A l'approche des discussions sur le Projet de Loi des Finances (PLF) 2025, médias, spécialistes, syndicalistes et patrons analysent avec fébrilité l'action gouvernementale dans sa globalité, dans une sorte d'élan général visant à livrer des pistes ou de simples brouillons d'amendements susceptibles d'avoir la bénédiction de la tutelle et du Parlement. Pour le moment, l'orientation de l'Exécutif est bien claire avec des initiatives à vocation sociale, bien que la situation économique soit compliquée par les pressions inflationnistes. En témoigne le déficit budgétaire arrêté à 35,5 milliards de dirhams (MMDH) en septembre, principalement en raison de l'appui apporté aux populations ciblées dans le cadre du programme de la protection sociale et du fonds de gestion des effets du séisme d'Al-Haouz. Une orientation qui semble fermement établie, vu l'esprit d'engagement dont font montre les secrétaires généraux des trois partis de la majorité, lesquels soulignent le caractère délicat de l'étape et l'impératif de se mobiliser autour d'un seul projet, capable de faire sortir les citoyens de leur désarroi. La première moitié du mandat fut, certes, jalonnée de polémiques et de désillusions, mais il n'empêche qu'il s'agissait d'une étape inévitable vu l'épaisse couche de crasse qui entravait le fonctionnement du moteur socio-économique du pays depuis plusieurs années. L'enjeu de la seconde partie du mandat gouvernemental serait donc de faire adhérer l'ensemble des acteurs politiques et économiques à cet élan réformateur pour consolider les fondements du fameux Etat social, tant espéré par les Marocains. C'est dire que lors des réunion à huis clos sur le projet de budget, les patrons devraient trouver l'équilibre entre les intérêts de leurs trésoreries et ceux de leurs salariés, les syndicats gagneraient à s'engager davantage envers la classe laborieuse, au lieu de camper sur leurs positions à caractère politico-politicien, et nos élus devraient représenter leur électorat de sorte à regagner sa confiance. Ce sont-là les vrais fondements de l'Etat social, où le gouvernement, loin d'être l'unique acteur, n'est qu'une composante parmi tant d'autres, jouant son rôle de maillon important certes, mais tout aussi adaptable que remaniable.