Pékin a mis en garde Manille, mercredi, contre le fait que l'annonce par Washington, la veille, de 500 millions de dollars d'aide militaire supplémentaire ne puisse "conduire à une insécurité encore plus forte". Antony Blinken et le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, ont rencontré mardi le président philippin Ferdinand Marcos, qui s'est fermement opposé aux activités chinoises en mer de Chine méridionale. "Nous allons maintenant allouer une aide supplémentaire de 500 millions de dollars (...) aux Philippines pour renforcer notre collaboration en matière de sécurité", avait déclaré Blinken en conférence de presse. Interrogé sur cette annonce, le ministère des Affaires étrangères chinois a averti Manille que "courtiser des pays extérieurs à la région pour provoquer une confrontation en mer de Chine méridionale ne fera que saper la stabilité régionale et aggraver les tensions". "Essayer d'introduire des forces extérieures pour protéger sa propre sécurité ne fera que les conduire à une insécurité encore plus forte, et elles pourraient même devenir le pion de quelqu'un d'autre", a déclaré le porte-parole Lin Jian à propos des Philippines. Lloyd Austin et Antony Blinken se sont entretenus avec leurs homologues philippins, Enrique Manalo et Gilberto Teodoro, dans le cadre de discussions "dites 2+2", afin de consolider les relations de défense entre les Etats-Unis et les Philippines. C'est la première fois que les Philippines accueillent ce dialogue à quatre. Cette visite des deux hauts responsables américains à Manille s'inscrit dans le sillage de celle du président philippin à Washington en avril dernier, lors du premier sommet tripartite entre les dirigeants du Japon, des Philippines et des Etats-Unis. Les confrontations entre la Chine et les Philippines se sont multipliées ces derniers mois, notamment autour de l'atoll Second Thomas. Des soldats philippins y sont stationnés sur un navire militaire qui a été volontairement échoué par Manille en 1999 pour affirmer ses prétentions de souveraineté. La Chine revendique une grande partie des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d'autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie), aux prétentions rivales.
Jinping appelle à moderniser la défense chinoise
Par ailleurs, le président chinois, Xi Jinping, a appelé à moderniser la défense frontalière, côtière et aérienne du pays pour la rendre forte et solide, alors qu'il présidait une session d'étude de groupe de la direction à l'approche de la Journée de l'armée de la Chine, qui tombe le 1er août. Le président chinois a fait ces remarques lors de la session d'étude du Bureau politique du Comité central du PCC tenue mardi. Huang Jizhong, de l'Etat-major interarmées de Commission militaire centrale (CMC), a développé les questions relatives à la construction de systèmes modernes de défense frontalière, côtière et aérienne. Après avoir écouté le compte-rendu et la discussion, Xi a relevé dans son discours, que depuis le 18e Congrès national du PCC en 2012, le Comité central du PCC avait mené une série de réformes institutionnelles majeures ainsi qu'une série d'actions clés en matière de défense frontalière, côtière et aérienne. Ces efforts ont vigoureusement sauvegardé la souveraineté territoriale, les droits et les intérêts maritimes de la Chine, ainsi que l'initiative stratégique de la sécurité et du développement nationaux, a précisé Xi. Toutefois, il a affirmé que la défense frontalière chinoise, était confrontée à de nouvelles opportunités et à de nouveaux défis, et a souligné la nécessité de renforcer la planification globale afin d'améliorer la capacité de défense frontalière. Le président chinois a appelé à intensifier les efforts pour stimuler la connectivité et le développement conjoint des infrastructures afin de forger une défense frontalière, côtière et aérienne qui soit propice à la fois à la sécurité nationale, et au développement économique et social.