Allal Amraoui, membre de la délégation marocaine à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), a présenté mercredi à Paris le premier document du Conseil de l'Europe sur le droit à l'alimentation, lors d'un colloque organisé à l'Assemblée nationale française. Cette présentation intervient dans le cadre de « la participation active de la délégation marocaine à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe », a indiqué le président du groupe Istiqlalien à la Chambre des représentants, Allal Amraoui, qui a représenté l'APCE à cet effet en tant que membre de son Réseau parlementaire pour un environnement sain.
Le Maroc, a-t-il rappelé dans une déclaration à l'Agence MAP, a vu son statut de partenaire pour la démocratie auprès de l'APCE se renforcer, avec depuis janvier dernier de larges prérogatives, lui permettant une implication inclusive aux travaux de cette institution. Il a ainsi noté que le Royaume a fait le choix stratégique de l'ancrage à l'Europe en partageant ses valeurs et ses normes économiques, dans la logique d'une communauté de valeurs, et une intégration progressive dans l'espace juridique européen.
Lors de son intervention, Amraoui a présenté la Résolution « Garantir le droit humain à l'alimentation », adoptée le 3 octobre 2024 par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, et son appel à adopter une approche par les droits.
« Notre Assemblée s'est engagée à plaider pour un cadre législatif cohérent plaçant les droits humains, y compris le droit à l'alimentation, au cœur des politiques européennes », a-t-il indiqué, précisant que la Résolution de l'APCE et le rapport qui l'accompagne découlent du fait que « malgré une abondance de ressources alimentaires, la faim et la malnutrition persistent, révélant de profondes inégalités d'accès à une alimentation saine et suffisante ».
Haro sur l'insécurité alimentaire
Chiffres à l'appui, le député a mis en garde contre les conséquences graves de l'insécurité alimentaire, notamment en matière de santé, alors que les régimes alimentaires déséquilibrés « sont la première cause de mortalité en Europe, avec un coût économique comparable à celui du tabac ».
« Le droit à l'alimentation est un droit fondamental reconnu par le droit international. Ce droit, inscrit dans plusieurs textes internationaux tels que la Déclaration universelle des droits de l'homme et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, vise à garantir à chaque individu un accès à une alimentation saine et nutritive », a-t-il soutenu.
L'APCE recommande notamment aux Etats membres d'inscrire le droit à l'alimentation dans leurs constitutions, d'adopter des lois cadres cohérentes avec ce droit et de passer d'« une approche caritative à une approche fondée sur les droits dans la lutte contre l'insécurité alimentaire » tout en s'engageant à renforcer sa coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) dont les directives volontaires sont perçues comme un guide des Etats dans l'intégration du droit humain à l'alimentation dans leurs constitutions, leur législation et leurs politiques alimentaires.
La contribution de l'APCE tendait à enrichir les travaux du colloque qui rassemblait au siège de l'Assemblée nationale française des acteurs du monde politique, de la société civile et de la recherche, ainsi que des représentants d'instances internationales, pour mieux comprendre l'approche fondée sur les droits humains afin de guider la transition des systèmes alimentaires, et analyser collectivement l'intérêt de la mobiliser en France.