La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) pourrait être en mesure d'offrir d'ici «au début 2012» un fonds spécial d'un milliard d'euros à l'Egypte et au Maroc, si ses actionnaires sont d'accord, a indiqué lundi à Bruxelles son président. «Nous serions prêts à nous engager, si le conseil des gouverneurs le décide en mai à Astana», à étendre à l'Egypte et au Maroc la mission entamée il y a vingt ans dans l'ex-URSS par la Berd, a souligné Thomas Mirow lors d'une rencontre avec des journalistes. Le Maroc et l'Egypte faisant déjà partie des actionnaires de la Berd, elle pourrait décider de créer un «fonds spécial» à leur intention, une solution qui nécessiterait une ratification par 80% des actionnaires de la Banque. «D'ici au début 2012 nous serions prêts». «Ils pourraient être suivis par d'autres» pays, a-t-il estimé. A terme, le champ d'action pourrait être étendu à l'ensemble du voisinage de l'Union européenne pour inclure d'autres pays de la région comme la Tunisie ou la Libye mais cette solution nécessiterait l'approbation de 100% des actionnaires et durerait plus longtemps, a souligné M. Mirow. Le fonds spécial serait doté d'un milliard d'euros, «dont une large part pour l'Egypte» a souligné M. Mirow. «Des discussions concrètes ont lieu à ce propos» avec le service d'action extérieure de l'UE, dirigé par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Interrogé sur l'idée espagnole de créer une banque spécialement dédiée à la région méditerranéenne, M. Mirow a souligné que «pour rendre une banque opérationnelle cela prend un certain nombre d'année». Or «la Berd a toute l'expérience, elle a le capital», et un recours à la Berd serait probablement la solution «la plus rapide», a-t-il souligné. L'Egypte et le Maroc ont demandé formellement à rejoindre la zone dans laquelle intervient la Berd, qui a pour mission première d'accompagner les ex-pays soviétiques dans leur transition vers l'économie de marché. La Berd, née au début des années 1990, a déjà fait un premier pas hors de l'ex-sphère communiste en 2008, en rajoutant la Turquie à son domaine d'intervention, qui s'étend de l'Europe centrale à l'Asie centrale et de la Baltique au Bosphore, et comprend 29 pays. La Berd appartient à 61 Etats et deux organisations internationales : l'Union européenne et son bras financier, la Banque européenne d'investissement (BEI).