Les travaux de la 1ère Conférence internationale sur l'économie de soins et la protection sociale ont démarré, mardi, à l'Université Polytechnique Mohammed VI (UM6P-Rabat), en présence de ministres, de responsables et d'acteurs nationaux et internationaux dans le domaine. Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce conclave international, qui se tient sous le thème « Economie des soins et protection sociale : Pilier de l'autonomisation des femmes, de la création d'emploi et du bien-être familial », constitue une opportunité de réflexion afin de mobiliser l'intelligence collective et construire un système intégré de l'économie des soins et ce, à travers l'échange des expériences internationales. Dans son allocution d'ouverture, la ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a affirmé que ce colloque international sur le « Care Economy » (Economie des soins et de la protection sociale) s'inscrit dans le cadre de la déclinaison des Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, concernant l'accompagnement et le renforcement de la résilience des familles et la protection sociale, notamment sur le volet social, mais aussi concernant l'implication des femmes dans le développement du pays. Elle a ajouté que cet événement a pour objectif de faire de l'investissement dans l'économie des soins un levier pour l'autonomisation des femmes et la création des opportunités d'emploi, en perspective d'atteindre le bien-être et la résilience familiale. De son côté, le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb, a, d'abord, souligné l'importance du rôle des travailleurs sociaux dans l'accompagnement des personnes confrontées à des réalités sociales difficiles. Chiffres à l'appui, le ministre a noté le rôle du secteur de la Santé dans l'augmentation du PIB et du taux d'employabilité dans les pays. « Selon une étude menée en 2004, les cas de dépression ont conduit à la perte d'environ 1150 milliards dollars dans l'économie mondiale. Le même rapport a montré que l'augmentation de l'espérance de vie d'une seule année permet de porter à la hausse le PIB de 4 points », a-t-il indiqué. Avant d'ajouter qu'une autre enquête, menée par l'OMS en 2016, révèle que 57 millions travailleurs sociaux à travers le monde, principalement des femmes, sont actifs dans le secteur informel. De son côté, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a expliqué que l'économie des soins est intrinsèquement liée à l'Etat social. « L'Etat social a trois principaux piliers. Premièrement, la protection sociale qui permet à toute la population de profiter de services sociaux. Deuxièmement, l'accès aux services publiques de qualité, notamment l'enseignement, la santé, le transport... Troisièmement l'accès au marché du travail », a-t-il faire remarquer. S'il est évident que l'emploi dépend principalement de la dynamique économique, sa promotion nécessite en premier lieu la mise en œuvre de politiques visant à stimuler l'investissement, selon Sekkouri, détaillant les principaux facteurs favorisant la création de l'emploi, selon le modèle de l'Organisation Internationale du Travail. En amont, cela implique de préparer les jeunes au marché du travail en améliorant la qualité de l'éducation et de la formation, et en investissant de manière plus générale dans le capital humain. « On ne peut pas investir dans l'économie des soins à travers les équipements et les infrastructures, sans ressources humaines qualifiées, notamment à travers la formation professionnelle et la formation universitaire », a-t-il martelé. Le troisième facteur est le cadre législatif, notamment à travers la réforme du Code de travail. « Dans les prochains mois, nous veillerons sur la réforme du Code de travail, de façon à prendre en considération les spécificités de l'économie des soins et de faire de cette économie une source de création d'emploi », a-t-il annoncé.