Les spécialistes du jour d'après (day after) reviennent au galop alors qu'il fallait voir venir les événements en Tunisie. Dans le journal « Libération », autrefois dirigé par Serge July, qui a trouvé à boire et à manger dans le drame – qui finira par passer – que connaît le pays frère, un journaliste a repris l'expression « Ceausescu des sables » en parlant de Ben, sans citer Noël Mamère qui l'a créée. D'autres, ici et là-bas, se servent du soulèvement du peuple entré dans l'Histoire par la grande porte pour nous servir du gratiné qui sent le réchauffeé et des règlements de comptes. Comme Alain Duhamel qui voit des barbus partout et qui dit que les autres pays du Tiers-Monde n'ont pas le degré d'instruction du pays des Loukoums alors que dans tous les pays, voisins ou lointains, les gens lisent et regardent les télévisions en ébullition. Ne parlons pas de Frédéric Mitterrand qui fait honte à ses compatriotes pour avoir dit que Ben Ali n'était pas un dictateur. Comme Delanoë, le maire silencieux, il n'ira plus à Hamamet ou sur l'île de Djerba pour se payer une glace à la vanille sur la terrasse de l'Eden Rock. Enfin, que d'éclaboussements dans cette affaire tunisienne qui a donné du fil à retordre à l'establishment, comme dirait Jean- Marie plein de crasse, sinistre Lepen. stop. On avance. Pendant longtemps, le monde des handicapés semblait être soutenu et aidé avec justesse par des associations qui se démenaient pour se faire entendre. L'aide royale dès l'avènement de l'alternance heureuse avait suscité le respect et l'admiration. Aujourd'hui, c'est un groupe parlementaire à la Chambre des Représentants qui a organisé, le 13 janvier 2011 à Rabat, une rencontre sous le thème : « la législation nationale en matière de handicap : état et enjeux ». Il était temps. Les précurseurs dans le domaine sont enfin entendus. stop. Tout se vend et tout s'achète. Même le bac, un faux – évidemment - qui s'inscrit par miracle dans la liste des bacheliers fils de batelier ou de pâtissier. Les tarifs varient entre 5000 et 8000 dh. Un bac qu'on ne trouve pas au collège Pré bac, à l'Institut in situ à Bab Bouhaja ou à Sidi Beliout. Le privé refuse de manger de ce pain-là. Et comme ceux qui exigent le bac – vrai ou faux – ne cherchent pas midi à 14 heures, ça passe comme une lettre à la poste… stop. Certains fauchés, amochés par la misère, courent les enterrements, ne ratant aucun repas durant les trois premiers jours du deuil. Ils connaissent les versets du Coran et se glissent parmi les psalmodieurs pour faire bonne mesure. Bien entendu, ils sont au courant de tous les décès survenus dans les 24 heures. Ces curieux personnages, qui vivent de la mort des autres, ne sont pas les mêmes qui courent les mariages où ils ne sont pas toujours invités. Comme les « gnaïz », un deuil qui entraîne de grosses dépenses, ressemblent aujourd'hui à des mariages – on fait appel à un traiteur à 15.000 ou 20.000 dh, les services les moins chers –, on comprend dès lors pourquoi des fauchés n'en ratent aucune qui mérite le déplacement. stop. Wikileaks continue à emballer les médias. Après avoir donné des frayeurs à des bailleurs et des à magouilleurs, voilà qu'elle envisage de dévoiler les secrets bancaires qui ne sont secrets que pour ceux qui veulent bien les ignorer. En attendant, beaucoup d'observateurs pensent que Wikileaks qui se la joue « keaks » n'ira pas jusque-là. Les banques ne sont pas des moulins à vent. Chacune protège la fortune de ses clients. Enfin, d'après le journal algérien « Liberté », la publication du premier câble de Wikileaks relatif à l'Algérie colle curieusement avec l'actualité chaude du pays. Le spectre de la révolution du Jasmin n'est pas loin chez nos voisins de l'Est. Wikileaks prévoit tout. stop. Echos de l'Hexagone. Le député de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, candidat aux primaires pour la présidentielle de 2012, a préconisé dimanche sur Canal + « une mise sous tutelle des banques » afin que leurs profits « puissent servir au renflouement des Etats ». Invité de l'émission « Dimanche » , l'élu socialiste a qualifié la politique d'austérie menée par David Cameron d'injustice et anti-sociale », en estimant qu'en France « la même politique » était conduite. Pour lui, « massacrer sa population d'impôts et de suppressions d'emploi », notamment dans la Fonction publique, « dans une période actuelle, c'est faire la politique des marchés financiers (…), c'est combattre sa propre population ». M. Montebourg a estimé que ces gouvernements « commettaient de graves actes contre le suffrage universel, la démocratie, mais, également, n'avaient pas compris le sens de la crise et la manière d'y répondre ». Invité à dire ce qu'il ferait s'il était élu à la présidence de la République pour résorber les déficits abyssaux du pays, il a affirmé qu'il ferait « payer les banques » qui sont « responsables de la situation ». « Elles font des profits et empruntent à des taux moins élevés que les Etats sur les marchés financiers », a noté M. Montebourg, en précisant qu'il mettrait les banques « sous tutelle autoritaire, une forme de nationalisation-sanction » afin que « leurs profits puissent servir au renflouement des Etats ». Au niveau de l'Union Européenne, le candidat aux primaires PS pour la présidentielle a préconisé une « mutualisation des dettes » et « les faire financer par la Banque centrale européenne ». stop. Echos de la vie bancaire. Kettani, imperturbable, semble dire « ouana mali »… L'agence américaine de notation, Moody's, affirme dans un communiqué avoir retiré la note qu'elle avait attribuée au groupe Attijariwafa Bank. Cette décision est motivée par des raisons purement commerciales propres à l'agence elle-même. « Il ne s'agit en aucun cas d'un retrait pour des questions de crédit », explique Moody's. Quant au groupe Attijariwafa Bank, il explique pour sa part que le retrait de cette note a eu lieu suite à l'interruption des relations commerciales en novembre 2006 entre le groupe bancaire et l'agence de notation. Depuis, l'agence Moody's a poursuivi gratuitement la notation du groupe Attijariwafa Bank jusqu'au 31 décembre 2010. stop. Hexagone. Bien sûr que l'affaire Laetitia, une disparition qui fait mal au cœur, mérite d'être rapportée par « France 2 » ou « France 3 » mais pas en ouverture au JT présenté par David Pujadas, le préféré de Sarko, ou Laurent Delahousse qui semble sortir d'une soirée mousse avec sa coupe Maniatis. Il y a d'autres drames qui sont en train de changer la donne en Algérie, prête à se métamorphoser sans tirer sur la foule, et en Tunisie qui a cessé de tirer des balles sur le peuple.stop.