Le 27 janvier 2011, la toute première capacité OTAN de défense contre les missiles balistiques de théâtre (TBMD) a été livrée aux commandants militaires de l'Organisation. Cette livraison a eu lieu au Centre multinational d'opérations aériennes (CAOC) de l'OTAN à Uedem, en Allemagne, en présence du secrétaire général délégué de l'OTAN, l'ambassadeur Claudio Bisogniero, ainsi que de représentants des autorités civiles et militaires de l'OTAN et du pays hôte. Le CAOC a expliqué comment cette capacité intermédiaire permet pour la toute première fois aux commandants de l'OTAN de planifier, dans certaines limites, la défense contre les missiles balistiques, et d'échanger des informations avec les moyens nationaux de défense contre ces missiles. « La livraison de cette capacité intermédiaire marque une étape importante dans les activités de défense antimissile de l'OTAN », a déclaré l'ambassadeur Bisogniero. « Conformément à la décision prise au sommet de Lisbonne, cette capacité sera encore élargie afin de former l'ossature d'un futur système de défense antimissile destiné à protéger le territoire et les populations ». « Les commandants de l'OTAN disposent désormais, pour la première fois, d'une capacité limitée mais intégrée de gestion des engagements antimissiles pour la protection des forces déployées contre des attaques de missiles balistiques », a déclaré le général de brigade Alessandro Pera, chef du Bureau de programme pour la défense multicouche active contre les missiles balistiques de théâtre (ALTBMD). Lors d'une courte cérémonie, il a remis officiellement la capacité au général de division Mark F. Ramsay, chef d'état major adjoint Opérations et renseignement, qui représentait le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) en tant qu'utilisateur opérationnel de cette capacité. Les tests d'ensemble rigoureux qui ont lieu du 6 au 10 décembre 2010 au banc d'essai d'intégration de l'Agence des C3 (consultation, commandement et contrôle) de l'OTAN (NC3A) à La Haye ont permis de vérifier que le système de commandement et de contrôle de l'OTAN peut interconnecter et diriger les systèmes d'armes et les capteurs d'une coalition internationale dans le cadre d'un engagement antimissile. « Cette capacité intermédiaire, qui répond à une première série de besoins militaires, a été obtenue dans les délais et dans les limites de l'enveloppe budgétaire. Elle illustre parfaitement la mise en oeuvre phasée, sous les auspices de la Conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA), d'un programme combinant moyens OTAN et moyens nationaux dans une architecture commune », a déclaré Patrick Auroy, secrétaire général adjoint de l'OTAN pour l'investissement de défense et président de la CDNA. Immédiatement après les tests d'ensemble, un essai sur le terrain a été effectué au CAOC de l'OTAN, à Uedem, premier site de déploiement de la capacité intérimaire. Ces deux tests étaient les derniers d'une série, qui comportait aussi des tirs réels au large des côtes crétoises (Grèce) en 2009. « Cette capacité a donné les résultats attendus par les militaires », a ajouté le général Alessandro Pera. Les tests d'ensemble ont fait intervenir des systèmes d'armes et des capteurs de cinq pays de l'Alliance – France, Allemagne, Italie, Pays-Bas et États-Unis –, ainsi que les opérateurs OTAN qui utiliseront cette capacité. C'est là un exemple de collaboration réussie, dans le cadre du Bureau de programme ALTBMD, entre Alliés, commandants militaires de l'OTAN, agences de l'OTAN comme la NC3A et la NACMA (Agence OTAN de gestion du système de commandement et de contrôle aériens), et industriels. Avec le programme ALTBMD, l'OTAN fournit un système de commandement et de contrôle qui connecte des capteurs et des intercepteurs des pays pour en faire une capacité à même de protéger des forces déployées contre des attaques balistiques. Le Bureau de programme ALTBMD continuera de faire évoluer progressivement, de 2013 à 2018, le système de commandement et de contrôle de l'OTAN pour la défense contre les missiles balistiques de théâtre afin de mettre en service une capacité opérationnelle totale, plus robuste. Conformément à la décision prise au sommet de Lisbonne en novembre 2010, la capacité ALTBMD sera également élargie de manière à protéger non seulement les forces déployées mais aussi le territoire et les populations des pays européens de l'OTAN.