Alors que les terres assoiffées de plusieurs régions du Royaume profitent des premières gouttes d'automne, les perspectives économiques et surtout agricoles prêtent à l'optimisme, surtout avec une inflation qui, depuis le début d'année, varie à des niveaux gérables. La crise économique mondiale, couplée aux tensions géopolitiques persistantes non sans impact sur le commerce international, laisse certes planer l'incertitude quant à un éventuel retour à la normale, mais dans un tel contexte l'enjeu pour les Etats est de faire rouler la machine à moindre risque. C'est en se référant à cette même logique que la Banque Centrale a décidé, contre toute attente, de garder le taux directeur inchangé. Si les investisseurs s'attendaient à un trimestre faste étant donné la stabilisation relative des pressions inflationnistes, Jouahri s'est une fois de plus fié à la «prudence», car tout éventuel déséquilibre macroéconomique pourrait se répercuter directement sur le pouvoir d'achat des ménages, déjà réduit comme peau de chagrin par la hausse des prix. L'idée est donc de continuer à amortir le choc d'un marché volatil et de se positionner dans des fourchettes capables de maintenir la stabilité des prix, à même de contenir la grogne sociale. D'autant plus que les caisses de l'Etat sont toujours confrontées à une série de défis, notamment les tractations du dialogue social, la couverture sociale universelle, les aides directes ou encore le soutien aux logements dont l'équation financière n'est pas encore résolue. Et concernant les investissements, qui sont tout aussi importants pour propulser les indicateurs économiques, plusieurs mesures sont envisageables garantissant une bonne performance du secteur privé, sans pour autant porter atteinte aux bourses des ménages.