Au Maroc on aurait dit, c'est un match arrangé, car les « messieurs -je-sais-tout » qui ont dit, crié ou écrit que le WAC-Raja de dimanche dernier était un derby au résultat nul programmé, n'auraient pas manqué de vous expliquer que samedi soir le match Réal-Barça était lui aussi… politique. Voyons voir comment … D'abord le résultat : le nul a plu aux deux camps, et même Mourinho, la grosse gu… du foot mondial s'en est estimé satisfait. Et puis il y a eu les 2 penaltys, sifflés au bon moment par un arbitre qui avait omis d'en siffler d'autres plus évidents mais oui, mais oui, nous diront les gens qui savent, l'arbitre l'a fait exprès, il n'a sifflé qu'au bon moment pour ne pas donner trop tôt l'avantage à un club ou à un autre. Comme ça, c'était parfait, chacun a eu son penalty, celui du Real est une pure compensation, mais même Guardiola n'a pas raté. Il a juste déclaré : « Chaque match de football nous apprend quelque chose, le foot est une grande école où on n'a jamais fini d'étudier » Oui, c'est comme dans la vie… Et puis les 2 buteurs rivaux, Ronaldo et Messi ont eu chacun leur tir de réparation. Un partout à tous les niveaux. Allez, balle au centre, on remet ça et suite au prochain épisode. Evidemment le raisonnement que vous avez lu ici est purement fantaisiste. Pas plus Réal-Barça que WAC-Raja n'étaient des matches « arrangés ». Le nul est le résultat normal. D'ailleurs on aimerait bien savoir comment peut-on dire que le ballon ne va pas frapper sur le poteau, ou qu'une action va se terminer autrement que ce que l'on manigance prévoit. Le ballon est rond, il roule et peut avoir des caprices. Bien imprudent celui qui s'y fiera. D'ailleurs, demandez aux gardiens de but (Lamyaghri, Casillas etc …) s'ils avaient l'impression que le match était décidé à l'avance. Au vu des arrêts qu'ils ont dû réaliser, personne ne peut croire que tout cela était arrangé pendant 90 minutes. Mais que voulez-vous, le foot ça fait parler. Il y en a même qui vivent de ça. Tant mieux pour eux. Mais les vrais de vrais, ceux qui savent véritablement le prix des choses, ceux-là ne sont ni dans les cafés, ni même dans les canards spécialisés. Ils sont dans les banques, ils ne supputent plus sur les coups francs, ou les hors-jeu non sifflés et les penaltys oubliés, car ils ont compris depuis longtemps que le foot c'est d'abord et avant tout une « affaire ». Du business et qui peut rapporter beaucoup, beaucoup, d'argent pour peu qu'on ait un peu de jugeote. Alors laissez aux autres leurs fantasmes de supporters et entrez dans le monde des chiffres. Du Réal ou de Barcelone, quel est le club le plus riche ? Si on s'en tient au seul chiffre d'affaires on notera que le Réal dépasse d'une courte tête le Barça : 442,3 millions d'euros pour Madrid et 409,9 millions pour les Catalans. Des revenus galactiques à la dimension des 2 géants qui écrasent le championnat espagnol et qui « bouffent » à eux 2 l'essentiel des droits de retransmission. En Espagne où les clubs peuvent négocier individuellement leurs droits de diffusion des matches, Barça et Réal empochent un véritable pactole : 178 millions pour le Barça et le Réal 159 millions mais comme le Réal a un mode de gestion plus équilibré, il se rattrape sur les recettes commerciales (à peu près 30 millions d'euros de plus que le Barça) et ainsi il est plus riche que le Barça. En outre le club catalan cumule une dette colossale qui se chiffre à 442 millions d'euros. Celle du Réal est de 245 millions d'euros. Malgré ces milliards et ces milliards de dettes, les deux clubs n'en font pas des cauchemars la nuit. Ils dorment tranquilles, ils savent très bien qu'un club de foot est intouchable, il ne peut pas disparaître car le coût politique serait trop élevé. Surtout que comme le rappelle la journaliste espagnole Gaelle Lucas, les 2 équipes ont le statut de club, et non pas de sociétés anonymes sportives comme la plupart des autres formations de la Liga. Ce sont leurs socios qui les contrôlent et non pas des actionnaires. Les socios du Barça (173.000 au derniers décompte) et ceux du Réal (91.000) ne regardent bien sûr pas les chiffres de la gestion. Ce qui les intéresse, c'est le résultat sportif, celui que l'on constate sur le champ de jeu, et non pas dans les colonnes des experts comptables. En outre, s'il continue à enflammer les pelouses et les cœurs à travers le monde, le Barça ramassera tout l'argent du monde. Déjà le Qatar, via sa Fondation lui assure un paquet de milliards annuels, juste pour services rendus par Guardiola et autres « barçaouis » pour le soutien à 2022 et la Coupe du Monde qatarie. Avec des arguments comme ça, sûr que le Qatar aura beaucoup, beaucoup d'amis pour soutenir « son » Ben Hammam contre Blatter pour la prise de la FIFA. Le bon vieux Sepp a plutôt des soucis à se faire, mais cela est une autre histoire.