La récente visite du vice-maire de la cité française de Nice débouchera-t-elle sur des relations de tangibles échanges multisectoriels avec la capitale spirituelle du Royaume ? Qui vivra... verra... Néanmoins, à en juger par les déclarations d'intention des uns et des autres, des ponts pourraient raisonnablement s'établir entre Boulevard Hassan II et Promenade des Anglais... Et, pour ce, la jovialité et l'enthousiasme de Muriel Marland Militello - 1ère adjointe au Maire de Nice - auront conquis les esprits, à défaut des cœurs, des interlocuteurs fassis. « Lorsque nous réalisons la chance d'appartenir à la Méditerranée que Fès incarne, je suis très émue ». Dans la foulée, cette Sicilienne d'origine se lâche carrément : « J'ai honte de dire que je ne parle pas votre langue... ! Et merci de vous entendre pratiquer notre langue de culture ». Pas prête, pour autant de quitter «SA» rive méditerranéenne car « nous sommes privilégiés de vivre dans un beau lieu gouverné naguère par un... Roi ! quelle chance pour le Maroc de bénéficier d'une pérennité politique grâce à son régime monarchique ». D'une pétillante volubilité toute provençale (alias l'autre Muriel de la scène), Muriel Marland avoue avoir choisi Fès pour son 1er périple du Royaume chérifien afin de « partager la culture dans toute sa transversalité... ». Au fait, à Nice aussi, il existe un festival des musiques sacrées... Tu parles d'un plagiat ?? Que non, peuchère ! Car Mme Militello débarque sur les bords de Oued Fès pour « partager des idées avec des Fassis qui existent, comme tels, car ils ont su pérenniser le sacré malgré l'assaut du modernisme ». Pragmatique sans rien céder à une coquetterie quasi parisienne, la vice-maire propose des pistes concrètes de collaboration. Première du genre : l'organisation d'un salon du Tourisme culturel à Nice et à Fès alternativement où seraient impliqués des acteurs de champs divers. En parallèle, Muriel Marland suggère un certain nombre de productions communes : créations artistiques de diverses origines alliant traditions et nouveautés avec comme point nodal un message de paix. Et pour transformer l'essai gagnant, la N° 2 niçoise annonce ni plus ni moins que la ville de Noce renonce à organiser son sacro-Saint Festival de juin pour donner le temps à la mise sur pied d'un festival commun avec la ville de Fès !! Carrément le coup de foudre (?) Il faut reconnaître toutefois, que les préambules n'ont pas manqué de préparer le terrain à telle profusion d'alléchantes intentions. Allal Amrani, vice-président de Mairie rappelle l'énorme potentiel patrimonial de la cité aux milles mosquées, savants et érudits pluridisciplinaires. Outre l'histoire, Fès d'aujourd'hui recèle maints atouts dont une stabilité de gestion favorisée par la reconduction d'un conseil disposant d'une confortable majorité. Une aisance mise au service d'un développement durable et d'une ouverture vers des partenaires extérieurs. Bienvenue donc, clame M. Amrani, à un nouveau partenariat avec Nice avec laquelle tous les canaux de collaboration seront ouverts. Saisissant la perche, Driss Faceh (président du Conseil Régional du Tourisme) parle du plan de développement touristique qui vient booster une destination aux attraits variés et qui s'ouvre au monde entier grâce à ses connexions aériennes tous azimuts. Avec sa médina millénaire, ses riads, ses stations thermales,... et ses animations artistiques, Fès a su tordre le cou à la crise mondiale en affichant un accroissement de fréquentation éloquent (près de 20 %). De quoi pousser le bouchon jusqu'à solliciter le grand Palais des Congrès de Nice pour un Big happening touristique... Des vœux de collaboration ont été exprimés par d'autres responsables de la ville de Fès tel que le délégué régional d'agriculture ou encore de la conseillère Fateima Dhibate très agissante dans les domaines sociaux éducatifs. Et c'est tant mieux pour une certaine Union pour la Méditerranée chère à M. Sarkozy... et à M. Hilily, autre orateur de la séance.