Il est unanimement admis aujourd'hui que le textile-habillement est un secteur clé pour l'économie marocaine. Il représente 4 % du PIB et 38 % des emplois. Pourtant, en 2010, les exportations se sont comportées défavorablement. La valeur des exportations des vêtements confectionnés a affiché une baisse de 2% en glissement annuel après un repli de 9% à fin juillet 2010, souligne la DEPF (Direction des Etudes et des Prévisions Financières). En revanche, les exportations des articles de bonneterie ont augmenté de 6% en glissement annuel après un recul de 2,9% à fin juillet 2010 et les exportations de chaussures ont connu une hausse de 3,3%. Au quatrième trimestre 2010, poursuit la même source dans une note d'information, les exportations des vêtements confectionnés ont connu un redressement significatif de 28,9% en glissement annuel contre une baisse de 20,2% un an auparavant. Au titre de la même période, les exportations des articles de bonneterie ont enregistré une progression significative de 30% après une baisse de 8,4% en 2009, et celles des chaussures se sont renforcées de 39,5% après une légère augmentation de 0,6% un an auparavant. Malgré cette évolution, les experts qualifient l'offre textile marocaine, à la différence de la confection, de modeste. Pour eux, cette offre reste essentiellement orientée vers le marché local et peu tournée vers l'exportation. Les exportations de textile du Maroc n'ont ainsi représenté que 221 millions d'euros en 2009, souligne l'IFM (Institut Français de la Mode) dans sa Lettre d'information. En revanche, poursuit la même source, les importations ont atteint l'équivalent de 1,5 milliard d'euros. Le premier fournisseur de textile du Maroc est l'Espagne, avec une part en valeur de 19,6 % dans l'ensemble des importations du Royaume en 2009. Le deuxième fournisseur est la Chine (17,1 %). Les importations en provenance de Chine se sont nettement intensifiées, puisque l'Empire du Milieu ne représentait que 10,3 % des approvisionnements en 2007. Le troisième fournisseur du Maroc est la France : 14 % des importations textiles en 2009, contre 15,3 % en 2007. La France, qui était jusqu'en 2003 le premier fournisseur textile du Maroc, a vu son importance relative s'éroder régulièrement ces dernières années dans les approvisionnements marocains. Pour l'ensemble de l'année 2009, les exportations françaises de tissus vers le Maroc ont totalisé 232 millions d'euros, soit un recul de 12,4 % par rapport à 2008. En 2010, la tendance s'est légèrement améliorée, puisque les expéditions de tissus vers le Royaume n'ont diminué que de 1,5 % au cours des onze premiers mois. Force est de rappeler que la crise économique européenne en 2009 avait occasionné au Maroc la perte de 10.000 emplois dans le secteur. Se retrouvant au chômage, plusieurs ouvriers se sont réorientés vers d'autres activités telles que l'agriculture et l'automobile. Une crise qui avait impacté plusieurs unités industrielles, notamment à Rabat et à Fès. Malgré la baisse des exportations en 2010, les professionnels du secteur ont un besoin immédiat en main d'œuvre. Selon une enquête réalisée par l'AMITH (Association Marocaine de l'Industrie du Textile-Habillement), le secteur a un besoin immédiat de 10.000 ouvriers. Dans les villes de Casablanca, Fès et de Tanger, le besoin est le plus prononcé. A court terme, le besoin est de l'ordre de 20.000 personnes. Pour pallier à cet handicap, l'AMITH - avec l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) – mettra en place sur les trois mois prochains une formation accélérée. Celle-ci portera principalement sur les profils les plus recherchés, à savoir : couturière, chefs de chaîne, chef d'atelier, mais aussi des opérateurs de machine. Par ailleurs, l'OFPPT prévoit une autre formation de 10.000 personnes au cours du deuxième trimestre 2011. Dans ce plan de formation accélérée, les entreprises ne sont pas en reste. Elles développent des centres de formation par apprentissage qui permettent la « formation sur le lieu de travail ».