La transition du régime d'assistance médicale « RAMED » au régime d'assurance maladie obligatoire « AMO-Solidarité » a soulevé des préoccupations, au sein à la chambre des représentants. Au moment où de plus en plus de personnes en situation de précarité peinent à accéder à l'assurance maladie, le ministre de tutelle a dû s'expliquer à l'hémicycle face aux questions abruptes des députés. Lors de la séance plénière de questions orales aujourd'hui, plusieurs parlementaires ont exprimé leur inquiétude quant à « l'exclusion d'un certain nombre de citoyens de la couverture santé » en raison des critères d'éligibilité, en particulier l'indice socioéconomique du ménage, jugé pénalisant.
Interrogé sur ce point, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a reconnu les difficultés rencontrées par les ex-ramedistes, tout en admettant que le passage entre les deux régimes a conduit, dans certains cas, à l'interruption de la couverture médicale. « Il est possible que des cas nécessitent une intervention, mais je ne qualifierais pas cela d'exclusion, car certains bénéficiaient du régime RAMED sans y avoir droit », a-t-il déclaré.
Le ministre a rappelé que son département a mis en place une dérogation en faveur des personnes démunies pour qu'elles puissent bénéficier l'AMO en attendant que leur situation soit réglée. Ceci a fait l'objet d'une circulaire obligeant les établissements de santé à poursuivre soins pour les patients concernés.
Nombreux sont les anciens bénéficiaires du Ramed qui ont eu du mal à accéder à l'AMO Tadamon, un régime mis en place dans le cadre de la généralisation de la couverture social et par lequel l'Etat prend en charge les cotisations des personnes vulnérables pourvu qu'il y aient un score socio-économique défini par les dispositions législatifs en vigueur. Ce score, rappelons-le, se calcule sur la base des dépenses des ménages et non sur le revenu .Ce qui explique parfois certains cas de personnes à revenus très faibles privées d'accès au nouveau système. Pour leur part, les députés ont souligné la nécessité de garantir une transition en douceur de sorte à éviter toute exclusion injustifiée des bénéficiaires.