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Situation de l'emploi et du chômage au Maroc 156 mille nouveaux postes d'emplois créés chaque année
La région du Grand Casablanca, première bénéficiaire
Le volume de l'emploi au Maroc est passé de 8,845 millions en 2000 à 10,405 millions en 2010, soit une création annuelle moyenne de 156 mille postes d'emplois. Selon Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan, les bénéficiaires des nouvelles créations sont surtout des actifs de sexe masculin avec 118 mille emplois annuellement (75%) contre 38 mille pour les femmes (25%) et des adultes âgés de 40 à 59 ans (112 mille emplois annuellement), de 30 à 39 ans (46 mille). En revanche, les jeunes de 15 à 29 ans ont perdu annuellement 9 mille emplois, concentrés dans le secteur des services (84 mille emplois créés annuellement entre 2000 et 2010) et du BTP (48 mille et 63 mille annuellement depuis 2008); l'agriculture crée annuellement 13 mille emplois et l'industrie (y compris l'artisanat), 10 mille. Les bénéficiaires des nouvelles créations sont également des urbains : les villes ont bénéficié de 1,08 millions de nouveaux emplois (69% du total des emplois créés) contre 480 mille (31%) pour les campagnes, a ajouté M. lahlimi, lors d'une conférence de presse sur « La situation de l'emploi et du chômage au Maroc et ses déterminants structurels et politiques dans un contexte de transition », tenue récemment à Casablanca. Les urbains, bénéficiaires des nouvelles créations d'emplois, sont concentrés dans les régions à forte contribution dans la formation du PIB national allant du Grand Casablanca, où cette contribution est de 21,3% et le nombre d'emplois nouveaux créés annuellement est de 28 mille postes, à Tadla-Azilal, où ces données sont respectivement de 2,6% et une perte annuelle moyenne de 1000 postes d'emploi, en passant par Marrakech-Tensift-Al Haouz avec respectivement 8,9% et 17 mille. Autre élément important soulevé est que l'emploi global dans sa grande majorité est peu conforme aux normes de l'emploi décent. C'est ainsi que, globalement, un actif occupé sur 3 est diplômé (23,7% ont un diplôme de niveau moyen et 10,8% un diplôme de niveau supérieur). Cette proportion passe de 12,4% dans l'agriculture, à 32,0% dans le BTP, à 44,2% dans l''industrie pour atteindre 55,7% dans les services. C'est ainsi aussi que près de 2 salariés sur 3 travaillent sans contrat, notamment dans les secteurs de l'agriculture et du BTP où cette proportion dépasse 90%. C'est ainsi également que l'emploi non rémunéré représente 23% de l'emploi au niveau national et 42% en milieu rural. Dans le même registre, M. Lahlimi a fait savoir que près de 8% du volume global de l'emploi est soit occasionnel soit saisonnier, avec une tendance à s'accroitre au cours des trois dernières années où ces types d'emploi représentent 76% des postes nouvellement créés. Il a souligné aussi que moins de 20% de la population active occupée bénéficie de la couverture médicale (32% en milieu urbain et 4,5% en milieu rural). Au regard de la disparité de la répartition de l'emploi et de la précarité qui en caractérise une partie, a-t-il poursuivi, il est compréhensible qu'une grande partie de ceux qui en occupent les postes les vivent comme des formes de chômage déguisé ou une solution d'attente dans l'espoir d'emplois plus stables, mieux rémunérés et répondant à leur prétention professionnelle. C'est ainsi que, globalement, 16% des actifs occupés expriment le désir de changer d'emploi, cette proportion s'élevant à 29% dans le secteur du BTP par exemple. Les raisons évoquées portent sur la recherche d'une meilleure rémunération pour 72%, sur l'inadéquation de l'emploi occupé au regard de leur niveau de formation pour 10%, et sur l'instabilité de l'emploi pour 9% atteignant 18,4% dans le BTP. C'est dans ces conditions, toujours selon M. Lahlimi, que le taux de chômage selon les normes internationales en vigueur a globalement baissé au cours de la décennie. Par milieu de résidence, il est passé de 13,4% à 9,1% au niveau national, de 21,4% à 13,7% en milieu urbain, de 5% à 3,9% en milieu rural où prédomine plutôt le sous emploi dont le taux atteint , en 2010, et de 13,2% contre 10% en zones urbaines. Par région, il a enregistré des taux plus faibles que la moyenne nationale dans des régions comme Marrakech-Tensift-Al Haouz où il est passé de 8,9% en 2000 à 5,8% en 2010, Taza-Al Hoceima-Taounate (de 8,3% à 6,1%), Fès-Boulemane (de 12% à 6,1%) et Tadla-Azilal (de 9,6% à 6,2). Le taux de chômage a enregistré, par ailleurs, des taux plus élevés que la moyenne nationale dans des régions comme l'Oriental (de 19,6% à 18,0%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (de 20,6% à 12,2%) et les trois régions du sud (de 25,1% à 11,4%). Malgré des baisses allant de 3 à plus de 10 points, le chômage reste particulièrement élevé parmi les jeunes de 15 à 24 ans, avec 17,6% au niveau national et 31,3% en milieu urbain. Autre constat livré par M. Lahlim : la baisse du chômage n'a pas bénéficié dans les mêmes proportions à tous les milieux de résidence et les espaces régionaux et n'a pas non plus bénéficié dans les mêmes proportions à tous les types de demandeurs d'emplois.