Le ministre de la Modernisation des secteurs publics, Saad El Alami, a plaidé, lundi à Paris, pour le renforcement de la coopération en matière de bonne gouvernance entre les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA) et ceux de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). «Nous devons renforcer la coopération entre les pays du MENA et de l'OCDE, surtout dans les domaines de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption», a déclaré M. El Alami à l'ouverture d'une réunion de consultation de haut niveau de l'Initiative MENA-OCDE pour la gouvernance et l'investissement que préside le Maroc depuis novembre 2009. Le ministre a notamment évoqué des pratiques de «renforcement de la transparence, l'intégrité et la reddition des comptes, et de la participation positive de la société civile au processus de prise de décision». Aujourd'hui, a-t-il souligné, «les pays arabes sont appelés à plus d'interactions avec les objectifs de l'Initiative (MENA-OCDE), qui constitue le cadre idoine, pour dégager des solutions et des méthodes modernes afin d'atteindre l'efficience et l'efficacité dans la gestion de la chose publique et l'amélioration du climat des affaires». Evoquant les nouveaux mutations dans la région MENA, M. El Alami a estimé «nécessaire de revoir les priorités et de modifier certains programmes» de l'Initiative, afin de répondre à ces défis et de permettre à l'Initiative d'atteindre tous ses objectifs. Il a, à cet égard, relevé que si les sociétés arabes expriment aujourd'hui leurs exigences pour la garantie des libertés individuelles et collectives, le respect des droits de l'Homme et l'encrage de la démocratie véritable, le Maroc est «parmi les pays qui ont anticipé le renforcement de l'Etat de droit et des institutions grâce à la lutte démocratique de son peuple depuis plusieurs décennies». Il a signalé que le Maroc connaît actuellement, une activité intense à travers les chantiers de reformes ouverts dans tous les domaines, et une forte dynamique de tous les opérateurs et dans tous les secteurs, tous animés de la ferme volonté de donner une impulsion aux réformes, la sanctuarisation des acquis démocratiques, la consécration de l'Etat de droit et des institutions, et la réalisation des ambitions du peuple marocain pour la liberté, l'égalité, l'équité et la dignité. Et de souligner que «la haute décision royale d'entamer une révision constitutionnelle globale donne une forte impulsion à la dynamique de réforme dont la substance est un système constitutionnel démocratique» basé sur les sept piliers fondamentaux définis par SM le Roi Mohammed VI dans son discours du 9 mars dernier. Il a, d'autre part, salué le rôle et les efforts de l'OCDE pour répondre aux préoccupations des peuples et des gouvernements de la région MENA, en vue de la réalisation de réformes radicales et globales. Cette réunion, à laquelle a participé également Monkid Mestassi, secrétaire général du ministère des Affaires économiques et générales, a permis aux participants de débattre de nouvelles approches pour la région en matière de programmes de réformes dans les domaines de la gouvernance et de l'économie, à la lumière des événements récents dans le monde arabe et les nouvelles requêtes qui émergent dans les débats politique, économique et social. Selon M. Mestassi, ces événements n'ont pas un impact direct sur l'Initiative. L'effet porte sur le pays concerné lui-même, surtout en matière des investissements extérieurs, les relations sociales, les transferts des travailleurs expatriés, a-t-il précisé à la presse à l'issue de cette rencontre. Le Maroc est le seul pays du MENA à bénéficier de statut d'observateur permanent auprès l'OCDE eu égard à son respect des normes internationales en matière d'Etat de droit et des institutions. Selon M. El Alami, le bilan de la présidence marocaine de l'Initiative MENA-OCDE pour la gouvernance et l'investissement, lancée à l'occasion de la Conférence de Marrakech est positif et a permis d''adapter des programmes conformément aux objectifs fixés par la déclaration de Marrakech». Le secrétaire général adjoint de l'OCDE: Le Maroc joue un rôle «essentiel» dans l'initiative MENA-OCDE Le Maroc joue un rôle «essentiel» dans l'initiative MENA-OCDE pour la gouvernance et l'investissement à l'appui du développement, dont il assure la co-présidence depuis 2009, a affirmé, lundi, le secrétaire général adjoint de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), M. Aart de Gues. «Le Maroc était déjà un des pays clés de ce programme, lancé en 2005 pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), mais avec la crise que connaissent actuellement certains de ses pays, son rôle devient encore plus important», a-t-il assuré dans un entretien à la MAP, à l'occasion de la tenue à Paris d'une consultation de haut niveau sur l'impact des changements en cours dans la région sur l'Initiative MENA-OCDE. M. Gues, qui a eu en marge de cette réunion des entretiens avec M. Saad Alami en tant que coprésident de l'initiative pour le volet «Gouvernance», s'est dit convaincu que les efforts du Maroc, pays «stable» déjà engagé dans un processus de réformes dans ce sens, permettront à l'OCDE de relever les défis dans le cadre de ses efforts pour le renforcement des perspectives économiques et des capacités des gouvernements. Il a réitéré à cette occasion l'appui de son organisation aux différentes réformes entreprises au Maroc, notamment en matière de lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance, rappelant à cet égard que les avancées réalisées en la matière ont permis au Royaume d'avoir le statut d'observateur permanent au sein de l'OCDE. Pour le secrétaire général adjoint de l'OCDE, il est aussi de l'intérêt du Maroc, d'un point de vue économique, d'»avoir cette initiative internationale pour aider au développement de la région MENA», en plus de ses relations avec l'Union européenne, d'autant plus que deux pays les plus proches de l'Europe, en l'occurrence l'Espagne et le Portugal, se trouvent dans une situation économique difficile. Lancée en 2005, l'Initiative MENA-OCDE pour la Gouvernance et l'investissement à l'appui du développement est un effort régional initié et dirigé par les pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Elle oeuvre pour la promotion de réformes destinées à stimuler la création d'emplois, à renforcer le climat des affaires et des investissements, à promouvoir les principes de bonne gouvernance, à renforcer la transparence et la responsabilité des institutions publiques, à soutenir la participation de la société civile dans le dialogue politique et à consolider les partenariats régionaux et internationaux.