Les Etats-Unis ont engagé des discussions avec leurs partenaires à propos “de pressions et de sanctions” nouvelles envers l'Iran en raison de son programme nucléaire, a déclaré lundi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. “Nous avons entamé les discussions avec nos partenaires et les pays partageant nos vues à propos de pressions et de sanctions”, a-t-elle affirmé à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani. “Nous ne pouvons continuer ainsi, alors que les Iraniens eux-mêmes parlent d'augmenter leur production d'uranium enrichi”, a justifié la chef de la diplomatie américaine. “La porte est bien sûr toujours ouverte pour que l'Iran prenne la bonne décision et respecte ses obligations internationales” en matière nucléaire, avait expliqué un peu plus tôt un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton. Hillary Clinton a affirmé comme lui que la “double voie du dialogue et de la pression” demeurait ouverte à l'Iran s'il décidait de coopérer sur son programme nucléaire. Invitée par la presse à définir une “date-butoir” à l'offre de dialogue des Occidentaux, elle a dit refuser d'employer ce terme. Le président américain Barack Obama et son homologue français Nicolas Sarkozy avaient auparavant évoqué la fin de 2009. “Notre objectif”, a-t-elle expliqué, “est de faire pression sur le gouvernement iranien, en particulier les Gardiens de la Révolution, sans contribuer à la souffrance des Iraniens, qui méritent mieux que leur sort actuel. Mme Clinton a ainsi dénoncé “les signes croissants de répression impitoyable” du pouvoir de Téhéran contre les manifestants “qui expriment un avis différent de celui que les dirigeants de l'Iran veulent entendre”. L'Iran a soumis le 2 janvier un “ultimatum” à la communauté internationale, pressée d'accepter d'ici un mois les conditions de Téhéran pour “un échange par étapes du combustible nucléaire”. De la marge pour la diplomatie La Chine a estimé mardi que la communauté internationale avait “encore de la marge pour les efforts diplomatiques” dans le dossier du nucléaire iranien, appelant à la reprise au plus tôt des négociations. “Nous pensons que le dialogue et la négociation sont les moyens adéquats de résoudre la question du nucléaire iranien”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Jiang Yu, lors d'un point presse. “Nous avons encore de la marge pour les efforts diplomatiques et espérons que toutes les parties adopteront des politiques plus flexibles et pragmatiques pour renforcer les efforts diplomatiques et promouvoir une reprise au plus tôt des négociations”, a-t-elle ajouté. Lundi, un porte-parole américain a affirmé que la porte était “toujours ouverte” pour l'Iran s'il décidait de coopérer sur son programme nucléaire, mais que Washington allait discuter dès cette semaine des “prochaines étapes” dans ce dossier. La Chine fait partie du groupe des “Six” (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Chine), pays interlocuteurs de Téhéran sur le nucléaire iranien, et est traditionnellement très réticente à des sanctions.