Si l'enquête est toujours en cours pour déterminer les responsabilités et mettre la main sur les voleurs des armes et des documents des eaux et forêts, certaines défaillances, mises en cause par les premiers éléments de l'enquête, interpellent les responsables provinciaux et régionaux du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts. Comment justifier l'absence de ce qu'on appelle communément, magasins aux armes, à comprendre, un coffre fort pour justement mettre à l'abri les armes et les documents jugés confidentiels. Comment comprendre l'absence de gardiens? Des personnes bien informées nous ont déclaré qu'en pareille situation, des gardiens se succèdent jour et nuit pour une protection maximale des armes et des munitions. A Dayt Aoua, les armes étaient juste déposées dans la chambre à coucher du chef du centre et, pire encore, avec des balles ! Certains expliquent cela par la présence d'un coffre fort au centre avoisinant, à quelque 3 km du nouveau centre, mais force est de constater que les armes n'y étaient pas. Sur le plan de l'évolution de l'enquête, le black out est total, une rétention de l'information qui ouvre grand la porte à toutes les rumeurs imaginables et possibles. La psychose règne et les épisodes de la bande à Boulouhouch, actuellement derrière les barreaux, refait surface. Notre présence sur les lieux du vol a coïncidé avec l'interpellation de l'épouse du chef du centre, incarcéré pour besoins d'enquête. Elle serait revenue sur les lieux pour constater tout objet volé. Selon cette mère de trois enfants, encore sous le choc du «destin qui s'abat sur son mari», on aurait dérobé en plus des armes et balles et des uniformes de son mari, une couette, des draps et des ustensiles de cuisine. Pour le moment, le chef du centre et une femme, qui venait souvent lui rendre visite, interpellée à Sidi Baba, quartier populaire à Meknès, sont toujours arrêtés. On aurait convoqué pour la deuxième fois les gardiens. L'enquête tourne, pour le moment, autour de l'entourage immédiat du chef du centre. Aucune information n'a filtré sur les pistes ou la piste privilégiée par les enquêteurs. Notons que l'affaire a éclaté lorsque 3 pistolets automatiques, avec plus de 18 balles étaient dérobés du logis mis à la disposition du garde forestier de la localité de Dayt Aoua, à quelques kilomètres du centre d'Ifrane. Des documents officiels, jugés d'extrême confidentialité, ont disparu. Les malfaiteurs sont entrés par effraction au centre. Une vitre était cassée et la porte défoncée. Alertées, les forces de sécurité ont pris des dispositions draconiennes pour mettre la main sur les voleurs. Un vrai branle- bas de combat dans tout le territoire de la province et à la sortie de la ville. Des enquêteurs dépêchés sur les lieux venant de Meknès, Rabat Selon des spécialistes, si les voleurs ne sont pas arrêtés dans les 24 heures après le forfait, les chances de leur arrestation immédiate s'amenuisent et l'enquête est de plus en plus compliquée. Concernant le chef de centre, Mustapha A, qui vient de rejoindre ce poste, provenant de Boulmane, à peine six mois, donc en une période mouvementée pour les eaux et forêts sur le plan régional, débouchant sur le limogeage de trois responsables, le directeur régional, le responsable provincial d'Ifrane et un chef de division, il est présenté par ses paires comme quelqu'un de réservé, très discret, et très consciencieux. Agé de 46 ans, Mustapha est père de trois enfants.