Le président sud-coréen, Lee Myung-bak, a déclaré qu'il poursuivrait la Corée du Nord devant le Conseil de sécurité des Nations unies après l'incident qui a causé le naufrage d'une corvette, et coûté la vie à 46 marins, en mars dernier. La Corée du Sud ne supportera plus la "brutalité" de la Corée du Nord, déclare Lee Myung-bak, et considère que le régime communiste du Nord doit payer pour l'attaque surprise de son navire. "Nous avons toujours toléré la brutalité du Nord, parce que nous aspirons à la paix dans la péninsule", a expliqué Lee. Mais cette fois, c'est différent, selon lui. "Nous prendrons des mesures sévères pour que le Nord soit tenu pour responsable". Le président Lee s'est adressé jeudi à la nation depuis le Mémorial de guerre du pays, en rappelant les précédents incidents, notamment la destruction d'un avion en 1987 qui avait causé la mort de 115 personnes. Il a précisé que Séoul cesserait aussi tous les programmes d'échanges avec Pyongyang, en dehors de la production industrielle dans la zone économique spéciale du nord du pays. La Corée du Sud est prête à répondre aux provocations, a ajouté Lee. Pour Séoul, la disparition de son navire est une violation de l'armistice qui a mis un terme à la guerre de Corée. Le porte-parole de la Marine du Nord, le colonel Pak In Ho, a déclaré en retour que toute tentative de représailles signifierait la guerre. "Le groupe des traîtres n'échappera pas à notre punition sans pitié", écrit sans détour le "Rodong Sinmun", journal officiel du Nord, qui parle de provocation de Séoul. Plein soutien américain à Séoul La Maison Blanche a fait savoir lundi que le président Barack Obama "soutient pleinement" son homologue sud-coréen. L'administration américaine plaide elle aussi pour que la Corée du Nord s'excuse immédiatement et punisse les personnes responsables de cette attaque et, de façon plus importante, cesse son comportement belliqueux et menaçant". "Le soutien américain à la défense de la Corée du Sud est sans équivoque", ajoute-t-elle. Le président Barack Obama a, en particulier, demandé à l'armée américaine de collaborer avec les militaires sud-coréens pour "dissuader une nouvelle agression" de la Corée du Nord. Depuis Pékin, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est dit déterminée à agir de concert avec la Chine pour appuyer ses homologues sud-coréens. Reste à convaincre les dirigeants chinois que le missile fatal provenait bien des sous-marins de leur allié nord-coréen. Mais la Chine, voisine et seul allié de poids de la Corée du Nord, a jusqu'à présent accueilli avec une grande prudence les résultats de l'enquête internationale accusant Pyongyang d'avoir coulé la corvette sud-coréenne Cheonan le 26 mars, provoquant la mort de 46 marins. Elle s'est bornée à indiquer qu'elle ferait sa propre "évaluation" et ne s'est pas jointe au concert de condamnations internationales contre le régime de Kim Jong-Il, chef de l'Etat qu'elle a reçu avec tous les honneurs le mois dernier lors de l'une de ses rares sorties de son pays.