La Commission de l'Union africaine et quatre organisations multilatérales ont signé à Kigali un mémorandum actant leur engagement à mieux coordonner et à faciliter les actions communes visant l'adaptation des systèmes agricoles et alimentaires de l'Afrique au changement climatique. L'accord a été signé par la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (IFAD) lors du Dialogue de leadership sur la sécurité alimentaire en Afrique, qui s'est clôturé mardi dans la capitale rwandaise. Aux termes de cet accord, les parties signataires s'engagent à faciliter la mise en œuvre des décisions et objectifs relatifs à la déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation agricoles accélérées pour la prospérité partagée et l'amélioration des moyens de subsistances, adoptée en 2014 lors de la 23ème session ordinaire de l'Union africaine à Malabo. Le mémorandum engage les organisations signataires à « appuyer les actions urgentes visant à adapter l'agriculture africaine au changement climatique, à éliminer la faim et la malnutrition, à promouvoir des systèmes alimentaires résilients, efficaces et inclusifs, et à créer des emplois dans les chaînes de valeur agricoles ». « Nous soulignons la nécessité de mettre en œuvre les engagements en matière d'agriculture et de sécurité alimentaire énoncés dans la Déclaration de Malabo, l'Agenda 2063 et l'Accord de Paris sur le changement climatique », indique un communiqué conjoint publié au terme de la cérémonie de signature. En vertu de cet accord, les organisations se sont engagées également à multiplier les actions à même d'accroître durablement la productivité des agricultures africaines, de renforcer leur résilience et de réduire les pertes et le gaspillage alimentaires et d'améliorer la gestion des sols, de l'eau et de la biodiversité. S'exprimant lors de cette cérémonie, le président rwandais, Paul Kagame, a appelé à des efforts collectifs pour éliminer la faim sur le continent africain, soulignant que la réalisation de cet objectif passe par un usage approprié des technologies dans la lutte contre le changement climatique et le renforcement des partenariats multilatéraux. « Nous sommes encore loin de concrétiser les objectifs de la Déclaration de Malabo qui vise à éradiquer la faim d'ici 2025. Depuis la signature de la déclaration en 2014, la sous-alimentation a de nouveau augmenté dans de nombreux pays africains », a averti le chef d'Etat. Le président Kagame a fait observer que la sous-alimentation pourrait avoir un impact négatif sur les nouvelles générations et mettre en péril l'ensemble du programme de développement humain en Afrique, estimant que « l'agriculture constitue, sans aucun doute, le fondement de la prospérité de l'Afrique ». Plus de 250 délégués, dont de hauts responsables gouvernementaux, des dirigeants d'organisations régionales et internationales et d'éminents scientifiques ont pris part au Dialogue de leadership sur la sécurité alimentaire en Afrique. Ce dialogue s'inscrit pleinement dans l'Agenda 2063 de l'Union africaine et vise à soutenir la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA).