Dr Anwar CHERKAOUI : "Pr Sqalli, il n'y a pas si longtemps, l'apprentissage des étudiants en médecine reposait encore sur des méthodes qui, aujourd'hui, peuvent sembler archaïques. Par exemple, pour réaliser une ponction lombaire sur un enfant, les étudiants s'entraînaient directement sur de jeunes patients. Il en allait de même pour l'examen gynécologique, comme le toucher vaginal : des dizaines d'étudiants se succédaient sur une même patiente, ce qui était souvent douloureux, frustrant, voire inhumain pour elle." Pr Tarik Sqalli : "En effet, Dr Cherkaoui. Cette pratique est désormais révolue. L'évolution des technologies et la montée en puissance de la médecine 4.0 ont radicalement transformé la formation médicale. Désormais, les étudiants n'effectuent plus ces gestes pour la première fois sur des patients réels. Grâce aux mannequins hautement sophistiqués, assistés par ordinateur et alimentés par l'intelligence artificielle, ils peuvent apprendre et s'exercer dans un environnement totalement sécurisé." Dr Anwar CHERKAOUI : "Ces outils révolutionnaires sont regroupés dans des centres de simulation, comme celui que vous dirigez ici, à Fès. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces infrastructures pédagogiques ?" Pr Tarik Sqalli : "Bien sûr. Un hôpital universitaire de simulation est conçu pour recréer des environnements cliniques réalistes. Cela permet aux étudiants, mais aussi aux professionnels de santé et aux équipes médicales, de s'exercer dans des conditions très proches de la réalité, sans jamais mettre en danger un patient. Ici, nous avons des mannequins de haute fidélité, des simulateurs virtuels et des équipements médicaux sophistiqués, utilisés pour simuler des interventions médicales, des soins de réanimation ou encore des situations d'urgence." Dr Anwar CHERKAOUI : "C'est un immense avantage pour la pédagogie médicale. La simulation permet aux étudiants de maîtriser des gestes techniques complexes, d'améliorer leurs compétences cliniques et communicationnelles, tout en apprenant à gérer des situations critiques. Ils acquièrent ainsi une plus grande confiance en eux avant de passer à la pratique sur des patients réels." Pr Tarik Sqalli : "Exactement. Cela les place dans une étape intermédiaire entre la théorie et la pratique clinique. Ce processus leur permet de se familiariser avec des situations qu'ils rencontreront dans leur future carrière hospitalière. De plus, l'hôpital de simulation est aussi un outil précieux pour la formation continue. Il permet aux médecins de se former aux nouvelles technologies et de s'entraîner à des procédures qu'ils ne pratiquent peut-être pas quotidiennement." Dr Anwar CHERKAOUI : "Finalement, ces centres de simulation s'avèrent être un élément clé de la médecine moderne, tant pour les futurs médecins que pour les praticiens en activité. Ils améliorent non seulement la qualité des soins mais aussi la sécurité des patients." Pr Tarik Sqalli : "Absolument. Grâce à ces technologies, nous élevons le niveau de la formation médicale au Maroc, en garantissant aux étudiants et aux professionnels une préparation optimale pour faire face aux réalités du terrain." Cette interview met en lumière l'importance des centres de simulation dans l'évolution de la formation médicale, en soulignant les bienfaits pour les étudiants, les praticiens, et surtout les patients.