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Sous l'effet de la reprise des activités non agricoles, la croissance serait de 4,1% en 2010 La conjoncture économique nationale vue par le HCP
L'inflation n'aurait pas dépassée 1% en 2009
L'économie nationale serait marquée en 2010 par la poursuite du dynamisme de la demande intérieure et par la reprise, à un rythme modéré, de la demande mondiale adressée au Maroc. Dans ce contexte, la croissance économique nationale attiendrait 4,1% au lieu de 5% estimée pour 2009. Elle serait, toutefois, accompagnée par une légère hausse des déficits du budget de l'Etat et des finances extérieures. C'est ce que souligne, en tout cas, le Haut Commissariat au Plan (HCP) dans son nouveau rapport « Budget économique prévisionnel 2010 ». L'économie nationale aurait progressé de 5% en 2009 après la croissance de 5,6% enregistrée en 2008. Ce rythme d'accroissement est le résultat des performances des activités agricoles, qui ont largement compensé le ralentissement des activités secondaires et tertiaires, en particulier les secteurs orientés vers l'exportation. Le secteur primaire, bénéficiant d'une pluviométrie favorable durant la campagne agricole 2008/2009, a enregistré une production céréalière record de 102 millions de quintaux. Ainsi, en plus de la poursuite des performances des autres cultures agricoles, de l'élevage et de la pêche, le secteur primaire aurait dégagé une valeur ajoutée en hausse de 26,2% en 2009, contribuant, de ce fait, par 3,5 points à la croissance économique nationale de cette année. Quant aux activités non-agricoles, elles auraient enregistré une croissance de 1,6% en 2009, au lieu de 3,9% en 2008 et 6,2% en 2007. Ce résultat est dû essentiellement au recul marqué des activités du secteur secondaire (notamment les mines et les industries de transformation), qui auraient accusé, pour la première fois, une baisse de 2,8% en 2009, au lieu d'une hausse de 5% en moyenne annuelle de la période 2005-2008. La régression aigue de la demande mondiale adressée au Maroc de près de 10% en 2009, explique en grande partie cette contre performance des activités secondaires. De manière générale, la demande intérieure, principal moteur de la croissance économique nationale, a continué de soutenir le rythme d'augmentation du PIB en 2009, en contribuant par 7% au lieu de 10,9 points en 2008. Ainsi, la consommation finale nationale en volume s'est accrue de 5,8% durant cette année, en liaison avec l'augmentation de la consommation des ménages résidents de 5,2% et de la consommation des administrations publiques de 8%. La formation brute de capital fixe a bénéficié de la hausse de l'investissement public global en 2009, pour enregistrer une légère amélioration de 4% au lieu de 11,7% observée en 2008. Ce recul est attribuable à la baisse des investissements directs étrangers et du ralentissement de l'investissement privé national. La dynamique de la demande intérieure ne s'est pas répercutée sur l'évolution des prix. L'inflation, exprimée par le prix implicite du PIB, aurait été modérée en 2009 et n'aurait pas dépassée 1%, au lieu de la hausse de 5,9% en 2008 et 3,9% en 2007. Le fléchissement des prix des principaux produits importés et la politique monétaire nationale ciblant l'inflation expliquent en partie cette maitrise de la hausse des prix intérieurs durant cette année. Au plan des échanges extérieurs en volume, les exportations des biens et services auraient fléchi de 14,7% en 2009 en volume, sous l'effet essentiellement du recul des exportations des marchandises. Toutefois, la baisse des exportations aurait été accompagnée par une baisse des importations d'environ 6,6%, notamment les importations du pétrole brut et du blé. En terme nominal, la balance des ressources (échanges des biens et services à prix courants), aurait dégagé un déficit de l'ordre de 11,8% du PIB en 2009 au lieu de 14,5% en 2008. Sur le registre du compte-capital, le revenu national brut disponible aurait connu une hausse de 4,9% au lieu de près de 10,9% en 2008, en raison principalement du repli des revenus nets en provenance du reste du monde d'environ 8,8%, notamment les transferts des MRE. Tenant compte de la progression de la consommation finale nationale de 8,3%, l'épargne nationale aurait atteint 28,1% du PIB contre 30,9% en 2008. L'investissement brut est estimé à 32,6% du PIB en 2009, en légère baisse par rapport à 36,3% une année auparavant. Le déficit du compte épargne-investissement aurait connu, en conséquence, un certain allégement, en passant de 5,4% du PIB en 2008 à 4,4% 2009. Perspectives En plus de l'évolution de la demande mondiale adressée au Maroc, des transferts des marocains résidant à l'étranger et de celle des prix internationaux, ci-dessus mentionnées, les prévisions économiques pour l'année 2010 se basent sur l'hypothèse d'une production céréalière d'environ 70 millions de quintaux durant la compagne agricole 2009/2010 et intègrent les évolutions issues de la loi de finances 2010, en matière de fiscalité, des investissements, des salaires et des subventions. Dans ce cadre, l'économie nationale s'accroitrait de 4,1% en 2010 sous l'effet principalement de la reprise des activités non agricoles, avec un rythme de 5,9%, au lieu de 1,6% en 2009. Le secteur secondaire connaitrait une relance de 5,1% au lieu d'une baisse de 2,8% en 2009 et les activités du secteur tertiaire consolideraient leur dynamisme et enregistreraient une croissance de 6,3% au lieu de 4% en 2009. Quant au secteur primaire, il dégagerait, sur la base de l'hypothèse retenue pour la production céréalière, une valeur ajoutée en baisse de 5,3%, étant donné les performances exceptionnelles de l'année 2009, dont les récoltes ont atteint 102 millions de quintaux. La demande intérieure en volume continuerait de soutenir la croissance économique nationale, mais son rythme emprunte depuis l'année 2008, une tendance baissière. Elle s'accroitrait de 4,9% au lieu de 6,2% en 2009 et 10% en 2008. Sa contribution à la croissance économique serait de 5,4 points contre 7 points en 2009. De même, la contribution négative du commerce extérieur (exportations nettes d'importations) à la croissance économique, continuerait d'afficher un allégement, en se situant à -1,3 point en 2010 au lieu de -2 points en 2009 et -5,3% en 2008. L'augmentation limitée des importations en comparaison avec leur rythme des dernières années explique en partie cet allégement. En ce qui concerne l'inflation, l'année 2010 serait caractérisée par une légère progression des prix intérieurs, induite par une tendance à la hausse de l'inflation importée. Celle-ci reste fortement liée aux fluctuations des prix des principaux produits importés, notamment le pétrole brut. Ainsi, l'inflation, appréhendée par le prix implicite du PIB, serait de 2,3% en 2010 au lieu d'environ 1% en 2009 et 5,9% en 2008. Par ailleurs, le financement de l'économie serait marqué par la persistance du déficit du compte capital. En effet, malgré l'amélioration de l'épargne nationale qui s'élèverait à 29,3% du PIB au lieu de 28,1% en 2009, elle resterait inférieure au niveau de l'investissement brut. Celui-ci représenterait 34,5% du PIB en 2010. Le besoin de financement atteindrait environ 5,1% du PIB en 2010 au lieu des déficits de 4,4% en 2009 et 5,4% en 2008. Parallèlement, les finances publiques, caractérisées par une politique budgétaire expansive et des allégements fiscaux en faveur des ménages et des entreprises durant l'année 2010, font ressortir un déficit global de l'ordre de 4% du PIB après celui de 2,7% du PIB enregistré en 2009. De son côté, le marché monétaire aurait été marqué par un net ralentissement de la masse monétaire en 2009, progressant à un rythme de 8,8% à fin décembre 2009 au lieu de 14,5% en moyenne annuelle de la période 2005-2008. Toutefois, l'année 2010 serait caractérisée par une légère accélération du rythme de croissance de la masse monétaire de près de 10,6%, en liaison avec la reprise économique nationale attendue. La consolidation du rythme d'évolution des crédits intérieur monétaires, prévu à 15% en 2010 serait à l'origine de cet accroissement monétaire. Quant aux avoirs extérieurs nets, ils poursuivraient leur tendance baissière, observée depuis l'année 2008, selon les perspectives retenues pour les finances extérieures.