A l'issue du dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH), réalisé en septembre 2024, la population marocaine était estimée à environ 37 millions d'habitants. Ce mardi, lors d'une conférence de presse, le nouveau Haut-Commissaire au Plan, Chakib Benmoussa, a révélé de nouvelles données et mis en lumière des tendances démographiques marquantes pour le Maroc. Le recensement confirme un ralentissement notable de la croissance démographique avec un taux d'accroissement ramené à 0,85%, marquant une évolution significative par rapport aux décennies précédentes. Parmi les évolutions relevées par le HCP, Benmoussa souligne que le taux d'urbanisation est en constante progression. Il est passé de 51,4 % au début des années 1990 à 62,8 % en 2024. La population urbaine est fortement concentrée dans sept grandes villes, Casablanca arrivant en tête avec une densité particulièrement élevée. Sur le plan de l'emploi, la situation reste préoccupante. Le taux de chômage a atteint 21 % au niveau national en 2024. Chakib Benmoussa a toutefois tenu à préciser que ce chiffre, plus élevé que certains indicateurs issus de commissions indépendantes, repose sur des déclarations directes des habitants, conformément aux normes statistiques et procédures techniques appliquées dans ce recensement. Une tendance similaire avait déjà été constatée lors du recensement de 2014. Par ailleurs, Benmoussa a révélé une diminution de l'indice de fécondité, une évolution qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur la structure démographique du pays. « Aujourd'hui, chaque femme marocaine donne naissance à moins de deux enfants, ce qui est inférieur au seuil de renouvellement des générations », a expliqué le Haut-Commissaire. La région de Drâa-Tafilalet se distingue toutefois par un taux de fécondité plus élevé que la moyenne nationale. Autre constat majeur : la pyramide des âges au Maroc est en train de s'inverser. Le poids des jeunes de moins de 15 ans ainsi que des personnes en âge de travailler est en baisse, tandis que le nombre de personnes de plus de 60 ans ne cesse d'augmenter. Cette mutation démographique pose des enjeux importants en termes de politiques sociales et de couverture sanitaire pour les années à venir. Le recensement s'intéresse également aux langues pratiquées par la population marocaine, souligne Benmoussa. Ainsi, 91% des Marocains s'expriment en darija, tandis que 25% déclarent parler l'amazigh. La langue hassaniyya, quant à elle, reste marginale avec un taux ne dépassant pas 1%. En matière d'alphabétisation, les résultats font état d'une progression notable, accompagnée d'une hausse des compétences linguistiques. Ainsi, 99 % des Marocains maîtrisent l'arabe, alors que seulement 30% déclarent maîtriser l'amazigh. Le français, de son côté, a connu une augmentation significative avec un taux d'utilisation de 60%.