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Proche-Orient Obama pour un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967
Netanyahu lui répond par 1520 nouveaux logements de colonisation à Al Qods !
Le président américain Barack Obama s'est prononcé pour la première fois jeudi en faveur d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, au risque d'un choc frontal avec ses alliés israéliens à la veille d'une rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Les frontières d'Israël et de la Palestine devraient être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges sur lesquels les deux parties seraient d'accord, afin d'établir des frontières sûres et reconnues pour les deux Etats", a déclaré M. Obama. "Le retrait complet et graduel des forces militaires israéliennes devrait être coordonné dans l'idée d'une responsabilité de la sécurité palestinienne dans un Etat souverain et non-militarisé", a encore dit le président des Etats-Unis lors d'un discours sur le Moyen-Orient au département d'Etat à Washington. Refus israélien et circonspection palestinienne Mais Netanyahu, qui était attendu ce vendredi à la Maison Blanche, a immédiatement exclu que des "centres majeurs de population israélienne Cisjordanie se retrouvent de l'autre côté de la frontière", allusion aux principaux blocs de colonies juives en Cisjordanie. Israël a donc rejeté jeudi l'appel du président américain à la création d'un Etat palestinien démilitarisé s'étendant sur les Territoires palestiniens occupés par Israël depuis juin 1967, tandis que les Palestiniens réagissaient avec circonspection. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu aussitôt tout "retrait aux lignes de 1967", tout en s'abstenant de s'opposer frontalement au président Obama avant de le rencontrer vendredi à Washington. Les Israéliens se prévalent d'une ancienne lettre du président américain George W. Bush en 2004 au Premier ministre israélien de l'époque Ariel Sharon, excluant un retour aux lignes d'armistice antérieures à la guerre de juin 1967, ce qui impliquerait un retrait israélien de toute la Cisjordanie et Al Qods (Jérusalem-Est) occupées. Et au moment même où s'exprimai Barack Obama, une ONG révélait qu'Israël avait approuvé la construction de 1.520 nouveaux logements dans deux quartiers de colonisation juive, à Al Qods, partie arabe annexée de la Ville sainte, mais dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale. Selon son entourage, le Premier ministre israélien a été "déçu" de la prise de position du président américain sur un certain nombre de sujets, en premier lieu "du fait qu'il n'a pas traité du problème des réfugiés" comme Israël l'entend, c'est-à-dire en excluant le retour des réfugiés palestiniens en Israël. Un haut responsable israélien a néanmoins minimisé les divergences entre les deux dirigeants, soulignant que M. Obama avait réitéré l'opposition des Etats-Unis à la démarche des Palestiniens de faire reconnaître leur Etat devant l'ONU en septembre prochain sans accord de paix préalable. "Nous ne sommes pas inquiets mais des éclaircissements seront nécessaires", a indiqué ce responsable qui a requis l'anonymat. Côté palestinien, le leader palestinien Mahmoud Abbas a appelé pour sa part Israël à "donner au processus de paix la chance qu'il mérite", convoquant la direction palestinienne pour "une réunion d'urgence". Le porte-parole du président Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina, a qualifié "l'opposition de Netanyahu à un retour aux frontières de 1967 de coup aux efforts d'Obama et de refus de la paix au Proche Orient". Nabil Abou Roudeina a par ailleurs condamné le feu vert donné jeudi par une commission de planification du ministère de l'Intérieur à la construction de 1.520 nouveaux logements dans deux quartiers de colonisation juive à Jérusalem-Est occupée et annexée. Pour sa part, le porte-parole du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza, Sami Abou Zouhri, a exhorté le président américain à "accomplir des actes concrets pour protéger les droits des Palestiniens et de la nation arabe". M. Abou Zouhri a en outre rejeté les appels du président américain à reprendre les négociations de paix et à reconnaître Israël. Berlin et Londres soutiennent la position d'Obama Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a qualifié de "message clair et déterminé" le discours prononcé par le président américain Barack Obama en faveur de la création d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967. "Je salue que le fait que le président Obama se soit engagé de façon aussi claire et déterminée en faveur d'une solution globale et juste à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien", a déclaré le ministre allemand dans un communiqué. M. Westerwelle a également souligné "le message de soutien fort" aux mouvements de démocratisation au Proche-Orient et en Afrique du Nord. "Le discours du président Obama est un message de soutien fort en faveur d'une transition démocratique en Afrique du nord et dans le monde arabe dans son ensemble". "Nous sommes unis avec nos amis américains: l'amélioration de la participation (des populations) à la vie politique et économique dans le monde arabe est une chance historique. De son côté, le chef de la diplomatie britannique William Hague a apporté son soutien à la position de M. Obama. "Je soutiens en particulier le message clair selon lequel les frontières d'Israël et de la Palestine devraient se baser sur les lignes de 1967 avec des échanges mutuellement acceptés", a-t-il affirmé.