Le directeur général de l'Agence Beit Mal Al Qods Acharif, M. Abdelkébir Alaoui Mdaghri, a souligné que le Maroc a contribué à hauteur de 55 pc aux «ressources financières officielles» de cette instance, issue du comité Al Qods, présidé par SM le Roi Mohammed VI. Les ressources financières officielles de l'Agence sous forme de contributions des Etats et des institutions étatiques «sont presque limitées aux dons du Maroc (55 pc), de l'Arabie saoudite (26 pc), de l'Egypte (13 pc), de l'Iran (4 pc) et des autres pays (2 pc)», a fait savoir M. Alaoui Mdaghri dans une interview publiée par la revue égyptienne «Nisf Addounia» dans sa dernière livraison. Le responsable a, par ailleurs, qualifié de «faible» le soutien financier populaire à l'agence, insistant sur la nécessité de «redoubler d'efforts et de mettre en place un plan pour la mobilisation de tous les pays islamiques afin qu'ils accomplissent pleinement leurs missions en matière de financement des projets de soutien à la cité sainte». Tout en mettant l'accent sur le rôle qui incombe aux associations de la société civile et aux établissements du secteur privé en matière d'appui à l'Agence, M. Alaoui Mdaghri a fait état d'un plan d'action pour sensibiliser ces associations et établissements et leur mobilisation dans le cadre d'une action permanente de bénévolat. «Il existe également un plan de communication pour la mobilisation de la communauté arabe et musulmane installée en Europe et en Amérique», a-t-il ajouté. Il a expliqué que l'Agence joue le rôle de catalyseur sur le terrain des projets du comité Al Qods au service de la ville sainte et de ses habitants» et qui concernent tous les secteurs vitaux, relevant que les services de cette instance profitent à tous les Maqdessis, associations, organisations ou sociétés, faisant face à des difficultés suite aux mesures imposées par Israël pour la judaïsation de la ville sainte. M. Alaoui Mdaghri a relevé que la femme et l'enfant occupent une place de choix dans les programmes et projets de l'Agence qui «considère que l'avenir de la ville arabo-muslmane est étroitement lié à la stabilisation des habitants dans leurs terres, notamment les catégories marginalisées et démunies». Dans ce sens, il a fait savoir que l'Agence accorde un intérêt particulier à la femme et aux enfants à travers le lancement de projets dans les domaines du développement de l'éducation, l'enseignement, la santé et des infrastructures, ainsi que la restauration des maisons et l'amélioration des conditions de vie des familles à faible revenu. Abondant dans le même ordre d'idée, le directeur général de l'Agence a rappelé les programmes réalisés et ceux en cours de réalisation notamment les projets concernant la construction et la restauration des écoles, l'acquisition d'équipements médicaux, la modernisation des unités de soins, l'édification d'unités de logements et d'un complexe d'habitat à Haïfa et la réhabilitation des logements au profit des catégories défavorisées. M. Alaoui Mdaghri a fait savoir que l'Agence dispose d'un plan pour «l'organisation d'activités culturelles diversifiées» dans différents pays «sans distinction aucune fondée sur la religion, la race ou la couleur», relevant que cette action va impliquer plusieurs partenaires, dont la ligue de la littérature islamique, l'Union des écrivains arabes et l'Union des écrivains du Maroc. Ces activités portent aussi sur l'organisation d'un festival de poésie, une exposition internationale de peinture et de sculptures sur Al qods, une journée sur les enfants de cette ville, ainsi que des colloques dans toutes les capitales sur Al Qods, a-t-il ajouté. A l'ordre du jour figurent aussi des soirées caritatives au profit d'Al Qods et la création du prix Al Qods Acharif pour les sciences, les arts et la littérature, a-t-il poursuivi. Sur la relation entre le Maroc et la ville sainte, M. Alaoui Mdaghri a souligné que cette question figure toujours parmi les priorités du Royaume, rappelant la visite à Al Qods dans les années 50 du regretté souverain Hassan II. Le directeur général de l'Agence a souligné le souci de SM le Roi Mohammed VI, président du comité Al Qods, à soutenir tous les efforts visant la préservation du cachet civilisationnel, religieux, historique et culturel de cette ville et à faire face aux tentatives de sa judaïsation. Il a mis l'accent également sur les efforts que le Souverain ne cesse de déployer, à travers le comité Al Qods, pour la défense de l'identité de la cité sainte et son statut en tant que «soupape de sécurité visant à consolider la paix et la coexistence entre toutes les religions». A cet égard, M. Alaoui Mdaghri à rappelé l'appel formulé par Sa Majesté, lors du 20è sommet arabe de Damas (Mars 2008), à toutes les forces internationales influentes à agir avec fermeté pour amener Israël à maintenir le statut juridique de cette ville sainte. Le directeur général de l'Agence a évoqué la présence des Marocains à travers l'histoire dans la cité sainte, relevant que les waqfs des Marocains à Al Qods sont restés intacts jusqu'à 1948 et 1967. Il a rappelé la destruction de plusieurs bâtiments qui n'ont pas survécu à l'invasion israélienne d'Al-Qods en 1967, faisant état d'un projet, soutenu sur les plans arabe et international, pour la réhabilitation du «quartier Al maghariba». Dans ce sens, M. Alaoui Mdaghri a rappelé les obstacles dressés par Israël pour entraver ce projet, à travers notamment l'interdiction des ingénieurs spécialisés à accéder à cette zone. Le directeur général de l'agence a mis en garde contre le plan mis sur place récemment par le gouvernement israélien à l'horizon 2020, rappelant que ces mesures auxquelles ont été alloués des investissements de l'ordre de 15 milliards de dollars visent à faire des arabes une «minorité négligeable» et vider la cité sainte de sa population palestinienne.