Lors d'une conférence de presse tenue ce mardi, à Rabat, le Haut-Commissaire au Plan, Chakib Benmoussa, a présenté les résultats détaillés du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) 2024. Il en ressort une hausse vertigineuse du chômage dont le taux global a atteint 21 % en 2024. Détails. Selon Benmoussa, le recensement de 2024 s'est distingué par l'intégration d'outils technologiques avancés, notamment grâce au développement d'un système informatique inclusif. Celui-ci a couvert les travaux cartographiques et la localisation géographique des établissements économiques, facilitant ainsi le travail des chercheurs. Les données ont été collectées auprès des ménages à l'aide de deux formulaires : le premier rassemblait des informations sur les structures démographiques, tandis que le second portait sur de nouvelles thématiques, telles que la couverture sociale, l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) et des données environnementales, a-t-il précisé. Les résultats du recensement, publiés le 7 novembre dernier, ont permis d'établir rapidement, en seulement deux mois, la Population légale (37 millions d'habitants), un délai nettement inférieur aux deux années nécessaires en 2014. Cette performance s'explique par la numérisation des systèmes de collecte de données. Le successeur de Lahlimi a également annoncé que d'autres indicateurs socio-économiques seraient accessibles dès aujourd'hui sur une plateforme interactive dédiée. Ces données y seront proposées sous divers formats : tableaux téléchargeables, cartes interactives et, dès 2025, des études thématiques et des indicateurs statistiques approfondis seront également disponibles. Benmoussa a présenté les principaux résultats du RGPH 2024, révélant un ralentissement significatif de la croissance démographique, avec un taux d'accroissement réduit à 0,85 %. Par ailleurs, le taux d'urbanisation a continué de progresser, atteignant 62,8 % en 2024 contre 51,4 % au début des années 1990. L'indice de fécondité a également baissé, tombant à moins de deux enfants par femme. En outre, la pyramide des âges au Maroc subit des transformations importantes : le poids démographique des jeunes de moins de 15 ans ainsi que des personnes en âge de travailler diminue, tandis que celui des individus de plus de 60 ans augmente. le Haut-Commissaire au Plan a également mis en lumière des données relatives aux langues pratiquées au Maroc, indiquant que 25 % de la population parle l'amazigh et seulement 1 % utilise le hassaniyya. Il a également souligné une nette amélioration des résultats en matière d'alphabétisation.
Chômage en hausse
En matière d'emploi, la situation demeure alarmante. Le taux de chômage national a grimpé à un niveau record de 21% en 2024 contre 16,4% en 2014. Un chiffre largement supérieur à celui des enquêtes trimestrielles, situé à 13,6%. En milieu urbain, il est passé de 19,3 % à 21,2 %, tandis qu'en milieu rural, il a bondi de 10,5 % à 21,4 %. Chabik Benmoussa a nuancé ces résultats en précisant que les chiffres des enquêtes trimestrielles sont plus fiables puisqu'elles sont basées sur des échantillons rigoureusement sectionnés alors que le taux de chômage global se base sur les déclarations recueillis par les services du HCP auprès des citoyens. Par ailleurs, le recul du taux d'activité s'est accompagné d'une augmentation significative du chômage. En 2024, seulement 41,6 % des personnes âgées de 15 ans et plus exercent une activité économique, contre 47,6 % en 2014. Cette baisse touche particulièrement les hommes, avec un taux d'activité de 67,1 % en 2024 contre 75,5 % en 2014, mais également les femmes, dont le taux est passé de 20,4 % à 16,8 %. La diminution est plus marquée en milieu rural (37,6 % en 2024 contre 45,1 % en 2014) qu'en milieu urbain (43,8 % contre 49,1 %). À l'échelle régionale, le chômage est particulièrement élevé dans les régions de : - Guelmim-Oued Noun (31,5 %), - l'Oriental (30,4 %), - Béni Mellal-Khénifra (26,8 %), - Laâyoune-Sakia El Hamra (26,6 %), - Fès-Meknès (23,3 %). En revanche, il reste relativement plus bas dans les régions de : - Dakhla-Oued Ed-Dahab (10,6 %), - Casablanca-Settat (18,8 %), - Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (19,6 %), - Souss-Massa (19,7 %), - Rabat-Salé-Kénitra (19,8 %).