La salle 8 de la Cour d'Appel, Chambre Criminelle de Casablanca, a été le théâtre, hier mardi, du procès de M. Abderrazzak Afilal, ex-Secrétaire Général de l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et ancien membre du Comité Exécutif du Parti de l'Istiqlal, dans le cadre des dispositions du Code Pénal, en présence du mis en cause, qui s'est fait conduire à la salle d'audience dans une ambulance, et des membres de sa famille. Ont assisté également au procès, M. Hamid Chabat, Secrétaire Général de l'UGTM, et des membres du Bureau exécutif de la centrale ainsi que nombre de cadres nationaux et locaux de cette dernière. La défense de M. Afilal, quant à elle, était constituée de plusieurs avocats représentant divers barreaux et conduite par Me Ahmed Kadiri qui a, d'emblée, introduit une demande de suspension de la procédure de jugement par contumace adoptée initialement par la Cour, requête qui a été acceptée après délibéation. Le procès a ensuite été reporté au 9 mars 2010 afin de permettre à la défense de préparer ses plaidoiries. L'abandon de la procédure de contumace a été agréablement accueilli par les proches de M. Afilal aussi bien que par la défense et les cadres de l'UGTM présents. Dans une déclaration à « L'Opinion », M. Chabat a considéré cet abandon comme un élément positif, ajoutant que le procès qui est ainsi fait à M. Afilal est d'ordre politique puisque faisant suite à la grève du 14 décembre 1990 et que les attendus et considérants de toute le dossier remontent en fait aux environs de l'an 1991, ajoutant que « nous avons souvent préconisé que le département de la Justice relève des ministères de souveraineté et que, grâce à Dieu, S.M. le Roi Mohammed VI vient de nommer à la tête de ce dernier un ministre sans appartenance politique ; ce que nous considérons comme le prélude à une vraie réforme de la justice et à la consécration de l'Etat de droit ». De son côté, Me Abdelilah Bouzidi, président de la Ligue des avocats istiqlaliens, juge la décision de suspension positive et va dans le sens de la disculpation de M. Afilal que la défense soutient pour être une des figures de proue du nationalisme et du syndicalisme marocain moderne. Et Me Bouzidi d'ajouter : Ce dossier prête, certes, à caution mais nous continuerons, pour notre part, à œuvrer en vue du triomphe de l'Etat de droit et de la justice et à contribuer ce faisant, aux côtés des magistrats, des avocats, des justiciables et de la société civile, à consolider les bases d'une justice indépendante et intègre au service de la stabilité et de la quiétude des citoyens ainsi que du développement économique et social de notre pays.