Les victimes du pack Hanouty devaient observer un sit-in mardi 11 mai devant le siège de la BMCE à Casablanca, Bd Hassan II dans la matinée. A l'arrivée sur place les manifestants ont été informés que leur sit-in était interdit. Ils devaient se réunir par la suite en assemblée générale dans le cadre de leur syndicat, l'Union des entrepreneurs de commerce moderne, syndicat affilié à l'Union générale des entreprises et professions (UGEP). La réunion a été tenue justement au siège de l'UGEP. Au terme de l'assemblée générale, le syndicat vient de rendre public un communiqué où les victimes de Hanouty protestent contre l'interdiction de leur sit-in, une manifestation légitime où ils devaient exprimer leur ras-le-bol contre Hanouty Shop, la société gérante du projet de chaîne de commerces de proximité Hanouty et de son partenaire la BMCE. Dans le communiqué le syndicat exprime sa déception devant la « position négative les autorités locales qui se sont rangées du côté de propriétaires du projet et leur partenaire au dépens des victimes dont des jeunes promoteurs et des citoyens qui ont investi toutes leurs économies pour se retrouver à la merci d'une escroquerie » L'assemblée générale du syndicat a décidé d'adresser une correspondance au Cabinet Royal demandant l'ouverture d'une enquête, une correspondance adressée aux autorités centrales. Le syndicat prévoit aussi la tenue d'un nouveau sit-in dont la date sera fixée plus tard. Au cas où le sit-in est à nouveau interdit, les manifestants opteront pour une grève de la faim ajoute le communiqué du syndicat. A propos du sit-in interdit il devait être le quatrième du genre après deux observé devant le siège de la BMCE et un troisième devant le Parlement à Rabat « Dans les précédents sit-in nous demandions uniquement la restitution de nos droits, mais à présent nous revendiquons l'ouverture d'une enquête sur le pack Hanouty » soutient Malika Jamal au nom du syndicat, en parlant d'une véritable escroquerie car « on a tout fait pour nous gruger, on nous a fait croire, grâce à la publicité, que c'est l'Etat qui s'occupait du projet pour lutter contre le chômage... ». Selon la même source des personnes qui s'étaient engagées dans le projet se sont rendu compte qu'on leur a surfacturé les équipements des commerces mis à leur disposition. « Un exemple parmi d'autre, un commerce a été facturé à 225 mille dirhams pour les équipements alors que le propriétaire ayant fait une évaluation de la valeur réelle des équipements par le biais d'un expert s'est rendu compte que la valeur réelle était 67 mille dirhams au lieu de 225 mille dirhams et la même chose pour d'autres personnes » Actuellement la banque procède à des saisies sur les biens des personnes engagées dans le projet, récemment saisie sur les biens d'une personne à Fès, saisie sur compte bancaire d'une personne à Mohammedia et aussi à Agadir. A qui le tour ? Parmi les griefs retenus contre Hanouty Shop il y a la surfacturation des produits reçus, des engagements non respectés à travers des services non rendus comme stipulé dans le contrat, les prix des produits supérieur de 1 à 3 Dh par rapport aux prix des autres points de vente avoisinants dans le même quartier, ce qui les rend non compétitifs, la qualité des produits reçus laissant trop à désirer soit des produits périmés ou en passe de l'être ce qui fait fuir la clientèle écœurée ce qui est de nature à condamner à court terme la réputation de ce point de vente etc. Beaucoup de conditions qui rendent donc ces épiceries non compétitives par rapport aux épiceries traditionnelles. A cela il faut ajouter le handicap de la sur-factorisation systématique et d'autres dépenses qui alourdissent le budget comme une ADSL connection en réseau imposée et jugée inutile par ses bénéficiaires. Le Pack Hanouty avait été lancé par Hanouty Shop et la BMCE en 2007 dans la perspective d'atteindre en trois ans, c'est-à-dire en 2010, le chiffre de 3000 boutiques avec pour objectif de créer de l'emploi pour personnes diplômées. Manque de pot car apparemment pour les concepteurs de ce produit on n'a guère dépassé les 150 dans tout le Maroc et la plupart se sont retrouvés en difficulté et ont fini par fermer. Généralement seuls demeurent ouvertes les boutiques qui appartiennent à Hanouty Shop.