mur d'abord après le nul concédé chez nous face aux Centrafricains et parce qu'on a perdu à Annaba et une défaite ou un nul n'auraient rien arrangé pour la suite dans cette CAN. Il fallait qu'on gagne et si possible avec plus d'un but. Ensuite, l'équipe du Maroc était restée sur une disette, du moins chez nous, où on n'avait plus gagné (depuis… 2008) le moindre match officiel au titre de la CAN, (à domicile). Cela faisait des lustres donc d'autant plus qu'on avait de bons joueurs, une bonne équipe mais depuis une victoire contre la Mauritanie (2008) , plus rien ! Et puis il y eut ce match d'Annaba qu'on n'arrive pas à digérer car on fut piégé et qu'on a perdu dans des circonstances sur lesquelles il est inutile de revenir. Ce match de Marrakech, il fallait donc qu'on le gagne pour redorer notre blason et celui de notre football. Une victoire, c'est ce qu'il nous fallait pour notre équipe nationale ! Et pour booster tous les chantiers de notre football qui a entamé des travaux d'envergure de restructuration. Cette victoire, on en rêvait ! Nos Lions l'ont fait et de quelle manière ! La soirée restera historique même pour les « historiques » aînés comme Chemmakh, Kharja et Hajji qui étaient de la CAN 2004. La nuit de Marrakech fut magique tout simplement, pour ces illustres aînés mais aussi pour tous les autres dont le super Benattia. Gerets, malgré les absences et le forfait de Taârabt, avait entamé du bon boulot, mais il fallait un bon résultat pour le conforter dans ses choix. La défense avec le retour de Qadouri, les débuts de Kaoutari, la titularisation de Allioui, était remaniée. Elle rassura très vite. Hermach, Kharja, Hajji et Belhanda tenaient bien leur rôle et en attaque Chemmakh et Saïdi rentrèrent vite dans leur match. Saïdi fut la grosse révélation et ses dribbles donnèrent le tournis à son vis-à-vis. Le début du match fut énervant parce que les Algériens voulurent emballer le match et par deux fois, deux têtes, une d'Allioui et une de Chemmakh, n'aboutirent pas, on eut peur quand Chemmakh et un défenseur algérien se télescopèrent. Plus de peur que de mal, puisque Chemmakh revint et aurait dû bénéficier d'un penalty pour pousséé fautive (20ème). Les choses allaient se décanter enfin dès la 26ème minute lorsque sur corner botté par Belhanda, Benattia ouvrit la marque profitant d'une belle déviation d'un de ses partenaires. Sur la foulée, Qadouri fut averti, et surtout Saïdi très présent aurait pu doubler la mise (27ème) mais il échoua sur Mbohli. Néanmoins ce but libéra plus notre équipe qui se fit beaucoup plus insistante. A la 32ème minute, Hajji tenta une talonnade qui échoua sur le gardien, mais c'est un signe de confiance. Sa « Madjer » était de toute beauté ! Les Marocains deviennent de plus en plus pressants, gagnent plus de duels et obtiennent des corners contraignant les Algériens à la défensive. Et ce qui devait arriver advint sous la forme d'une très belle passe de Benattia et un excellent appel de Chemmakh qui s'en alla marquer un but qui lui fait beaucoup de bien à lui, à son équipe et à tout le peuple marocain (37ème). Tout fut limpide dans ce but qui est un cas d'école ! La mi-temps survint sur un soubresaut des Algéries qui menacèrent Lemyaghri qui sauva une fois et fut sauvé par son poteau une autre. Mais le public réclamait un troisième but ce à quoi les Algériens répondirent en faisant rentrer Matmour. Cela ne gêna pas notre équipe bien dans ce jeu collectif et dans son match, qui, dès la 46ème aurait pu marquer par Chemmakh bien servi par Belhanda, Saïdi de plus en plus en vue comme Hajji, Chemmakh, tira par la suite sur le petit filet. A la 60ème minute, Hajji brûla la politesse à la défense algérienne et marqua le 3ème but qui fit exploser le stade. Ce n'était pas fini car Saïdi allait conclure sa tonitruante rentrée en roulant dans la farine son vis-à-vis, grâce à un double crochet et marqua entre les jambes de Mbohli (68ème). Le match était plié, et de quelle manière ! Il était si plié que Saïdi rata de peu le cinquième que le public réclamait. A un quart d'heure de la fin, Hermach blessé fut remplacé par Chihani et plus tard Saïdi sortit sous une formidable standing-ovation suivi de Hajji plus tard qui reçut le même vibrant hommage ! Boussoufa et El Arabi qui rentrent eurent chacun une occasion de démontrer leur talent et auraient pu scorer. El Arabi fut gêné par une faute algérienne non sanctionnée et Boussoufa trouva Mbohli à la parade. Qu'importe, ils participèrent à la fête de ce match qui restera dans les annales de notre équipe et de notre football. Peut-être qu'à Marrakech, l'équipe nationale a entamé un nouveau cycle. Bravo et merci à tous.