Décidemment, la diplomatie communale de la capitale spirituelle n'a pas froid aux yeux. Sous le commandement du Maire Hamid Chabat qui collectionne les titres «Hamid Sbaï » (Lion) après celui de «Hamid Khssassi» (qui fait jaillir l'eau aux 4 coins de la ville) - la commune urbaine de Fès voit de plus en plus grand. Un gros morceau est en train de choir dans une escarcelle déjà assez bien remplie. Une grande cité italienne en l'occurrence. Torino (Turin en français) constitue le poumon de l'industrie italienne avec notamment un millier d'usines dédiées à l'industrie de l'automobile dont la célébrissime firme de la marque FIAT (Firme Italienne Auto Turin). «Nous sommes convaincus que Fès et Torino peuvent jouer un grand rôle au sein de l'UPM (Union pour la Méditerannée) affirme le Maire Fassi. Bilatéralement, en tous cas, un partenariat déboucherait sur de grandes choses. A commencer par des échanges au sein des chambres de commerce respectives. Ce à quoi adhère promptement un Fouad Zine Filali (président de la CCIS) qui déroule les nombreuses opportunités à saisir par les acteurs transalpins sur le territoire Fès-Boulemane (textile, agro-alimentaire, ressources humaines qualifiées...), signalant la construction du futur parc des expositions de Fès. Des propos relancés par Youssef Rabouli (Centre Régional d'Investissement) qui dévoile les divers plans de développement régional qui hissent la région vers l'excellence. L'artisanat compte parmi les secteurs concernés comme les souligne le président de la Chambre d'Artisanat M. Fakhari qui se félicite du choix de l'expertise italienne en matière de fours à gaz pour les métiers de la pôterie. Non moins loquace, Fouad Serghini dédensificateur et restaurateur en chef de la médina de Fès - relève que ce patrimoine constitue un levier pour une réhabilitation du bâti et de « l'homo-madina ». Un leg historique qui a englouti plus de 400 m dhs depuis la déclaration patrimoine de l'humanité par UNESCO. Au passage, M. Serghini rappelle la relation intime de Fès avec l'Italie en matière d'architecture. A titre d'exemple, Moulay Hassan 1er fit appel au génie italien pour la construction de l'unité de frappe monétaire et d'armement à Bab Al Makina... Séduit par les intentions de la partie marocaine, le président du Conseil municipal de Torino M.Sergio Chiomparino salue l'accueil dont il a été l'objet dans une cité attrayante à l'image de Avenue Hassan II qu'il trouve extraordinaire. Après avoir présenté les membres de la délégation hôte, M. Chiomparino donne un aperçu sur les cachets distinctifs de la cité Lombarde qui eut le privilège de capitale politique au milieu du 19ème siècle. De par son site géographique à proximité de la frontière française, de Milan et du grand port de Genova, Torino connaît un grand essor aussi culturel, artistique qu'industriel. Y prospèrent industries du cinéma et de l'automobile, mais Torino est aussi une grande destination culturelle par ses 75.000 étudiants dispersés dans 13 universités dont 3 parmi les 11 meilleures universités du monde ! Son Ecole polytechnique est la première des 75 de l'ensemble de l'Italie, précise le vice-Recteur italien qui invite à une collaboration avec celle de Fès après Marrakech, Rabat, Settat etc. Le tourisme est l'autre attrait de Torino qui profite de grands événements pour peaufiner paysage urbain et améliorer ses capacités d'accueil comme lors de l'organisation des Jeux Olympiques d'Hiver. Appelant à identifier les pôles de collaboration, le Maire turinois rappelle l'apport de la communauté marocaine basée en Italie dans l'économie transalpine. Toutefois le responsable turinois estime que le volet culturel est le plus propice pour démarrer une collaboration fructueuse entre les deux cités.