Les perspectives d'inflation globalement orientées vers la baisse Lors de sa réunion trimestrielle du mardi 22 décembre 2009, le Conseil de la Banque Centrale a procédé à l'examen de l'évolution récente de la situation économique, monétaire et financière et s'est aussi penché sur les prévisions d'inflation établies par les services de la Banque à l'horizon du premier trimestre 2011. Au terme de sa réunion ledit Conseil a pris la décision de maintenir inchangé le taux directeur déjà établi à 3,25%. Cette décision est motivée par le fait qu'elle intervient dans un contexte, marqué par une orientation à la baisse des risques et une prévision centrale de l'inflation en ligne avec l'objectif de stabilité des prix. A cet effet, une note d'information de Bank Al-Maghrib indique que le Conseil a relevé que, jusqu'ici, l'inflation est demeurée modérée, en dépit de légères fluctuations liées à la volatilité des prix des produits alimentaires frais. Lesquelles fluctuations ont fait que le taux d'inflation s'est s'être établi à 0% en août, pour passer à 1,4% en septembre et revenir à 0,4% en octobre 2009. Parallèlement, l'inflation sous-jacente, qui retrace la tendance fondamentale des prix, s'est maintenue autour de -0,7% au cours des trois derniers mois. Et ce, au moment où la baisse des prix à la production industrielle s'est poursuivie, toutefois à un rythme inférieur, s'établissant à 16,9% en octobre au lieu de 18,8% en septembre et 20,8% en août. Cette évolution, précise-t-on de même source, est intervenue dans un contexte international qui manifeste quelques signes de reprise, quoique son évolution demeure entourée d'importantes incertitudes liées notamment au niveau élevé du chômage et au fonctionnement du marché du crédit. A ce titre, la Banque Centrale précise que l'output gap des principaux pays partenaires du Maroc resterait négatif au cours des prochains trimestres, continuant ainsi d'affecter les performances de l'économie nationale principalement à travers les canaux des exportations de biens et services et des transferts. Et d'ajouter que les perspectives tendent cependant à indiquer que l'output gap de ces principaux partenaires n' afficherait une valeur positive qu'au quatrième trimestre de l'année 2010. Au niveau national, ledit Conseil indique que les données disponibles montrent que le redressement graduel de la croissance des activités non agricoles, entamé au deuxième trimestre 2009, s'est poursuivi. De même, les performances au titre de la balance des paiements seront meilleures qu'en 2008. Ce qui fait que les réserves de change devraient se maintenir à un niveau proche de celui de décembre 2008. Et d'ajouter que l'output gap non agricole, plus pertinent pour l'appréciation des risques inflationnistes, devrait toutefois rester négatif au cours des prochains trimestres. De son côté, la croissance globale devrait se situer entre 5% et 6% en 2009, tandis qu'elle devrait ralentir en 2010, sous l'effet d'une moindre contribution du secteur agricole, pour s'établir entre 3% et 4%. Suite à une analyse des conditions monétaires, le Conseil note la poursuite de la modération de la croissance de l'agrégat M3, qui s'est établie en octobre, en glissement annuel, au même rythme que celui observé au troisième trimestre, soit 6,4 %. Parallèlement, le crédit bancaire, en dépit de la poursuite du ralentissement, demeure encore relativement dynamique avec une augmentation de 10,7 % en octobre au lieu de 14,9 % au troisième trimestre. Et les prévisions de l'inflation restent globalement en ligne avec celles du Rapport sur la politique monétaire d'octobre 2009. Quoique la prise en compte de la transmission de la récente hausse des prix des matières premières au niveau international s'est toutefois traduite par une révision à la hausse de la prévision centrale au terme de l'horizon de prévision, soit environ 2,5 % au lieu de 2%. En moyenne sur cet horizon, précise-t-on de même source, l'inflation s'établirait à 1,9 % et l'inflation sous-jacente devrait être négative en 2009 et resterait inférieure à 2 % au terme de l'horizon de prévision. Toutefois, nuance Bank Al-Maghrib, la volatilité des prix sur les marchés internationaux des produits de base, en particulier du pétrole, constitue une source d'incertitude quoique les risques entourant les perspectives d'inflation sont globalement orientés vers la baisse au cours des prochains trimestres.