Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé aux Etats-Unis des garanties sur la colonisation et les grandes lignes d'un accord de paix avant des négociations avec Israël, a indiqué un responsable mardi. M. Abbas attendait des réponses de Washington lors de sa rencontre avec l'émissaire américain George Mitchell prévue hier mardi à Ramallah en Cisjordanie. "M. Abbas a transmis un message par l'intermédiaire du principal négociateur palestinien Saëb Erakat à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton demandant des garanties américaines et des réponses à des demandes d'explication sur toutes éventuelles négociations, directes ou indirectes", a précisé ce responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat. Parmi les garanties réclamées par les Palestiniens figurent "un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Al Qods (Jérusalem-Est) et des références politiques claires dont la fin de l'occupation des territoires palestiniens occupés en 1967 avec Al Qods (Jérusalem-Est) pour capitale", a-t-il précisé. M. Abbas a également demandé à Washington la reconnaissance de l'Etat palestinien sur les frontières de 1967, moyennant des échanges mineurs de territoire, selon le responsable. "Faute d'accord sur ces références ou de reconnaissance par l'administration d'un Etat palestinien, il a demandé à l'administration américaine de ne pas faire obstruction à ce que les Palestiniens aillent devant le Conseil de sécurité ou l'Assemblée générale de l'ONU", a-t-il poursuivi, soulignant que M. Abbas espérait des réponses lors de sa rencontre avec M. Mitchell. Le président palestinien doit partir après la rencontre pour Le Caire, où doit se tenir à sa demande mercredi une réunion de la Ligue arabe pour discuter du processus de paix avec Israël. L'UE fait pression pour un gel des constructions israéliennes L'Union européenne a pressé lundi le gouvernement israélien de geler les constructions dans les colonies juives et a proposé d'accroître son aide à la bande de Gaza contrôlée par le Hamas en prônant une plus grande ouverture des frontières de l'enclave à l'activité commerciale. Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont "noté avec regret" qu'Israël n'avait pas prolongé son moratoire sur les constructions dans les colonies. Ils ont adopté une position en partie opposée à celle des Etats-Unis, qui ont décidé de renoncer à persuader Israël de geler les nouvelles constructions. "Nos points de vue sur les colonies, y compris à Jérusalem-Est, sont clairs : elles sont illégales au regard du droit international et font obstacle à la paix", dit un communiqué publié à l'issue de la réunion de Bruxelles. Lundi, les ministres de l'UE ont décidé d'aider les autorités de Gaza à augmenter leurs activités frontalières en installant des équipements de sécurité, en formant du personnel douanier et en développant le réseau routier. "L'UE réitère son appel à l'ouverte immédiate, durable et inconditionnelle des points de passage pour la circulation de l'aide aide humanitaire, des produits commerciaux et des personnes en direction et au départ de Gaza", font savoir les ministres des Affaires étrangères de l'Union. L'Union peine à exercer une influence politique au Proche-Orient et s'applique surtout à aider les Palestiniens à renforcer leur activité économique, en particulier dans la bande de Gaza sous blocus israélien. Bruxelles reconnaîtra la Palestine ultérieurement Les Européens, appelés par les Palestiniens à reconnaître leur Etat, ont réaffirmé lundi être prêts à le faire "lorsque ce sera approprié", sans parvenir à s'entendre sur des pressions plus fortes pour faire sortir les négociations de paix de l'impasse. L'échec des Etats-Unis à obtenir la semaine dernière de l'Etat hébreu un gel de sa politique de colonisation en Cisjordanie a mis l'UE sous pression. Lundi, le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton de prendre "une mesure en vue de la reconnaissance de l'Etat de Palestine sur les frontières des territoires palestiniens occupés depuis 1967", alors que les ministres européens des Affaires étrangères étaient réunis à Bruxelles. Les Palestiniens ont déjà obtenu la reconnaissance unilatérale du Brésil et de l'Argentine, et l'Uruguay a annoncé son intention d'imiter ses deux voisins en 2011. Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont jugé la question pour le moins prématurée. "A ce stade, il est trop tôt", a ainsi estimé le Chypriote Markos Kyprianou, tout en admettant que la question était "toujours sur la table".