Avec les nouvelles précipitations qu'a connue la région de Meknès, les perturbations de la distribution d'eau potable et les coupures d'approvisionnement refont surface causant des désagréments de plus en plus insupportables à une population désemparée, désabusée qui ne sait plus comment apaiser sa soif, surtout que le problème perdure et qu'aucune solution, à court terme, n'est envisagée par des responsables qui semblent se complaire dans une certaine «banalisation» de la situation. Les coupures, au quotidien, semblent presque «normales». La ville, avec ses problèmes récurrents d'approvisionnement en eau potable, se ruralise et se dévalorise, gâchant encore une fois ses atouts en tant que cité millénaire. En plus des coupures, la turbidité de l'eau du robinet dépasserait la valeur limite de potabilité. D'ailleurs les consommateurs sont en général très sensibles à la qualité de ce paramètre qui se repère par l'aspect trouble de l'eau, chargée en particules diverses de sol. L'eau du robinet est «boueuse», non buvable et très probablement non potable. Le seul projet, à moyen terme, probable et réalisable, est la réalisation d'une station de traitement des eaux des sources de Bittit et Ribaa. Selon un document émanant de l'ONEP, direction régionale Centre-Sud, le projet consistant à la réalisation de la station pour un débit nominal de 600 l /s d'eau traitée est prévue pour juin 2012 avec un coût estimé à 120 millions de dirhams. Les travaux qui devaient débuter le mois dernier semblent piétiner. En tout cas, selon le même document, le projet permettra de générer 216.000 jours de travail, l'amélioration du déficit hydrique pendant les périodes pluvieuses, l'amélioration de la situation d'approvisionnement en eau potable de la ville de Meknès, la génération de 24 emplois permanents et la contribution au développement socio-économique de la région. Le projet réalisé à la commune rurale Ait Boubidmane devrait bénéficier à 605.000 habitants. Il faudrait donc attendre juin 2012, si tout se réalise selon le calendrier prévue, pour trouver une solution partielle à ce phénomène devenu récurrent à Meknès chaque fois que les environs de la cité ismaïlienne connaissent des précipitations. Cela commence à «taper sur les nerfs» des meknassis. Notons que pour le moment, les ressources actuelles en eau de la ville proviennent à 50% à partir des forages ONEP et 50% à partir des sources exploitées, jusqu'à un passé récent par la RADEM. Le constat est qu'après chaque forte pluie, la qualité des eaux des sources Ribaa et Bittit se dégrade à cause de l'augmentation du taux de turbidité, et par conséquent les eaux des sources deviennent inexploitables et des restrictions dans la distribution d'eau deviennent inéluctables. Parmi les solutions retenues, le renforcement de l'approvisionnement à partir des forages de 300litres/ seconde dont 150 litres/seconde avec un coût estimé à 18 millions de dirhams. L'on note aussi la réalisation d'une station de traitement de la turbidité des eaux des sources à l'horizon 2011-2012. Il y a également la réalisation de l'adduction à partir du barrage Idriss Premier (2 m3 / sec) pour satisfaire les besoins des deux villes impériales Meknès et Fès à l'horizon 2015-2016 avec un coût estimé à 1700 millions de dirhams et enfin la construction du barrage Ouljet Soltane dont le démarrage des travaux est prévu cette année. Voici, sommairement les projets qui permettront de satisfaire, en toute sécurité, les besoins en eau potable de la ville de Meknès à moyen et long terme. Mais aucune solution, dans l'immédiat, n'est en vue. Une décision historique a été prise par le conseil de la ville en cédant l'exploitation des sources citées à l'ONEP, mais apparemment l'effet de cette décision tarde à venir et Meknès vit toujours au rythme des coupures en attendant des solutions annoncées. Entre temps, la patience des meknassis est gravement atteinte et une crise de confiance s'installe .