Si l'enquête sur la disparition des trois pistolets automatiques et des 18 balles piétine -le Parquet a d'ailleurs ordonné de remettre la procédure à la gendarmerie d'Ifrane pour complément d'enquête-, il semble que l'affaire du vol au centre du garde forestier de Dayt Aoua n'est peut-être que l'arbre qui cacherait une certaine forêt. Dans un rebondissement aussi spectaculaire qu'intriguant, le juge d'instruction près la Cour d'appel à Meknès a ordonné l'arrestation du chef du centre, Mustapha A, pour «constitution de bande criminelle et complicité dans la commercialisation de drogues et stupéfiants». Une complice à lui, Nadia S., 31 ans et résident au quartier populaire Sidi Baba à Meknès, est également en garde à vue à Ifrane. La jeune femme, divorcée d'un premier mariage d'un gendarme et d'un second mariage d'un trafiquant notoire de drogue, en cabale à l'étranger, serait le trait d'union entre le garde forestier et les trafiquants. Le mystère reste cependant total sur la disparition des armes. S'agit-il d'une simulation? On peut le supposer étant donné que le prétendu coupable, le chef du centre, serait en connivence avec des trafiquants notoires si l'on se réfère aux chefs d'accusation pour lesquels il est poursuivi. Est-ce un règlement de compte entre trafiquants? Les armes ont-elles réellement disparu du centre du Haut Commissariat aux eaux et forêts? Selon les premiers éléments de l'enquête, ce serait le compte bancaire garni -plus d'un million de dirhams pour un fonctionnaire, père de trois enfants, dont le salaire ne dépasse pas 7000 dirhams et sans autres ressources-, qui aurait mis la puce à l'oreille des enquêteurs. Notons que l'affaire a éclaté lorsque 3 pistolets automatiques, avec plus de 18 balles avaient disparus du logis mis à la disposition du garde forestier de la localité de Dayt Aoua, à quelques kilomètres du centre d'Ifrane. Des documents officiels, jugés d'extrême confidentialité, ont également disparu. Selon la version du chef du centre forestier, les malfaiteurs seraient entrés par effraction au centre. Une vitre était cassée et la porte défoncée. Les nouvelles révélations de collusion du chef du centre forestier avec des trafiquants ouvrent la voie à toutes les hypothèses