Face aux défis économiques et aux fluctuations inflationnistes, le gouvernement a décidé d'injecter des crédits supplémentaires d'une valeur de 4 milliards de dirhams au profit de l'Office National de l'Eau et de l'Electricité (ONEE). L'initiative, annoncée par le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, vise à maintenir la stabilité des prix de ces services essentiels et à éviter une hausse des tarifs pour les consommateurs.
L'ONEE, sous la présidence d'Abderrahim El Hafidi, se trouve actuellement dans une situation financière préoccupante, avec des dettes accumulées dépassant 60 milliards de dirhams. Pour alléger ce fardeau colossal, le gouvernement prévoit de contribuer à hauteur de 20 milliards de dirhams sur les quatre prochaines années. Cette injection de fonds est essentielle non seulement pour la viabilité financière de l'Office, mais aussi pour garantir que les ménages marocains ne subissent une augmentation des coûts de l'eau et de l'électricité.
En effet, l'action gouvernementale vise à protéger les citoyens contre les impacts de l'inflation tout en assurant la continuité et la qualité des services d'eau et d'électricité. Cette décision témoigne de l'engagement du gouvernement à soutenir l'ONEE dans une période critique et à stabiliser les prix pour le bien-être de tous les Marocains.
Mesures d'urgence
Lors d'une réunion tenue mardi, au siège du Parti de l'Istiqlal, avec les partis de la majorité sur le thème de la "durabilité des finances publiques", Fouzi Lekjaa a dévoilé une initiative gouvernementale majeure visant à injecter des crédits supplémentaires de 4 milliards de dirhams au profit de l'Office National de l'Eau et de l'Electricité (ONEE). Cette mesure cruciale, qui devrait être entérinée lors de la prochaine réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, a pour objectif de prévenir toute augmentation des prix de l'eau et de l'électricité, en pleine période de fluctuations inflationnistes marquées.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte économique difficile, où les taux d'inflation fluctuants mettent sous pression les prix des services essentiels. L'objectif principal est de maintenir la stabilité des tarifs de l'eau et de l'électricité pour les consommateurs marocains, conformément aux dispositions de l'article 60 de la loi organique relative à la Loi de Finances. Cette injection de fonds est essentielle pour protéger les citoyens contre les hausses de prix potentielles et garantir leur pouvoir d'achat.
Efforts pour soutenir le pouvoir d'achat
En plus de cette injection de fonds, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens face à la montée des prix. Lekjaa a rappelé que 64 milliards de dirhams ont été alloués aux dépenses de compensation au cours des années 2022 et 2023. Par ailleurs, 7,8 milliards de dirhams ont été destinés à un soutien direct aux professionnels du transport de passagers et de marchandises.
Le gouvernement a également prévu 9 milliards de dirhams pour soutenir l'ONEE durant les années 2022 et 2023. Ce soutien financier vise à couvrir l'augmentation des coûts de production de l'électricité et à éviter que cette hausse ne se répercute sur les prix payés par les ménages. Alors que certains pays européens ont vu leurs prix de l'électricité augmenter de plus de 200%, le Maroc cherche à protéger ses citoyens face à de telles hausses.
Par ailleurs, entre 2020 et 2022, 8 milliards de dirhams ont été injectés pour soutenir les aliments pour animaux et les engrais, afin de préserver le capital animal et végétal du pays. Cette mesure s'inscrit dans une série d'initiatives visant à stabiliser les prix et à protéger les secteurs agricole et industriel du pays.
En début d'année, le gouvernement avait déjà ouvert des crédits supplémentaires imprévus d'une valeur de 10 milliards de dirhams pour soutenir diverses institutions et ministères. Ces crédits, considérés comme urgents et nécessaires, visent à améliorer la situation financière de ces entités et à financer des programmes entrant dans le cadre d'accords-cadres ou de nouvelles stratégies.
Allocation des crédits
Les crédits supplémentaires sont répartis comme suit : une enveloppe de 4 milliards de dirhams est allouée à l'ONEE pour l'année 2023, conformément à l'engagement de l'Etat dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d'accord préalable à l'accord-cadre 2023-2027, afin de garantir la stabilité des services d'eau et d'électricité. En outre, 1,5 milliard de dirhams sont destinés à couvrir les dépenses supplémentaires nécessaires pour la mise en œuvre du Programme National d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Irrigation 2020-2027, suivant les directives Royales visant à assurer la sécurité hydrique du pays. Parallèlement, 1,2 milliard de dirhams sont réservés à la mise en œuvre de la feuille de route stratégique du secteur du Tourisme pour la période 2023-2026, visant à revitaliser ce secteur clé de l'économie nationale.
Enfin, 3,3 milliards de dirhams sont prévus pour couvrir diverses dépenses liées à la gestion des impacts de l'inflation sur le pouvoir d'achat des citoyens, illustrant ainsi l'engagement du gouvernement à atténuer les effets économiques négatifs sur les ménages marocains.
Le gouvernement prend une mesure audacieuse pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens en injectant 4 milliards de dirhams supplémentaires pour soutenir l'Office National de l'Eau et de l'Electricité (ONEE). Cette décision stratégique s'inscrit dans une série d'initiatives visant à stabiliser les prix de l'eau et de l'électricité, tout en assurant la viabilité financière des services publics essentiels. En réponse aux défis économiques et sociaux posés par l'inflation et les fluctuations économiques mondiales, le gouvernement réaffirme ainsi son engagement à soutenir les ménages marocains et à maintenir la stabilité des services vitaux.
Une bouée de sauvetage pour l'ONEE ?
La prochaine mesure du gouvernement intervient à un moment critique pour l'Office National de l'Eau et de l'Electricité (ONEE). Le Conseil de la Concurrence, dans un rapport récent, a mis en lumière la situation financière alarmante de l'Office, soulignant la nécessité de restructurer sa dette qui atteignait 100 milliards de dirhams à la fin de l'année 2022. Ce rapport a également révélé la fragilité financière de l'ONEE, attribuée aux taux de rentabilité économique négatifs enregistrés au cours des dix dernières années. Face à cette situation, le gouvernement se prépare à injecter 4 milliards de dirhams pour stabiliser les prix de l'eau et de l'électricité, tout en engageant des réformes structurelles pour renforcer la viabilité financière de l'Office. Un engagement stratégique
Face à l'inflation croissante, le gouvernement a décidé d'allouer 3,3 milliards de dirhams pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens. Ce montant conséquent est destiné à couvrir les dépenses liées aux répercussions de l'inflation, offrant ainsi un soulagement indispensable aux ménages marocains en ces temps économiques difficiles. En parallèle, une enveloppe de 1,5 milliard de dirhams sera dédiée au Programme National pour l'Approvisionnement en Eau Potable et d'Irrigation (PNAEPI) 2020-2027. Cette allocation fait suite à la séance de travail du 10 mai 2023, où il a été décidé de renforcer ce programme stratégique avec un investissement supplémentaire, portant ainsi son budget global à 143 milliards de dirhams. Ce programme vise à garantir une gestion durable et efficace des ressources en eau, essentielle pour le développement socio-économique du pays. Ce soutien financier est un premier pas, mais le véritable changement réside dans des réformes audacieuses. Le succès de ces initiatives déterminera l'avenir de l'ONEE et la capacité du Maroc à garantir un accès durable et abordable à l'eau et à l'électricité pour tous.
Prix stables Lors de son exposé, Fouzi Lekjaa a annoncé que les prix de l'eau et de l'électricité resteront inchangés en 2024. Les 4 milliards de dirhams alloués ne seront pas accompagnés d'un nouveau contrat programme pour revaloriser les prix de revente de l'ONEE, ce qui aurait permis de redresser significativement sa situation financière. Ainsi, l'ONEE continue de fonctionner comme une caisse de compensation cachée, absorbant le différentiel entre les prix d'achat auprès des producteurs indépendants d'électricité (IPP), dépendants des cours des matières premières, et les prix de vente régulés par décret du Chef du gouvernement.