Les pays africains doivent parler d'une seule voix pour mettre en lumière leurs préoccupations face aux défis climatiques et assurer que leurs intérêts soient pris en compte dans les fora mondiaux sur le climat, a indiqué mercredi à Johannesburg le Sous-secrétaire général des Nations Unies et directeur général de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC), Ibrahima Cheikh Diong. «Affecté de plein fouet par les effets du changement climatique, le continent africain a besoin d'un financement accru pour renforcer sa résilience», a déclaré M. Cheikh Diong lors de la deuxième journée d'une table ronde sur le climat, tenue sous le thème «L'augmentation du financement climatique et l'adaptation pour une plus grande résilience en Afrique». Il a ajouté que ce conclave de deux jours a été l'occasion d'aborder tous les aspects liés au climat, notamment les systèmes d'alerte précoce qui permettent de sauver des vies, les moyens d'accroître les financements liés au climat, ainsi que l'impact des changements climatiques sur la santé et la sécurité alimentaire. «Les participants à cette rencontre ont également exposé les besoins et les aspirations des pays africains, notamment en termes de financement climatique, à la veille de la COP29, prévue en novembre prochain en Azerbaïdjan», a-t-il précisé, notant que les ressources financières disponibles actuellement sont très en deçà des besoins de l'Afrique. Pour sa part, Mme FruzsinaStraus, Responsable des établissements humains au sein du bureau régional pour l'Afrique d'ONU-Habitat, a souligné que les infrastructures, déjà très insuffisantes en Afrique, ne sont pas capables de résister aux évènements climatiques extrêmes de plus en plus dévastateurs. Rappelons que le continent est encore largement sous-équipé en termes de routes, de chemins de fer, de ports et d'aéroports, elle a mis l'accent sur la nécessité de saisir l'opportunité pour innover et mobiliser les moyens nécessaires afin de construire des infrastructures résilientes au climat.
Résilience urbaine
Elle a, à cet égard, fait savoir que la Commission de l'Union Africaine (CUA) s'est associée au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et au Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) pour établir le Partenariat «AQINILE» visant à mettre en œuvre le Programme de résilience urbaine en Afrique (AURP). De son côté, le directeur régional-Afrique de l'Institut mondial pour la croissance verte (GGGI), Malle Fofana, est revenu sur le lancement de l'Initiative SAFE pour l'Afrique et le Moyen-Orient qui vise à développer les systèmes agricoles et alimentaires au profit de millions de personnes dont les moyens de subsistance sont menacés par la crise climatique. Il a précisé que l'Initiative est un partenariat public-privé novateur de 10 milliards de dollars qui tend à résoudre les problèmes urgents de la sécurité alimentaire, du changement climatique et de la vulnérabilité des moyens de subsistance en milieu rural. Ce conclave qui s'est tenu sous format hybride, présentiel et en ligne, a été conçu pour rassembler des parties prenantes de divers secteurs, afin de relever les défis urgents dans le paysage de l'action climatique et de la sécurité alimentaire en Afrique. Co-organisée par d'éminents acteurs mondiaux et des institutions africaines réputées dans les domaines du changement climatique et de la sécurité alimentaire, cette table ronde a eu pour objectif de stimuler la collaboration, l'innovation et la coordination des efforts pour un changement durable. Les participants ont ainsi pris part, deux jours durant, à des discussions, à des ateliers interactifs et à des opportunités de réseautage conçus pour identifier les défis urgents auxquels sont confrontés les pays africains en matière d'action climatique et de la sécurité alimentaire, tout en concevant les interventions stratégiques pour y répondre.