L'Angola menait 4-0 à dix minutes de la fin et s'est fait rattraper par le Mali arrachant un point inespéré (4-4), dimanche pour le match d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations qui a remis la fête du football au centre d'un événement endeuillé par deux morts. Depuis le drame survenu avec le mitraillage du bus togolais dans l'enclave de Cabinda vendredi, la CAN était logiquement éclipsée par le sort du Togo, qui est finalement parti du tournoi dimanche. Ce match d'ouverture comptant pour le groupe A, initié par une minute de silence en mémoire des deux membres de l'encadrement togolais décédés, leur a finalement rendu un certain hommage par la fête proposée. Une fête aux allures de défaite pour le Mali pendant la majeure partie du match, tellement la supériorité angolaise était criante. Données battues d'avance ou presque devant les Aigles de Mahamadou Diarra et Kanouté, les Palancas negras (les Antilopes noires) ont d'emblée imprimé leur patte à la partie en imposant un pressing haut qui poussait les Maliens à la faute technique. L'activité de Zuela, Gilberto et Mabinda dans l'entrejeu angolais étouffait les Maliens. Les Angolais n'allaient pas tenir ce rythme... Mais si, finalement, pensait-on. Mais non, devait-on concéder, à la dernière seconde du temps additionnel. «Jamais vu ça» Flavio, qui a remplacé l'ancien capitaine et légende nationale Akwa au niveau de l'aura, avait pourtant ouvert le score avec deux têtes (37e et 42e) sur des centres de Gilberto et Mabinda. Flavio et Gilberto, ces deux-là se connaissent par coeur: ils ont longtemps évolué ensemble à Al-Ahly (où le second joue toujours), sous la direction de Jose Manuel, actuel sélectionneur de l'Angola. Deux penalties marqués par Gilberto (67e) et Manucho (4-0, 74e) mettaient les Palancas negras sur la voie royale d'une troisième victoire angolaise dans une CAN, et bien sûr la plus large. Mais Keita, entré en jeu à la place d'un Maïga inexistant (35e), sonnait une révolte à laquelle personne ne pouvait croire (79e). Un deuxième but de Kanouté opportuniste (88e) adoucissait la défaite malienne, avant que le même Keita (90e+3) n'insuffle un peu plus de suspense aux derniers instants, puis que Yatabaré (90e+4), entré pour le dernier quart d'heure, ne fasse lever les bras au ciel à Stephen Keshi. Un sélectionneur heureux. «Je ne peux pas m'expliquer cette fin de match, a pesté en revanche son homologue Manuel Jose, totalement bouleversé. J'ai dit aux joueurs de garder le ballon, mais personne ne m'a écouté, ils étaient totalement perdus». Ajoutant: «Depuis que je suis dans le foot, je n'ai jamais vu ça».