La France rejette la "dernière pirouette" de l'Iran qui a posé un ultimatum au groupe 5+1 sur une offre concernant son programme nucléaire, a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. "Il y a la dernière pirouette des Iraniens (...) Vous savez qu'ils ont donné un ultimatum à ceux qui eux-mêmes - la communauté internationale dont la France - proposaient de les aider dans l'enrichissement de l'uranium", a-t-il dit à la radio RTL. Le groupe 5+1 comprend les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne plus l'Allemagne. "Il y a eu une date, le 31 décembre", a-t-il rappelé, pour les conversations techniques sur l'enrichissement de l'uranium, mais "cette date est expirée et ce n'était pas à nous d'accepter ce qu'ils veulent nous imposer", a ajouté le ministre. "On ne peut faire comme ça", a-t-il insisté, fustigeant la façon dont la République islamique, "avec une science un peu lourde" a "renversé" les choses en disant aux négociateurs occidentaux: "c'est vous que l'on attend". "Nous continuerons à parler avec les Iraniens mais parler du développement nucléaire avec eux, ce n'est pas possible", a-t-il insisté. Samedi, l'Iran avait évoqué une date limite fin janvier pour parvenir à un accord d'échange de combustible nucléaire avec les Occidentaux, affirmant qu'il résultait d'un accord passé il y a un mois avec ces derniers sur une nouvelle offre qu'il avait faite. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, avait parlé d'un "ultimatum". "La communauté internationale a juste un mois pour se décider", avait déclaré M. Mottaki. "Sinon, Téhéran enrichira l'uranium à un niveau supérieur", avait-il précisé. L'enrichissement de l'uranium iranien est au centre d'un conflit entre l'Iran et une partie de la communauté internationale, qui redoute, malgré les démentis de Téhéran, que la République islamique ne cherche à produire du combustible utilisable à des fins militaires. L'Iran avait rejeté une échéance fixée à fin 2009 par les présidents américain Barack Obama et français Nicolas Sarkozy pour accepter une proposition de faire enrichir son uranium à l'étranger sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).